Le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Benbella, est décédé, hier, à Alger à l'âge de 96 ans, a-t-on appris auprès de ses proches. Ahmed Benbella, qui est décédé à son domicile familial à Alger, avait été admis, rappelle-t-on, à deux reprises, il y a plus d'un mois, à l'hôpital militaire d'Ain Naadja, suite à un malaise. Ben Bella aura tout juste eu le temps de voir les 50 ans de la République algérienne, dont il fut le premier président entre 1962 et 1965. Une figure historique est morte. Ahmed Ben Bella naquit le 25 décembre 1918 à Maghnia, dans l'Ouest algérien, au sein d'une famille rurale et effectua ses études secondaires à Tlemcen. Il accomplit le service militaire obligatoire en 1937 et fut, à l'instar de tous les algériens, de nouveau mobilisé au cours de la seconde guerre mondiale. Après le soulèvement du 8 mai 1945, il s'engagea dans les rangs du Parti du Peuple Algérien puis du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques. Il occupa de nombreux postes de responsabilité et se présenta aux élections de 1948 au niveau de la ville de Maghnia. Devenu responsable du secteur de l'Oranie au sein de l'Organisation Spéciale qui avait entamé les préparatifs pour l'action armée, il planifia l'attaque contre la poste d'Oran en 1949 à travers laquelle il visait l'obtention de moyens de financement de l'action armée.Il fut désigné à la tête de l'Organisation Spéciale après l'écartement de Hocine Aït Ahmed, de 1949 à 1950, date à laquelle fut découverte l'Organisation Spéciale. Arrêté par les autorités coloniales en 1950, il fut condamné à 7 ans de prison et réussit à s'évader de la prison de Blida le 16 mars 1952. Après son évasion, il rejoignit la délégation extérieure du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques dans la capitale égyptienne, le Caire. Ahmed Ben Bella participa à la création du Front de Libération Nationale en 1954 et devint, après le déclenchement de la Révolution, membre de la Délégation extérieure du FLN, chargé des questions militaires, notamment l'approvisionnement de la Révolution en armes. Il fut nommé membre du Comité de Coordination et d'Exécution, institué par le Congrès de la Soummam et fut également membre du Conseil National de la Révolution de 1956 à 1962. Le 22 octobre 1956, il fut arrêté par les autorités coloniales en compagnie de Aït Ahmed Hocine, Mohamed Boudiaf, Mohamed Khider et de l'écrivain Mustapha Lacheraf , lors du détournement d'avion. Il demeura dans les geôles françaises jusqu'au 19 mars 1962. Soulignons enfin que Benbella a été vise-président du gouvernement provisoire de la république algérienne, durant son incarcération et jusqu'à l'indépendance.