Après la forte chute de la veille, les Bourses étaient en hausse, hier, dans un marché nerveux avant le sommet de Bruxelles, mais porté par le timide espoir que les Européens arriveront à trouver une solution à la crise financière.Si le flou persiste, l'espoir réapparaît malgré tout et l'accélération des discussions entre dirigeants européens laissent penser qu'une solution à la crise européenne sera trouvée, indique-t-on dans les salles de marché.Mais cela risque de prendre du temps, plus que prévu. "Désormais, il faut accepter le fait que la nervosité va se poursuivre la semaine prochaine car il est irréaliste de penser que demain, toutes les mesures seront annoncées", a indiqué dans sa note quotidienne le courtier IG Market. "Le marché devra rester sous tension tant qu'aucune mesure forte ne sera annoncée par les responsables européens pour résoudre la crise", ont jugé de leur côté les analystes de Saxo Banque.Ils ont noté que la Grèce a réussi à adopter un nouveau plan d'austérité malgré la grève générale et que cette décision devrait quelque peu rassurer les investisseurs. Autre bonne nouvelle, les résultats conformes aux prévisions de Microsoft. Certains craignaient une déception du fait du ralentissement économique outre-Atlantique. Les investisseurs vont observer attentivement les résultats du sommet de l'Union européenne, demain, avant la tenue d'une seconde réunion qui doit apporter une "réponse globale et ambitieuse" à la crise, selon les termes d'un communiqué conjoint diffusé, avant-hier, par la France et l'Allemagne. Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel s'entretiendront pour leur part à nouveau samedi à Bruxelles. Les acteurs de la Bourse tokyoïte redoutent encore des divergences au sein de l'Europe sur les moyens de trouver une solution aux problèmes d'endettement des Etats du Vieux continent. Dans ce contexte d'attentisme, l'euro et le dollar restaient à peu près stables face au yen durant les heures de transactions, et les actions de groupes exportateurs évoluaient en ordre dispersé dans de faibles proportions. Paris: le CAC 40 en hausse porté par un timide espoir avant Bruxelles La Bourse de Paris était en hausse, hier, (+0,85%), dans un marché nerveux avant le sommet européen de demain. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 prenait 26,06 points pour s'inscrire à 3110,60 points.Le marché sanctionnait Safran qui perdait 5,84% à 22,71 euros. Le groupe a confirmé ses perspectives positives pour 2011 après une hausse du chiffre d'affaires trimestriel de 5,2% mais a laissé entendre que les discussions avec Thales étaient loin d'aboutir.Essilor cédait 0,36% à 50,76 euros. Le groupe a réalisé une croissance de 6,4% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre à 1,04 milliard d'euros et a confirmé son objectif de stabilité de sa marge. Dexia progressait de 4,34% à 0,62 euros après avoir avalisé son plan de démantèlement. Bonne tenue globale des valeurs bancaires qui profitaient d'un regain d'espoir sur l'adoption d'un plan de sortie de la crise de la dette: BNP Paribas gagnait 4,40% (à 31,24 euros), Société Générale 3,28% (à 18,55 euros) et Crédit Agricole 2,96% (à 4,79 euros).Michelin dont la recommandation a été revue à la hausse par HSBC enregistrait une hausse de 3,18% à 50,08 euros. Francfort a pris son parti des décisions européennes retardées La Bourse de Francfort était dans le vert, hier matin, les investisseurs ayant pris leur parti de quelques jours d'incertitude supplémentaires quant au sort de la zone euro. L'indice Dax des trente valeurs vedettes prenait 0,81% à 09H45, à 5813,37 points. Il avait chuté de près de 2,5% la veille, quand il était apparu que les dirigeants européens ne seraient pas en mesure de présenter comme promis des solutions à la crise demain. Le Dax est passé, la veille, sous le seuil technique de soutien de 5871 points, mais "cela ne constituera un signal durable que si c'est aussi le cas à la fin de la semaine", c'est-à-dire à la fin de séance, d'hier, commentent les analystes de la banque Helaba, prenant acte de l'extrême volatilité à l'œuvre en ce moment. Au niveau des valeurs, Commerzbank tenait le haut du pavé (+4,35% à 1,65 euro). Son patron Martin Blessing s'est prononcé résolument en faveur d'une mise en faillite de la Grèce, dans un entretien de presse, hier.Sur ses talons, Deutsche Bank prenait 2,69% à 26,72 euros.Daimler gagnait 1,47% à 35,50 euros. Le constructeur a annoncé un investissement de 350 millions de dollars aux Etats-Unis, et la création de 400 emplois. Londres en hausse malgré les inquiétudes sur la zone euro La Bourse de Londres était en hausse modérée, hier matin, dans un marché qui entrevoyait des signes d'espoir sur une entente entre Européens sur la crise de la dette, tout en restant à la fois prudent et nerveux. L'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 22,47 points, soit 0,42% par rapport à la clôture de la veille, à 5407,15 points. Les investisseurs ont vu "quelques signes de soutien dans des informations encore non confirmées sur l'importance des mesures de secours envisagées" par les dirigeants européens à l'approche de deux rencontres décisives, demain et mercredi, a estimé Stan Shamu de IG Markets. Mais il notait dans la foulée que "la volatilité des marchés va se poursuivre tant que l'incertitude restera de mise". Malmenées la veille, les valeurs bancaires regagnaient du terrain, à l'instar de Lloyds Banking Group (+3,33% à 32,70 pence), Barclays (+2,09% à 175,60 pence) et Royal Bank of Scotland (+2,12% à 24,14 pence). Même mouvement pour les minières, Rio Tinto reprenant 1,97% à 3074,50 pence et ENRC 1,50% à 643 pence. Du côté des baisses, le concepteur de microprocesseurs ARM Holdings lâchait 2,73% à 552,50 pence et le distributeur Marks & Spencer 0,84% à 329,80 pence. Tokyo: le Nikkei finit inchangé L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la séance d'hier, quasiment inchangé, les investisseurs évitant les prises de risques avant le sommet européen en fin de semaine, censé permettre des avancées pour résoudre la crise financière qui mine la zone euro. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 3,26 points (-0,04%) pour s'afficher à 8678,89 points. Il a reflué d'environ 1% durant la semaine. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté cédé 1,81 point, soit 0,24%, pour finir à 744,21 points. L'activité a été encore très faible, avec seulement 1,32 milliard de titres échangés sur le premier marché. Dans le secteur majeur de l'électronique qui avait décroché, la veille, l'action Sony a repris 0,78% à 1.556 yens, Canon 1,01% à 3.495 yens, Sharp 0,45% à 670 yens et Kyocera 1,01% à 7.010 yens. Le titre Panasonic a quant à lui continué sur sa lancée, d'avant-hier, gagnant encore 3,05% à 776 yens. Des actionnaires semblent saluer les informations de presse selon lesquelles Panasonic envisage de fermer ou céder des usines non rentables de dalles d'écrans de TV au Japon, de supprimer plus de 1000 emplois et de davantage sous-traiter afin de rentabiliser son activité de téléviseurs malmenée par la concurrence et la chute incessante des prix de vente. Panasonic n'a toujours rien annoncé officiellement. Dans le domaine poids lourd de l'automobile, le titre du numéro un, Toyota, a encore perdu 0,31% à 2.547 yens, celui de Honda de 0,39% à 2.295 yens et celui de Nissan 0,72% à 692 yens. L'action du groupe d'appareils photo et matériel de précision Olympus n'en finit plus, quant à elle, de dévisser depuis le brusque limogeage en fin de semaine dernière du patron britannique de l'entreprise, nommé six mois auparavant. Ce dernier s'oppose à la direction du groupe au sujet du motif de son renvoi et à propos des modalités de rachat de sociétés par Olympus entre 2006 et 2008. Le patron évincé, qui soupçonnait d'autres dirigeants de malversations, a tenté d'obtenir leur démission, mais le Conseil d'administration s'est retourné à l'unanimité contre lui. Alors que les menaces d'actions diverses se poursuivent, le titre Olympus a encore abandonné 6,81%, hier, pour tomber à 1.231 yens. Il s'est ainsi rapproché de son plus faible cours en dix ans (1.210 yens le 24 février 2009) et a touché son plus bas de l'année, fondant de moitié depuis son prix de clôture de jeudi 13 octobre. A signaler enfin, le repli de 9,93% de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), exploitante de la centrale accidentée de Fukushima, du fait d'un contrecoup consécutif à un bond de 36% la veille. Le titre Tepco, qui a perdu 80% de sa valeur depuis l'accident nucléaire causé par le séisme et le tsunami du 11 mars au nord-est du Japon, fait l'objet de transactions spéculatives à court terme. Il est sensible aux moindres informations, rumeurs et développements politiques.