Les Bourses européennes ont reculé, avant-hier, déçues par une croissance américaine moins forte que prévu au quatrième trimestre, et malgré l'imminence d'un accord sur la dette grecque. Le produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 2,8% en rythme annualisé au cours du dernier trimestre de 2011, selon la première estimation officielle. Les analystes s'attendaient à une hausse de 3,2%. "Il y a plusieurs éléments décevants: l'investissement repart à la baisse, la consommation des ménages est faible et l'accélération du PIB au quatrième trimestre est essentiellement imputable à la formation des stocks des entreprises et non à la demande intérieure", a souligné Renaud Murail, gérant d'actions chez Aurel BGC. Cette nouvelle a éclipsé des propos optimistes du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, qui a affirmé qu'un accord pour réduire la dette de la Grèce allait probablement intervenir durant le week-end. L'Eurostoxx 50 a lâché 0,97% A la Bourse de Paris, l'indice CAC 40 a cédé 44,47 points (-1,32%) à 3318,76 points. Les banques ont vécu une séance difficile, victimes d'une étude de JPMorgan selon laquelle les établissements français n'ont pas réglé leurs problèmes structurels à long terme. JPMorgan a abaissé sa recommandation sur Crédit Agricole (-1,61% à 4,93 euros) et sur BNP Paribas (-3,25% à 34,64 euros). Il a également abaissé l'objectif de cours de Société Générale qui a toutefois terminé sur une timide hausse de 0,29% à 21,07 euros. Air France-KLM (-1,34% à 5,02 euros) a été affecté par l'ouverture d'une enquête de la Commission européenne sur des soupçons de cartel et d'abus de position dominante. A Londres, l'indice FTSE-100 a perdu 61,75 points (-1,07%) à 5733,45 points. Les valeurs minières ont cédé une partie de leurs gains de la veille, Antofagasta lâchant 3,02% à 1.348 pence, Xsatrata 2,26% à 1.104 pence et Rio Tinto 2,13% à 3.810 pence. Le groupe pétrolier BP a perdu 2,56% à 464,55 pence. La justice américaine a décidé jeudi qu'il devrait payer certains des coûts de la marée noire de 2010 dans le golfe du Mexique supportés par Transocean, le propriétaire de la plate-forme naufragée. Les banques ont évolué de manière contrastée: -1,66% pour Barclays, mais +0,30% pour HSBC à 541,10 pence. A Francfort, l'indice Dax a cédé 0,43% à 6511,98 points. La place allemande s'est mieux comportée que la plupart de ses homologues européennes, un certain nombre de gros titres restant dans le vert, comme le géant de l'énergie RWE (+1,16% à 28,81 euros) qui a obtenu sept nouvelles licences d'exploitation de gaz naturel en Norvège. Deutsche Börse a gagné 0,61% à 45,50 euros. Les investisseurs se font à l'idée que l'opérateur boursier ne pourra pas fusionner avec NYSE Euronext, se consolant avec le fait que le groupe allemand est mieux équipé que son confrère pour résister seul. L'action a gagné 8,28% sur la semaine écoulée. Malmenées dans la matinée, les banques se sont quelque peu reprises en cours de séance. Deutsche Bank a fini en hausse de 0,37% à 33,51 euros. Les valeurs automobiles ont accusé le coup de résultats annuels et du quatrième trimestre décevants du constructeur américain Ford, plombé par l'Europe. Volkswagen a reculé de 2,36% à 136,45 euros. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a cédé 1,02% à 15'947 points La banque UniCredit a lâché 4,5% à 3,65 euros au dernier jour de son augmentation de capital, tandis que le groupe automobile Fiat a cédé 4,26% à 4,5 euros. Les autres valeurs bancaires ont également souffert, Banca Popolare di Milano reculant de 3,43% à 0,4056 euro, Banca Monte dei Paschi di Siena de 3,34% à 0,2981 euro et Banco Popolare de 2,79% à 1,185 euro. Au rang des hausses, le groupe de luxe Salvatore Ferragamo a pris 7,19% à 12,53 euros. La Bourse de Madrid a clôturé en baisse de 0,65% à 8657,3 points, après la publication des pires chiffres du chômage en Espagne depuis 17 ans (22,85%). Santander, première banque en zone euro par la capitalisation, a augmenté de 0,45% à 6,186 euros, tandis que le numéro deux espagnol BBVA a perdu 0,62%% à 6,925 euros. Le groupe d'énergie Endesa a en revanche gagné 0,92% à 15,37 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a perdu 1,10% à 6033,52 points. Le plus fort recul est revenu à l'assureur Zurich Financial Services (-2,22% à 224,70 francs). Le spécialiste de la gestion de fortune Julius Baer (-2,16% à 38,45 francs) et le réassureur Swiss Re (-2,00% à 51,50 francs) ont également vécu une mauvaise journée. Les actions des deux grandes banques suisses ont un peu moins souffert. UBS a cédé 0,92% à 12,87 francs et Credit Suisse 0,89% à 24,46 francs. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a terminé en repli de 1,07% à 319,36 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le sidérurgiste Aperam, qui a cédé 3,31% à 15,21 euros. A la hausse, le groupe postal PostNL a gagné 1,27% à 3,11 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 0,64% à 2237,59 points. Aucune valeur ne s'est distinguée, à l'exception du bancassureur KBC qui poursuit sa course folle depuis le début de l'année. Le titre s'est envolé de 63% depuis début 2012 et a encore gagné 2,82% à 15,87 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 0,85%, son indice vedette PSI-20 clôturant à 5434,89 points en raison notamment de mauvaises performances du pétrolier Galp (-2,60%) et de la banque BES (-2,17%). La banque BPI a également terminé dans le rouge avec une perte de 1,16%. La BCP a tiré son épingle du jeu avec un gain de 0,71%. Wall Street finit en ordre dispersé Wall Street a clôturé la séance en ordre dispersé, avant-hier, la publication des chiffres de la croissance américaine, ressortis moindres qu'attendu, et la publication de résultats d'entreprises jugés décevants, n'ayant pas soulevé l'enthousiasme des investisseurs. L'indice Dow Jones des 30 industrielles a cédé 74,17 points (-0,58%) à 12.660,46 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 2,11 point, soit 0,16%, à 1.316,32 points. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 11,27 points (0,4%) à 2.816,55 points. Sur la semaine, l'indice Dow Jones a perdu 0,5% et enregistre un premier recul hebdomadaire depuis le début de l'année. L'indice S&P a gagné 0,1% et le Nasdaq a pris 1,1%. La croissance de l'économie américaine a atteint fin 2011 son plus haut niveau depuis un an et demi mais le mouvement de restockage des entreprises et le net ralentissement de l'investissement augurent d'un ralentissement début 2012. Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progressé de 2,8% en rythme annualisé au quatrième trimestre selon la première estimation du département du Commerce, après +1,8% sur la période juillet-septembre. Ce chiffre est le plus élevé enregistré depuis le deuxième trimestre 2010 même s'il est légèrement inférieur aux attentes: les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 3,0%. La confiance des consommateurs américains a atteint en janvier son plus haut niveau depuis près d'un an grâce à un regain d'optimisme sur l'évolution du marché du travail, montrent par ailleurs les résultats définitifs de l'enquête mensuelle Thomson Reuters-Université du Michigan. L'indice de confiance a atteint 75,0 contre 69,9 en décembre, le chiffre le plus élevé enregistré depuis février 2011. Aux valeurs, l'action Chevron a perdu 2,46%, en réaction à des résultats trimestriels en baisse et qui ont manqué le consensus. Ford Motor a reculé de 4,16% après avoir publié un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes en raison d'une hausse du coût des matières premières et de résultats en deçà des attentes en dehors de l'Amérique du Nord. Le titre Procter & Gamble s'est replié quant à lui de 0,77% après avoir également publié des résultats moindre qu'attendu. Enfin, l'américain Eastman Chemical (+6,98%) a annoncé son intention de racheter son compatriote Solutia (+41%) pour environ 3,38 milliards de dollars dans le cadre d'une opération en numéraire et en actions destinée à renforcer sa présence dans la région Asie-Océanie.