Les principales Bourses européennes rebondissent nettement, hier, dans les premiers échanges, au lendemain d'une séance de forte chute qui les avait ramenées à un plus bas de trois mois. Des indicateurs économiques confirmant l'accentuation du ralentissement de l'activité en zone euro et les incertitudes politiques en France et aux Pays-Bas menacent toutefois d'attiser la crise des dettes souveraines en zone euro. À Paris, le CAC 40 progresse de 0,90% (28,05 points) à 3 126,42 points. À Francfort, le Dax gagne 0,97% et à Londres, le FTSE prend 0,49%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 avance de 0,69%. En ce qui concerne le marché obligataire, les Bunds étaient en deçà de leurs records atteints lundi, le marché marquant une pause, mais ils restent attrayants dans la mesure où l'incertitude touchant la zone euro affecte maintenant son noyau dur. Les Pays-Bas, affecté par la démission de leur Premier ministre la veille, doivent adjuger dans la journée pour 1,5 à 2,5 milliards de dette échéance 2014 et 2037. Les analystes estiment que l'adjudication n'étant pas d'un montant très élevé, attirer la demande ne devrait pas présenter de difficultés. Paris: le CAC progresse de 0,85%, le marché très fragile La Bourse de Paris rebondissait, hier, en début de matinée (+0,85%), après sa chute de la veille, repassant au-dessus des 3 100 points, dans un marché toutefois toujours très fragile, dominé par les incertitudes politiques et économiques en zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice vedette s'adjugeait 25,95 points pour s'inscrire à 3 124,87 points. De nombreuses publications trimestrielles animaient la cote, hier. Michelin s'est hissé en tête des hausses du CAC 40, gagnant 6,02% à 53,74 euros dopé par un relèvement de sa recommandation par HSBC qui est passé à "surpondérer" contre "neutre" et soutenu par des résultats trimestriels satisfaisants qui permettent de confirmer ses objectifs 2012. Les banques, largement pénalisées la veille, se reprenaient: Natixis gagnait 2,73% à 2,18 euros, BNP Paribas (+1,58% à 28,82 euros), Crédit Agricole (+1,93% à 3,63 euros) et Société Générale (+1,32% à 16,84 euros). Essilor gagnait 3,32% à 65,94 euros après avoir annoncé un chiffre d'affaires en hausse de 23,6% au 1er trimestre et confirmé ses objectifs pour 2012. Unibail-Rodamco prenait 1,51% à 141,10 euros, soutenu par le relèvement d'une recommandation de Crédit Suisse qui est passé à "surperformer" contre "neutre" auparavant sur cette valeur. STMicroelectronics qui avait perdu plus de 13% la veille se reprenait de 2,25% à 4,40 euros. Atos enregistre la plus forte baisse du SBF120 après avoir été dégradé par UBS qui est passé à "neutre" contre achat" auparavant. Les résultats du 1er trimestre de Zodiac n'ont pas convaincu le marché, le titre s'inscrivant en repli de 0,63% à 78,55 euros. Londres: le Footsie se ressaisit un peu mais reste fragile La Bourse de Londres retrouvait quelques couleurs, hier matin, après la baisse de la veille liée aux incertitudes politiques en Europe, notamment aux Pays-Bas et en France, mais le rebond restait fragile dans un climat général d'inquiétude. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 19,75 points, soit 0,35% par rapport à la clôture de la veille, à 5 685,32 points. Au lendemain d'une chute de l'indice près de 2% la veille, un rebond technique, favorisé par quelques achats à bon compte, n'était pas étonnant, jugeait Cameron Peacock de IG Market. "Mais l'humeur du marché peut rapidement varier", en fonction notamment des informations venues de la zone euro, soulignait l'analyste. Les assureurs faisaient partie des principaux bénéficiaires du rebond, à l'instar de Prudential (+2,21% à 741,50 pence) et Aviva (+2% à 305,10 pence). Les banques suivaient un mouvement identique : +1,96% pour Barclays à 208,55 pence et +1,21% pour Lloyds Banking Group à 29,74 pence. Les minières étaient également bien orientées, Fresnillo gagnant par exemple 1,60% à 1.584 pence et Vedanta 1,54% à 1 185 pence. Du côté des perdants, le groupe de services Capita lâchait 5,35% à 690 pence après un rapport d'activité ayant déçu les investisseurs. Francfort : le Dax panse ses plaies après la chute de la veille La Bourse de Francfort pansait ses plaies, hier matin, à l'image des autres Bourses européennes, et puisait un peu de réconfort dans la baisse contenue des places asiatiques et de Wall Street, après avoir été sonnée la veille par un recul de plus de 3%. Peu après l'ouverture, l'indice Dax des trente valeurs vedettes prenait 0,72% à 6 589,81 points, et le MDax des valeurs moyennes grimpait de 0,88% à 10 360,84 points à la même heure. Les valeurs dans le vert étaient les plus gros perdants de la veille, notamment les banques Deutsche Bank (+1,61% à 33,51 euros) et Commerzbank (+1,68% à 1,57 euro). Sur le MDax, Continental prenait 1,99% à 68,67 euros, profitant de la publication des résultats de son concurrent Michelin, dont le titre s'envolait à Paris. Suisse : reprise après la chute de la veille Après la chute de la veille, la Bourse suisse a regagné un peu de terrain, hier en début de séance. Dans les premiers échanges, le SMI gagnait 0,305 à 6 133,12 points, le SLI 0,47% à 922,66 points et le SPI 0,295 à 5 685,46 points. Après ses chiffres, Novartis perdait 0,8%. Le groupe bâlois a publié des données inférieures aux attentes des analystes, sauf pour le chiffre d'affaires Pharma. La prévision 2012 a été confirmée. Parler de déception serait exagéré, relèvent des courtiers, qui soulignent que le titre a nettement surperformé ces dernières semaines. Roche gagnait 0,2%. Nestlé gagnait 0,35% au lendemain de l'annonce du rachat de la division Nutrition de Pfizer pour près de 12 milliards de dollars. Les commentaires d'analystes sont positifs et on attend des révisions à la hausse des estimations. Chahutées la veille, les bancaires se reprenaient nettement: CS montait de 1,4%, Julius Bär de 0,3% et UBS de 1,2%. CS publie ses chiffres trimestriels aujourd'hui. En plus d'un effet de rebond, les observateurs relèvent que le FOMC de la Fed entame ce jour une séance de deux jours. En raison de la faiblesse des signaux de l'emploi ces derniers temps, on voit un certain potentiel d'assouplissement de la politique monétaire américaine. La porte pour des achats de titres ou une prolongation de la durée pour les titres déjà racheté est ouverte, selon les experts. Aux assurances, Bâloise gagnait 0,85, Swiss Re 0,5% et Zurich Insurance 0,7%. Swiss Life reculait de 3,2% ou 3,05 francs, traité hors dividende de 4,50 francs. Sans cela, l'action serait aussi à la hausse. Le commerce extérieur de la Suisse n'a pas ressenti les effets du printemps au 1er trimestre. Les exportations n'ont que légèrement augmenté et seulement dans trois branches. En revanche, les exportations horlogères continuent de fleurir avec une hausse de 17% sur les trois premiers mois de l'année. Richemont gagnait 1,4% et Swatch 1,3%. Passablement chahutées la veille, les autres cycliques affichaient aussi des hausses: Adecco gagnait 0,1%, Kühne+Nagel 0,3% et Holcim 0,4%. Sur le marché élargi, Austriamicrosystems grimpait de 10,1% après ses chiffres trimestriels, supérieurs aux attentes des analystes dans tous les domaines. La prévision pour 2012 a été relevée pour la seconde fois. Après des chiffres, Gurit (+1,4%), Micronas (+2,3%), Myriad (+1,5%) et Phoenix Mecano (+1,1%) étaient toutes à la hausse. Weatherford (-1,6%) n'a en revanche pas convaincu. Tokyo clôture en baisse de 0,78%, inquiétude pour la zone euro Hier, la Bourse de Tokyo a terminé la séance en baisse de 0,78%, les investisseurs étant de nouveau inquiets de l'endettement de la zone euro au lendemain d'une chute des marchés européens. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a abandonné 74,13 points à 9 468,04 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reflué de son côté de 0,69%, lâchant 5,60 points à 803,94 points. L'activité a été faible avec 1,53 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La Bourse de Tokyo a passé toute la séance dans le rouge, imitant ses homologues européennes, plombées la veille par de nombreuses incertitudes politiques, économiques et financières. Plusieurs indicateurs publiés la veille ont en outre été décevants, notamment en Allemagne et en France, alors que l'Union monétaire est déjà enfoncée dans la récession. L'éventuelle poursuite de ces difficultés économiques rendrait plus difficile la résolution des problèmes d'endettement public qui minent les gouvernements de la région. Ces problèmes persistants en Europe menacent de faire dérailler la fragile reprise économique observée aux Etats-Unis et au Japon, y heurtant les places financières. Les valeurs bancaires ont dévissé en conséquence: Mitsubishi UFJ Financial Group de 1,79% à 385 yens, Mizuho Financial Group de 0,78% à 127 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 2,31% à 2573 yens. Le groupe de services financiers Nomura Holdings a chuté de 2,61% à 336 yens. Autres victimes de la journée: les compagnies de transport maritime, touchées par les perspectives de réduction des échanges. Nippon Yusen a diminué de 2,53% à 231 yens et Mitsui OSK Lines de 1,57% à 314 yens. Corolaire de la montée de l'aversion au risque, le yen restait à des niveaux élevés face au dollar et à l'euro, ce qui réduit la valeur des revenus tirés à l'étranger par les groupes nippons, une fois convertis en monnaie japonaise. Cela a pesé sur des fabricants d'électronique, habituellement sensibles à cette évolution: Sony a baissé de 1,63% à 1 331 yens et Canon de 1,06% à 3 745 yens. Le groupe d'équipements audiovisuels JVC Kenwood est tombé pour sa part de 4,46% à 321 yens, après avoir abaissé ses prévisions de résultats 2011-2012 en raison de l'impact sur la production et les ventes des inondations fin 2011 en Thaïlande. Du côté des bonnes surprises, la compagnie aérienne All Nippon Airways a bondi de 4,05% à 231 yens, après avoir rehaussé sa prévision de bénéfice net 2011-2012 grâce aux résultats meilleurs que prévu de ses lignes internationales.