La plupart des Bourses européennes ont ouvert en légère hausse, hier matin, après la forte correction infligée la veille aux marchés en raison d'un regain d'inquiétude sur la situation de l'économie mondiale en général et de l'économie espagnole en particulier. Les marchés européens avaient touché la veille un plus bas de 12 semaines, après une forte poussée des rendements obligataires espagnols et italiens. L'indice FTSEurofirst 300 affichait, hier, une hausse de 0,29% à 1 029,13 points dix minutes après l'ouverture. Le CAC 40 progressait de 0,17% à 3 223,08 points, tandis que le FTSE britannique gagnait 0,31% à 1 029,34 points et que le Dax allemand amplifiait ses gains d'ouverture et prenait 0,7% à 6 652,54 points. Aux valeurs, les ressources naturelles affichaient l'un des gains les plus importants du début de séance (+1,15%), précédées seulement par les bancaires (+1,17%). Dans le secteur des ressources naturelles, ArcelorMittal prenait 2,01% et Eramet 2,83%, en réaction au bénéfice inattendu annoncé la veille par l'aluminier américain Alcoa. Aux banques, UniCredit reprend 2,73% après avoir cédé plus de 8% la veille. "Les marchés ont fortement reculés sur les dernières séances. Il est logique que les intervenants repassent à l'achat sur certains titres qui ont été particulièrement touchés", a commenté Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse."Le moindre argument sert de prétexte pour donner un peu de tonus à la tendance et, en ce sens, les propos de la Banque centrale européenne ont été bien accueillis", a-t-il ajouté. Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, a estimé que la récente envolée des taux espagnols n'était pas justifiée au vu des fondamentaux de son économie. Il n'a pas non plus exclu d'éventuels nouveaux rachats de titres de dette espagnole par son institut. Mais la tendance reste fragile. Pour preuve, Rome, qui a bénéficié depuis le début de l'année de conditions d'emprunt favorables, a vu ses taux d'intérêt bondir lors d'une émission de dette à court terme. Un risque d'autant que, contrairement à l'Espagne, l'Italie est en retard sur son programme de financement pour 2012. A fin mars, le pays avait couvert moins d'un quart de ses besoins à moyen et long terme. Même si les tensions en zone euro focalisent l'attention, la publication du géant américain de l'aluminium Alcoa (qui a dégagé contre toute attente un résultat net positif au premier trimestre 2012) participait aussi à l'apaisement du marché. Paris: rebond du CAC 40, la BCE rassure sur l'Espagne La Bourse de Paris rebondissait, hier à la mi-journée, les investisseurs repassant à l'achat sur les secteurs bancaire et cyclique, dans un marché qui profite de propos rassurants de la Banque centrale européenne sur l'Espagne. A la mi-séance, l'indice CAC 40 prenait 1,17% à 3 255,23 points dans un volume d'échanges de 1,436 milliard d'euros. La veille, il avait plongé de 3,08%. Du côté des valeurs, le secteur cyclique était en tête des échanges. Peugeot s'octroyait 4,09% à 10,70 euros, suivi par ArcelorMittal (+3,68% à 13,38 euros) et Saint-Gobain (+2,08% à 30,62 euros). Le secteur bancaire reprenait des couleurs. Crédit Agricole prenait 3,53% à 4,17 euros, BNP Paribas 3,44% à 32,06 euros et Société Générale 2,35% à 19,41 euros. Par ailleurs, HSBC a relevé sa recommandation sur l'ensemble du secteur européen à "surpondérer" contre "neutre" auparavant, selon une source de marché. EADS gagnait 1,38% à 30,12 euros. Sa filiale Airbus a signé un accord avec la compagnie indonésienne Garuda portant sur l'achat de onze appareils long courrier A330-300 pour un montant de 2,5 milliards de dollars au prix catalogue. Alstom était en hausse de 3,42% à 26,91 euros. Le groupe envisage avec le Fonds stratégique d'investissement (FSI), bras financier de l'Etat, de racheter conjointement 85% du fabricant de tramways sur pneus Translohr.
Londres: le Footsie en léger rebond après sa chute de la veille La Bourse de Londres évoluait en légère hausse, hier matin, rebondissant quelque peu après sa chute de la veille, alors que les investisseurs restaient dans l'ensemble prudents. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 8,65 points, soit 0,15% par rapport à la clôture de la veille, à 5 604,2 points. La Bourse de Londres avait chuté de 2,24% la veille. Les investisseurs restaient toutefois prudents face à "la crainte que la crise des dettes européennes empire et à la perspective d'une saison des résultats aux Etats-Unis sans croissance notable des bénéfices", a commenté Cameron Peacock, analyste chez IG Markets. Le groupe de sécurité G4S prenait la tête de l'indice, gagnant 3,99% à 284 pence après le relèvement de la recommandation de Morgan Stanley sur le titre. Les minières rebondissaient dans l'ensemble après leurs pertes de la veille, à l'exemple de Fresnillo (+1,45% à 1.538 pence), Rio Tinto (+1,10% à 3.342,5 pence) ou Randgold Resources (+1,11% à 5.485 pence). Du côté des banques, Barclays gagnait également 1,16% à 208,7 pence et Lloyds Banking Group 0,72% à 30 pence. Royal Bank of Scotland (RBS) perdait en revanche 1,04% à 24,4 pence. Francfort: le Dax quelque peu réconforté par la surprise Alcoa La Bourse de Francfort connaissait un léger rebond, hier au lendemain de fortes pertes, encouragée par la bonne surprise du bénéfice publié la veille aux Etats-Unis, par le géant de l'aluminium Alcoa au premier trimestre. L'indice vedette Dax prenait 0,32% à 6627,8 points dans les premiers échanges, après avoir perdu près de 2,5% la veille, et l'indice MDax gagnait 0,31% à 10 364,89 points à la même heure. Aidé au départ par les chiffres meilleurs que prévu d'Alcoa, le Dax devrait ensuite "évoluer comme les autres marchés européens au gré de l'humeur de Wall Street dans l'après-midi", a estimé Ralph Herre, analyste financier de la banque LBBW. Les valeurs bancaires allemandes, qui avaient perdu beaucoup de terrain la veille à cause d'inquiétudes renouvelées sur la crise de la dette en zone euro, notamment sur l'Espagne, reprenaient quelques couleurs (Deutsche Bank +1,63% à 34,24 euros, Commerzbank +2,25% à 1,68 euro). ThyssenKrupp, également grand perdant de la veille, s'appréciait de 2,53% à 17,82 euros. BMW, qui a fait état, hier, de ventes record en mars comme sur l'ensemble du premier trimestre, confirmant son statut de numéro un mondial de l'automobile haut de gamme devant ses compatriotes Audi et Daimler, prenait 0,55% à 65,44 euros. L'éditeur de logiciels professionnels SAP était proche de l'équilibre (+0,08% à 50,09 euros) après son rachat de l'américain Syclo, fabricant d'applications et technologies pour appareils mobiles à destination des entreprises, pour un montant non communiqué. Comme la veille le fabricant de semi-conducteurs Infineon restait en revanche dans le rouge (-1,38% à 7,02 euros), alors que les difficultés des géants japonais Sony et Sharp agitent tout le secteur mondial de l'électronique.
Suisse : Ouverture en légère perte La Bourse suisse était légèrement dans le rouge dans la matinée, hier. Les indices, qui avaient ouvert en baisse, étaient passés dans le vert, avant de reperdre du terrain. Les analystes redoutent que les difficultés de l'Espagne à maintenir sous contrôle ses finances publiques replacent toute l'Europe dans la tourmente. Dans ce contexte, les investisseurs suivront tout particulièrement une émission obligataire italienne à court terme pour 11 milliards d'euros. Dans les premiers échanges, le SMI reculait de 0,32% à 6 041,87 points, les 30 titres du Swiss Leader Index (SLI) perdaient 0,20% à 918,22 points, pour un Swiss Performance Index (SPI) en recul de 0,27% à 5 560,86 points. Les financières ne semblaient pas souffrir du retour sur le devant de la scène de la crise de la zone euro. UBS (+0,1%) et CS (+0,3%) se remettaient des pertes de la veille. Swiss Re (+0,2%) était aussi recherché, ce qui n'était pas le cas de Swiss Life (-0,6%), Bâloise (-0,4%) et Zurich Insurance (-0,4%). Les actions Lonza (-0,5%) sont couvertes par Credit Suisse avec une recommandation à "neutral", et un objectif de cours à 50,00 francs. Clariant (-1,3%), Novartis (-0,7%), Sonova (-1,2%) ou Schindler (-0,6%) perdaient aussi du terrain. Sur le marché élargi, OC Oerlikon (+0,1%) progressait marginalement. Le groupe industriel restructure sa filiale italienne Graziano, réduisant le nombre de sites de production de 7 à 5. Les installations de Garessio et Porretta Terme sont touchées. L'objectif d'OC Oerlikon est d'améliorer la performance opérationnelle de la division Drive Systems en Italie. Trois sociétés du SPI sont traitées hors dividende aujourd'hui. Il s'agit de Sulzer, en recul de 2,1 francs ou 1,8% pour un dividende de 3,00 francs. La société pharma Acino (ex-dividende de 1,00 franc) cédait 0,43 franc ou 4,2%. Mobilezone lâchait en revanche 1,30 franc ou 1,2%, soit plus que le montant du dividende de 0,60 franc. Toujours sur le marché élargi, Hochdorf (-0,1%) a publié ses résultats complets 2011. Le bénéfice a été multiplié par trois grâce à la vente d'une partie des activités, mais le résultat opérationnel est qualifié de "non satisfaisant" par le groupe. En 2012, la direction prévoit une augmentation de chiffre d'affaires de 4 à 8% et une "nette amélioration" de sa rentabilité. BKW (+1,6%) a de son côté obtenu le feu vert pour l'annulation de ses actions restantes. La voie à la transformation en holding est ouverte.