Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos a affirmé, hier, que le gouvernement allait "maintenir le cap" dans sa politique de réformes, en dépit des inquiétudes des marchés, défendant de nouvelles économies de dix milliards d'euros dans la santé et l'éducation. Le gouvernement va approuver "très rapidement", "au cours du mois d'avril", ces nouvelles réformes qui complèteront le budget d'austérité annoncé fin mars, a déclaré M. de Guindos lors d'un forum économique. "L'important est de garantir la solidité du système public de santé et d'éducation. C'est le but de ces réformes", a-t-il ajouté. Ces deux secteurs sensibles sont gérés en Espagne par les 17 régions, majoritairement gouvernées par la droite, également au pouvoir à Madrid. Déficit public à 5,3% du pib cette année Selon le ministre du Budget, Cristobal Montoro, les "réformes ambitieuses" de la santé seront prêtes "d'ici deux semaines", une fois que le gouvernement les aura "bien discutées et finalisées" avec les régions, a-t-il déclaré sur la radio publique. Face à la pression des marchés et à l'inquiétude de ses partenaires européens, le gouvernement espagnol tente de convaincre qu'il tiendra son engagement de réduire le déficit public jusqu'à 5,3% du PIB de l'Espagne cette année, après 8,51% en 2011. M. de Guindos s'est voulu rassurant, hier, affirmant que la situation de l'Espagne s'était améliorée par rapport à celle de l'été dernier, lorsque le pays s'était retrouvé au coeur de la tourmente frappant la zone euro. "L'économie espagnole était dans une situation difficile en août, lorsque la Banque centrale européenne a dû sortir acheter de la dette publique espagnole parce que presque personne n'en achetait", a-t-il rappelé. Mais la situation est aujourd'hui "différente", a-t-il poursuivi: "d'une part le trésor public espagnol a couvert pratiquement 50% de ses besoins de financement pour cette année. D'autre part il mène un programme de réduction du déficit qui, on l'espère, produira les effets que nous attendons tous".