General Motors a dévoilé aux investisseurs des perspectives décevantes pour l'Amérique du Nord dans les six mois à venir, ce qui soulève bien des questions sur la reprise économique et a pour effet de provoquer une baisse appréciable de l'action. Les bénéfices, supérieurs aux attentes, et les perspectives de GM ont fait écho à ceux livrés la semaine passée par son concurrent Ford Motor. En revanche, les résultats en Amérique du Nord ont, eux, été inférieurs au consensus. Chez GM, on pense que l'économie des Etats-Unis va mieux mais sans que le redressement soit constant et régulier. "De toute évidence, nous constatons un mieux dans l'économie (américaine). Il s'agit d'une amélioration de fond modeste mais qui connaît des à-coups et qui ne suivra pas nécessairement un chemin rectiligne", a dit aux journalistes Dan Ammann, le directeur financier de GM. Le constructeur estime que ses résultats en Amérique du Nord des deuxième et troisième trimestres seront pour l'essentiel similaires à ceux du premier trimestre, en raison de phases de chômage technique anticipées pour ses usines de camions. Pour Itay Michaeli, analyste chez Citi, les perspectives induisent un bénéfice ajusté en Amérique du Nord de 5,1 milliards de dollars sur une période de neuf mois, alors qu'il attendait 5,6 milliards. Le trimestre a été marqué par une contribution positive de 800 millions de dollars tenant au relèvement des prix de vente et à une diminution des rabais, pour moitié en Amérique du Nord Il y a un an, GM avait multiplié ces rabais pour doper ses ventes aux Etats-Unis, mesure à laquelle il n'a pas eu recours durant la période qui vient de s'écouler. L'Europe, un chantier Hors exceptionnels liés surtout au traitement comptable des retraites en Europe, le groupe a dégagé sur le trimestre janvier-mars un bénéfice par action de 93 cents. Le bénéfice net représente un milliard de dollars, soit 60 cents par action, contre 3,15 milliards (1,77 dollar/action) un an auparavant. Le comparatif de 2011 comportait un bénéfice exceptionnel de 1,5 milliard de dollars lié à la cession de participations dans Delphi et Ally. Le chiffre d'affaires a atteint 37,8 milliards de dollars, en hausse de 4,4% (consensus: 37,59 milliards). Le bénéfice ajusté de GM Amérique du Nord a bondi de 35% à 1,69 milliard de dollars, alors même que sa part de marché a diminué, à 16,7% contre 18,3% l'an passé. GM et Ford ont dit tous deux qu'ils étaient disposés à perdre des parts de marché pour conserver leur rentabilité. La contribution de 800 millions de dollars par la politique de vente est comparable à la performance du quatrième trimestre 2011. En ne baissant pas les prix, GM soutient la valeur à la revente, ce qui peut être intéressant pour l'acheteur et revendeur potentiel. GM Europe, qui peine à revenir dans le vert, a dégagé une perte de 256 millions de dollars, toutefois inférieure à celle anticipée par les analystes et à celle de 562 millions de dollars du trimestre antérieur. "L'Europe reste une œuvre en chantier", a commenté le directeur général Dan Akerson. Les opérations internationales de GM, qui incluent la Chine, ont vu leur bénéfice diminuer de 10% environ par rapport à l'an passé, à 529 millions de dollars. En Amérique du Sud, GM a dégagé un bénéfice de 83 millions de dollars après une perte de 225 millions le trimestre précédent. Le bénéfice était du même ordre un an plus tôt.