Une année à peine après avoir prix les rênes du théâtre régional de Tizi Ouzou, la metteur en scène, Fouzia Aït El Hadj, a bouclé une nouvelle pièce qui s'intitule, Aïcha wa el haraz. Un titre très populaire, puis qu' interprété à travers de longues quacidates par les gros cylindrés de la musique chaâbi à l'image du défunt Guerrouabi et Amar Ezzahi. Le récit de cette pièce, qui sera à l'affiche du Théâtre national algérien, (TNA) le 12 du mois en cours, est, en fait, un conte populaire. C'est l'histoire du haraz, le mage qui s'éprend de Aïcha qui a déjà un soupirant. Pouvoir et amour donc dans cette pièce qui fera triompher l'amour sur le pouvoir et la magie. Comme dans la plupart de ses pièces, Fouzia Aït El Hadj a fait appel au comédien Lazhar Belbaz, au musicien Mohamed Boulifa et au dramaturge Mohamed Cherchell. Trois figures qui accompagnent régulièrement l'artiste dans les loges et les scènes. Nouvelle “ recrue ” dans le cercle Aït El Hadj, une certaine Nesrine Serguini qui endossera le rôle de Aïcha, la convoité. C'est la première fois que la jeune Nesrine foule une scènes de théâtre. Après Les enfants de la Casbah, pour enfants montée en 2005, la metteur en scène revient donc avec Aïcha wa El Haraz, une romance qui a peuplé notre imaginaire. La trame scénaristique de Les enfants de la Casbah se cristallise autour du sacrifice d'une famille, durant la guerre d'Indépendance. Il s'agissait dans cette œuvre de démythifier les héros de cette période historique, en les humanisant, afin de les rendre plus accessibles, plus proches, notamment des générations d'aujourd'hui. “Ma touche personnelle a été de montrer à nos jeunes, que nos glorieux moudjahidine sont, à l'instar d'eux mêmes, des être humains, tout aussi riches de sentiments, de courage, de témérité, de fraternité, de solidarité, d'abnégation que ceux de peur, de découragement, de désespoir, d'angoisse face au danger et à la mort ”. avait soutenu Fouzia Aït El Hadj estimant que “ les jeunes doivent être impérativement nourris de leur passé, à travers non seulement les différentes étapes de notre lutte de Libération, mais aussi avant cette période, en remontant aussi loin que possible dans les méandres de nos réminiscences historiques, afin de leur rendre probante leur propre identité et de leur permettre de la valoriser et de l'honorer”. Il faut dire que la metteur en scène qui a fait dans les années 70 tout comme sa frangine, Hamida l'école d'art dramatique de Moscou, ainsi que la Sorbonne, garde un rythme de production d'une pièce à peu prés tous les deux ans. Parfois, quand les subventions arrivent facilement comme c'est le cas pour Aïcha wa El Haraz montée dans le cadre de la manifestation d'“Alger, capitale de la culture arabe”, Fouzia ait El Hadj monte la cadence de la production à une pièce tous les ans. Plusieurs fois primée dans les festivals nationaux et internationaux, (notamment celui de Carthage), l'artiste qui favorise la production théâtrale pour enfants, a eu a reprendre de nombreux classiques d'auteurs connus tel Garcia Lorca, ou encore Arthur Miller. Sa philosophie du théâtre, est en porte-à- faux avec l'école brechtienne qui voudrait que la scène soit un lieu d'apprentissage et de prise de conscience. Pour Fouzia Aït El Hadj, le théâtre est, avant tout “ un spectacle distractif, avec des couleurs, de la musique et de l'humour…. ”