Les Bourses européennes ont clôturé la semaine, quasiment toutes en forte baisse plombées notamment par les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis où le chômage a légèrement reculé en avril, mais les embauches ont ralenti. Le taux de chômage officiel a baissé de 0,1 point par rapport à mars, pour s'établir à 8,1%, son niveau le plus faible depuis janvier 2009, indique le nouveau rapport mensuel sur l'emploi du ministère. Cette baisse constitue une surprise dans la mesure où l'estimation médiane des analystes donnait le chômage stable, à 8,2%. Les chiffres du gouvernement montrent cependant que le recul du chômage a un caractère factice puisqu'il a résulté avant tout d'une baisse assez marquée de la population active. L'Eurostoxx 50 a reculé de 1,69% La Bourse de Paris a clôturé en forte baisse. L'indice CAC 40 a perdu 1,90%, repassant sous les 3 200 points à 3 161,97 points, dans un volume d'échanges de 3,400 milliards d'euros. Renault a perdu 4,76% à 32,49 euros, STMicroelectronics 4,46% à 4,14 euros et Peugeot 4,32% à 8,33 euros. EADS a cédé 3,34% à 29,53 euros alors que la compagnie australienne Qantas a reporté à 2016/2017 la réception de deux avions gros porteurs A380 d'Airbus livrables en 2013. Alstom a reculé de 4,26% à 26,27 euros, victime de prises de bénéfices après la publication d'objectifs ambitieux pour les trois prochains exercices. La Bourse de Londres a terminé en nette baisse. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 111,49 points, soit 1,93% à 5 655,06 points. Kazakhmys a perdu 6,18% à 774 pence, ERNC 5,97% à 520 pence, Vedanta 4,92% à 1 122 pence et Glencore 3,79% à 410,25 pence. La banque Royal Bank of Scotland (RBS) a limité la casse, abandonnant 0,33% à 24,47 pence. Le secteur bancaire a globalement fait mieux que le reste du marché, Lloyds Banking Group progressant même de 3,08% à 32,62 pence. Le motoriste britannique Rolls-Royce a pour sa part lâché 0,64% à 853,5 pence. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a fini en forte baisse de 1,99% à 6 561,47 point. Le groupe allemand d'énergie EON a lâché 7,51% à 15,88 euros, la plus forte chute du Dax. HeidelbergCement a chuté (-6,19% à 38,56 euros) pour des raisons identiques. Les valeurs automobiles, qui suivent de près l'évolution de la conjoncture aux Etats-Unis, ont sensiblement reculé: BMW a perdu 3,75% à 68,99 euros, Daimler 3,5% à 39,28 euros et Volkswagen 3,48% à 139,95 euros. Le fabricant de poids lourds MAN a même lâché 4,92% à 88,41 euros. Seul Munich Re (+0,42% à 107,05 euros) et Deutsche Telekom (+0,21% à 8,45 euros) ont fini en hausse sur le Dax, en amont de leurs résultats trimestriels attendus la semaine prochaine. La Bourse suisse a terminé la semaine sur une légère baisse de 0,67% à 6056,79 points, la majeure partie des valeurs ayant terminé en recul. Le leader mondial du forage pétrolier en haute mer Transocean a enregistré la plus mauvaise performance, finissant sur un repli de 5,57% à 44,24 francs, suivi de l'horloger Swatch qui a perdu 3,35% à 415,40 francs et du spécialiste de l'intérim Adecco qui a baissé de 3,10% à 39,98 francs. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur une baisse de 1,41% à 13'918 points. La société d'exploration pétrolière Saipem a cédé 4,47% à 34,82 euros tandis que le groupe automobile Fiat a reculé de 3,62% à 3,404 euros et le fabricant de pneus Pirelli de 3,06% à 9,355 euros. Les banques ont fini en ordre dispersé: UBI Banca a abandonné 1,42% à 2,496 euros et UniCredit 0,22% à 2,698 euros alors que Banco Popolare a pris 1,57% à 1,034 euro et Banca Monte dei Paschi di Siena 0,45% à 0,2464 euro. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,79% à 300,95 points, la plupart des titres terminant la séance dans le rouge. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe de travail temporaire Randstad, qui a chuté de 5,16% à 24,28 euros, suivi par le fabricant de systèmes de navigation par GPS TomTom, qui a cédé 4,52% à 3,40 euros. La Bourse de Bruxelles a reculé de 1,29% à 2 166,75 points, après les statistiques sur l'emploi aux Etats-Unis. Très dépendants de la conjoncture, les titres liés aux matières premières ont enregistré de fortes baisses: le numéro un mondial du zinc Nystar a perdu 4,90% à 5,74 euros et le groupe de métallurgie Umicore 3,87% à 40,47 euros. A l'inverse, Belgacom a fini en tête du Bel-20 (+1,33% à 21,76 euros), après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 0,25% à 5166,21, pénalisé par le pétrolier Galp et le groupe multimédia ZON qui l'un comme l'autre ont perdu 2,50%. Le secteur financier s'est comporté de manière inégale. La BES a enregistré la meilleure performance de la séance avec un gain de 2,31% tandis que la BCP a progressé de 1,98%. En revanche la BPI a perdu 0,50%. La Bourse de Madrid a fini en légère hausse de 0,35% (+24,1 points) clôturant à 6876 points, portée par les valeurs bancaires après l'annonce du gouvernement espagnol qu'il allait prendre des mesures pour isoler les actifs immobiliers problématiques des banques. Santander a gagné 2,18% à 4,68 euros, BBVA 2,91% à 5,025 points et CaixaBank 0,77% à 2,487 euros. Le pétrolier Repsol a perdu 1,73% à 13,645 euros. L'électricien Endesa a gagné pour sa part 0,6% à 13,435 euros. Le géant des télécommunications Telefónica a progressé de 1,64% à 10,855 euros.
Wall Street déçue par les chiffres de l'emploi La Bourse de New York a fini la semaine en nette baisse, plombée par une réduction des créations d'emplois aux Etats-Unis ainsi que par l'incertitude avant un week-end électoral en Europe: le Dow Jones a lâché 1,27% et le Nasdaq 2,25%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 168,32 points à 13 038,27 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 67,96 points, à 2 956,34 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 1,61% (-22,47 points) à 1 369,10 points. Les futures sur le Dow ont été stables pendant la nuit, évoluant proches de la barre de 13 200 points. A partir de 9h30 ils sont descendus au-dessous de ce seuil. Entre midi et 13h les contrats à terme ont rebondi. Entre 13h et 14h30 ils stagnaient, les investisseurs attendant impatiemment la publication du nombre de créations d'emplois aux Etats-Unis au mois d'avril. Immédiatement après l'annonce de cette statistique, les futures ont chuté. Les indices, eux, ont suivi la direction baissière des contrats à terme. Ce n'est qu'à 18h30 que le Dow a arrêté de reculer. Mais les indices n'ont pas réussi à rebondir, se consolidant proches de leurs plus bas de la séance. Le Dow fluctuait entre 13 020 et 13 050 points entre 18h30 et la fin de la séance. Au final, le Dow Jones a abandonné 168,55 points ou 1,28% à 13 038,04 points. Les plus grands perdants ont été Bank of America (-3,25%), JPMorgan (-2,93%) et Cisco (-3,04%). Il n'y avait aucune baisse au sein de l'indice. Les investisseurs sont sur le mode +vente+ depuis deux jours, a noté Michael James, de Wedbush Securities. Les statistiques économiques ont été particulièrement mauvaises hier (jeudi) et le rapport sur l'emploi l'a également été aujourd'hui.Le taux de chômage officiel a baissé de 0,1 point par rapport à mars, pour s'établir à 8,1%, son niveau le plus faible depuis janvier 2009, selon le nouveau rapport mensuel sur l'emploi du ministère américain du Travail. Cette baisse constitue une surprise dans la mesure où l'estimation médiane des analystes donnait le chômage stable, à 8,2%. Les chiffres du gouvernement montrent cependant que le recul du chômage a un caractère factice puisqu'il a résulté avant tout d'une baisse assez marquée de la population active. Ainsi, le solde des embauches apparaît en baisse de 25,4% par rapport à mars, et inférieur à l'estimation des analystes. Pour Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital, ce qui retient surtout l'attention des investisseurs se passe Outre-Atlantique: Ce qui explique vraiment l'inquiétude du marché ce sont les élections en Europe. De même, Michael James a estimé qu'une bonne part de l'incertitude vient de la tenue d'élections en Europe ce week-end. La réelle inconnue, ce n'est pas la France, a remarqué M. Cardillo, alors que le socialiste François Hollande est donné gagnant par tous les sondages face au président sortant Nicolas Sarkozy. Selon l'analyste, Wall Street s'inquiète surtout pour les élections législatives en Grèce aujourd'hui. Les investisseurs redoutent que ce scrutin n'engendre une annulation des mesures d'austérité prises par ce pays, épicentre de la crise européenne de la dette. Le marché obligataire évoluait en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,880% contre 1,924% la veille et celui à 30 ans à 3,071% contre 3,112%. Tokyo sous le coup de l'emploi américain la semaine prochaine La publication des chiffres de l'emploi américain en fin de semaine et le résultat des élections en France et en Grèce aujourd'hui devraient dicter la tendance cette semaine à la Bourse de Tokyo. Les échanges ont été peu animés au cours de la semaine écoulée où la Bourse de Tokyo a été fermée trois jours en raison de jours fériés. Au cours des deux seules séances d'ouverture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu un total 1,48% ou 140,64 points à 9 380,25 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a abandonné de son côté 1,42% ou 11,4 points à 792,87 points. Les chiffres du chômage et de l'emploi pour avril aux Etats-Unis dont la publication était, avant-hier, l'un des indicateurs les plus surveillés, donnera aux investisseurs une meilleure vision de l'état de la première économie mondiale et aura un impact sur le cours du yen face au dollar, a déclaré le directeur d'Investrust, Hiroyuki Fukunaga, à Dow Jones Newswires. Une hausse plus forte que prévu de l'emploi devrait alimenter l'achat de devises américaines, offrant un soutien aux exportateurs nippons, lourdement handicapés par la force du yen face au dollar, a-t-il ajouté. "Alors que les inquiétudes concernant la croissance américaine s'intensifient, les chiffres de l'emploi fourniront plus d'éléments pour évaluer les perspectives américaines et la position" de la Réserve fédérale en termes de politique monétaire, a affirmé Kintai Cheung, analyste au Crédit Agricole, dans une note. Les analystes tablent sur une hausse des embauches nettes de 38% par rapport à mars, à 167 000, avec une stabilité du taux de chômage à 8,2%. Selon un analyste de SMBC Friend Securities, Fumiyuki Nakanishi, le résultat de l'élection présidentielle en France, où le candidat socialiste François Hollande est en tête des sondages devrait également retenir l'attention des investisseurs nippons. Tout comme celui des législatives en Grèce. Un changement de tendance pourrait en effet affecter les politiques budgétaires des deux pays et faire peser de nouvelles incertitudes sur la zone euro toujours en lutte pour juguler la crise de la dette, a-t-il dit à Dow Jones Newswires.
