Les Bourses européennes affichent quelque 1% de hausse, hier, peu après l'ouverture, emmenées par les valeurs minières qui réagissent positivement aux perspectives jugées favorables tracées la veille par Alcoa. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 avançait de 1,27%, après avoir reculé de 3,6% au cours des quatre séances précédentes. La Bourse de Londres gagnait 0,83%, celle de Francfort 1,17% et la place milanaise prenait 1,70%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 gagne 1,14%. Wall Street a encore progressé de près de 50 points de base après la clôture des places financières européennes pour terminer dans le vert. Tokyo a achevé la journée de mardi, première séance de la semaine, sur un gain de 0,38%. Sur le front de la crise de la dette de la zone euro, certains éléments pourraient ressortir de la rencontre prévue à Berlin entre Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), et la chancelière allemande Angela Merkel. En attendant, malgré une nouvelle réunion la veille entre cette dernière et le président français Nicolas Sarkozy, les investisseurs continuent d'avoir le sentiment qu'il n'y a aucun progrès tangible dans la résolution de la crise. Paris: le CAC en hausse, portée par le début de la saison des résultats La Bourse de Paris était en hausse, hier, dans les premiers échanges, portée par un début prometteur de la saison des résultats de sociétés aux Etats-Unis, même si les incertitudes sur les dettes de la zone euro restent vives. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 s'adjugeait 1,43% à 3172,45 points. Du côté des valeurs, le secteur bancaire, qui avait fortement reculé sur les quatre dernières séances, rebondissait. Crédit Agricole prenait 1,90% à 4,12 euros, BNP Paribas 1,27% à 28,22 euros et Société générale 0,53% à 15,05 euros. Renault enregistrait la plus forte baisse du CAC 40 (-0,34% à 28,10 euros) mais Peugeot était en légère hausse (+0,33% à 12,25 euros). Carlos Ghosn, le patron de Renault et Nissan, prévoit un recul de 3% cette année du marché européen de l'automobile, seul marché mondial à baisser. Total (+1,01% à 40,34 euros) et Technip (+1,09% à 72,21 euros) profitaient des cours soutenus du pétrole sur fond de tensions avec l'Iran. Hors CAC 40, Euro Disney bondissait de 13% à 4,78 euros après avoir obtenu une ligne de crédit supplémentaire de 150 millions d'euros auprès de l'un de ses actionnaires, The Walt Disney Company, ce qui va lui permettre de porter ses investissements jusqu'à 250 millions d'euros. Londres en hausse grâce à l'Asie, les minières en profitent La Bourse de Londres était en hausse sensible, hier matin, portée par les bonnes performances des marchés asiatiques qui profitaient en premier lieu aux valeurs minières. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 49,12 points, soit 0,88% par rapport à la clôture de la veille, à 5661,38 points. Selon Chris Weston de IG Markets, les investisseurs ont apparemment choisi de se caler sur les performances des Bourses asiatiques, elles-mêmes portées par des déclarations volontaristes des autorités chinoises. L'ensemble des valeurs minières avait le vent en poupe, Antofagasta (+3,16% à 1274 pence), Kazakhmys (+3,09% à 1009,23 pence) et Vedanta (+2,76% à 1005 pence) en tête au lendemain des bons résultats du producteur d'aluminium américain Alcoa. Les banques étaient elles aussi orientées à la hausse, à l'instar de Lloyds Banking Group (+2,62% à 26,88 pence) ou dans une moindre mesure HSBC (+0,48% à 493,75 pence). Le distributeur Marks & Spencer gagnait pour sa part 2,66% à 316,70 pence après un rapport d'activité faisant état d'une hausse globale des ventes durant la période des fêtes, tout en restant très prudent pour les mois à venir. Du côté des baisses, le groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) cédait 0,53% à 1427,40 pence. Francfort: petit vent d'optimisme après les résultats d'Alcoa La Bourse de Francfort évoluait en bonne hausse, hier, en matinée, grâce à un petit vent d'optimisme après le démarrage de la saison des résultats d'entreprises aux Etats-Unis avec Alcoa, qui reléguait pour un temps la crise de la zone euro au second plan. Dans les premières transactions, l'indice Dax était en hausse de 2% à 6137,34 points et le MDax des 50 valeurs moyennes prenait 2,16% à 9362 points. Profitant des annonces du salon de Detroit, les valeurs automobiles étaient bien en vue: Volkswagen gagnait 4,07% à 126,7 euros après la publication des ventes annuelles de son groupe (8 millions de véhicules), qui l'ont propulsé en 2011 au deuxième rang mondial derrière GM et devant Toyota. BMW, qui a conforté sa première place dans le segment haut de gamme en 2011, prenait 3,24% à 58,68 euros. Daimler, qui songe à élargir son alliance avec Renault-Nissan pour développer ensemble une pile à combustible, n'était pas en reste (+3,16% à 37,89 euros). Sur le MDax, l'équipementier Continental prenait 2,9% à 55,5 euros après avoir annoncé la création d'une coentreprise avec le groupe sud-coréen SK Innovation afin de développer ensemble des batteries lithium-ion pour véhicules électriques et hybrides. Les valeurs financières, régulièrement malmenées en raison de la crise de la dette en zone euro, reprenaient quelques couleurs alors que la chancelière allemande Angela Merkel devait rencontrer, hier, à Berlin la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) pour se pencher notamment sur le cas de la Grèce. Deutsche Bank gagnait 3,13% à 27,19 euros, Commerzbank 3,82% à 1,22 euro et Allianz 3,9% à 75,42 euros. Siemens en revanche était en repli (-1,32% à 74,75 euros). Dans un entretien au Wall Street Journal Deutschland, son directeur financier Joe Kaeser a confié que les objectifs annuels du groupe étaient "très ambitieux" au regard des incertitudes sur la conjoncture mondiale. Suisse : bien orientée, Swatch recherché, Actelion à la vente La Bourse suisse a ouvert en hausse, hier, dans le sillage des marchés américain et japonais. Après plusieurs séances de baisse, les investisseurs profitent du prix attractif de certaines valeurs, commentent des observateurs, même si la crise de la zone euro reste en arrière-fond. Actelion et Swatch se retrouvaient sous les feux de la rampe. Le premier a émis la veille au soir un avertissement sur résultats et le second publié, sans annonce préalable, un chiffre d'affaires 2011 de plus de 7 milliards de francs. Dans les premiers échanges, le Swiss Market Index (SMI) progressait de 0,51% à 6018,25 points, le Swiss Leader Index (SLI) montant pour sa part de 0,76% à 887,94 points et le Swiss Performance Index (SPI) de 0,54% à 5419,36 points. Swatch (+3,4%) a étonné les marchés, en publiant son chiffre d'affaires 2011 et en donnant des indications sur 2012, alors que personne ne s'y attendait. La progression des ventes est supérieure de plusieurs points de pourcent aux projections des analystes. Les résultats du groupe, qui seront publiés au plus tard le 23 février, seront "bons" au niveau des bénéfices opérationnel et net. Les valeurs financières et cycliques avaient également le vent en poupe dans les premiers échanges, à l'image de Richemont (+2,1%), entraîné par son confrère biennois, ou de Kühne + Nagel (+1,8%), Logitech (+1,9%), SGS (+1,6%) et Clariant (+1,5%). Citigroup a légèrement relevé l'objectif de cours du groupe de spécialités pharmaceutiques. ABB (+0,1%) restait à la traîne. Des observateurs établissent un parallèle avec Siemens. Le directeur financier du groupe allemand juge "très ambitieux" les objectifs de résultats de l'exercice en cours 2011-2012 en raison de la dégradation de la conjoncture mondiale. Actelion perdait 3,1%. Le groupe biopharma bâlois a créé la mauvaise surprise hier après la clôture des marchés. En raison de la crise de la dette en Europe du Sud, il doit passer une provision de 30 à 35 mio EUR dans ses comptes 2011. Pour les analystes, la nouvelle est jugée "légèrement négative". Ils estiment que les résultats de phase III avec le Seraphin, remplaçant du Tracleer, seront plus déterminants. Les deux poids lourds du secteur Novartis (+0,2%) et Roche (inchangé) étaient de peu de soutien pour le moment. Nestlé était mieux orienté et gagnait 0,4%. Exane BNP a relevé à "neutral" de "underperform" le titre et JPMorgan a remonté son objectif de cours tout en confirmant la recommandation "buy". Givaudan perdait 0,2% à 872,50 francs. Merrill Lynch a abaissé sa recommandation à "underperform", contre "neutral", pour cause de valorisation. L'objectif de cours à 875 francs est maintenu. Aux financières, Swiss Re (+2,0%), Credit Suisse (+1,5%), Julius Bär (+1,1%) et UBS (+1,0%) profitaient d'achats opportuns. Mais la situation de la crise de l'endettement en Europe pèse toujours en arrière-fond. Les plus importantes informations à ce niveau seront le renouvellement des emprunts de l'Espagne et de l'Italie sur la deuxième moitié de l'année. Sur le marché élargi, le titre Sika gagnait 1,4% à 1825 francs suite à la publication de son chiffre d'affaires 2011. Il a augmenté de 3,1% à 4,55 milliards de francs, une hausse de 15,5% en monnaies locales, y compris les effets d'acquisitions. Vontobel a augmenté son objectif de cours de 100 francs, pour le porter à 2100 francs. Kudelski (+3,2) a annoncé une coopération avec le groupe de télécommunication Jazztel en Espagne, une société de croissance dans Internet. Gurit perdait 1,9% à 416,50 francs. Barclays a clairement abaissé son objectif de cours à 450 francs, contre 690 francs précédemment, mais confirme "equalweight". Le modèle d'évaluation des énergies renouvelables est revu. Conzzeta (inchangé) regroupe ses activités de construction de machines pour le traitement du verre Bystronic glass à cause du franc fort et biffe 120 places de travail, dont la moitié en Suisse, pour 18 million de francs, portés à l'exercice 2011. Tokyo: le Nikkei gagne 0,38%, sur une chasse aux bonnes affaires L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la journée, d'hier, première séance de la semaine, sur un gain de 0,38%, les investisseurs profitant du prix attractif de diverses valeurs après plusieurs séances de recul. Le bond spectaculaire des titres, objets de spéculations, de l'opérateur de la centrale de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), et du groupe d'appareils photo et endoscopes Olympus ont également tiré la cote. L'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a augmenté de 31,91 points pour s'afficher à 8422,26 points à la clôture. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 2,33 points (+0,32%), pour finir à 731,93 points. L'activité a encore été faible, avec seulement 1,66 milliard de titres échangés sur le premier marché. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a cédé 0,45% à 2626 yens, celles de ses concurrents Honda et Nissan ont pour leur part respectivement augmenté de 1,39% à 2 487 yens et reflué de 0,15% à 675 yens. Parmi les groupes d'électronique, l'action Sony a décliné de 0,07% à 1 344 yens, celle de Canon de 1,49% à 3315 yens, celle de Panasonic de 0,76% à 649 yens et celle de Nintendo de 0,85% à 10 540 yens. Les titres des groupes financiers ont pour leur part été diversement traités, celui de Mizuho Financial Group gagnant 0,93% à 109 yens, celui de Nomura Holdings 2,45% à 251 yens et celui de Mitsubishi UFJ Financial Group reculant de 0,30% à 332 yens. Les plus remarquables progressions de la journée reviennent cependant à l'action très chahutée du groupe japonais d'appareils photo et techniques d'imagerie Olympus, et à celle de la compagnie d'électricité Tepco. Olympus a terminé sur un bond de 19,94% à 1 263 yens, après l'annonce de poursuites en justice de 19 ex et actuels administrateurs du groupe jugés responsables des malversations financières révélées il y a quelques semaines et à l'origine d'un retentissant scandale. Olympus réclame des dommages et intérêts aux personnes visées ainsi que la démission prochaine de celles qui sont toujours membres du conseil d'administration, dont le P-DG en exercice, Shuichi Takayama. L'action de l'exploitant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), a quant à elle bondi de 24,27%, à la suite d'un brusque mouvement de rachats liés à des spéculations, selon des courtiers, sur fond de négociations du groupe en difficultés avec les banques.