Pour comprendre et s'apaiser, les populations ont besoin que tout leur soit dit. On dit bien, on le dit très fort même, qu'il ne saurait y avoir de source de souveraineté en dehors du peuple. C'est bien dit, mais c'est juste uniquement dans les discours. Or, tout le monde parle du peuple, parle au nom du peuple, engage le peuple, une légitimité doit être complète pour engager l'avenir, c'est-à-dire les générations futures. Que les gouvernants aient pour préoccupation de prendre en charge les revendications des populations, cela ne peut pas être mis en doute. Mais, la question ne se pose pas de savoir comment feront-ils pour satisfaire ces revendications, mais bien de savoir jusqu'où iront les populations dans le bras de fer avec les institutions et jusqu'où ira-t-on pour s'imposer et imposer des décisions. Une autre question se pose. Comment évaluer les niveaux supérieurs des possibilités de l'Etat à donner entière satisfaction aux revendications des populations, et comment évaluer les niveaux planchers de la fixation par les populations de ce qu'elles seront prêtes à accepter ? Si tôt les portes de la distribution des augmentations salariales, les syndicats autonomes adoptent une pause dite stratégique. On n'en parle presque plus. Il est vrai que les travailleurs ont obtenu quelque chose. Les syndicats autonomes ne reconnaissent pas les résultats de cette dite tripartite, et ne reconnaissent pas la légitimité du syndicat officiel. Il est vrai que dans tous les pays du monde, y compris surtout dans les pays dit développés, le pouvoir d'achat est toujours perçu comme ayant lourdement chuté, mais " comparaison n'est pas raison " et ce n'est pas parce que cela se passe également ailleurs qu'il faudrait faire l'économie d'une réflexion à la fois préventive et curative, c'est-à-dire en somme une thérapie qui ne soit pas exclusivement fondée sur une vision du refus. Aujourd'hui que les syndicats ainsi que les travailleurs ont toujours tendance à rechercher pour leurs mouvements de grève une généralisation sur l'ensemble du territoire national, aussi bien dans le secteur économique que dans celui de la fonction publique, il apparaît que les pouvoirs publics n'ont pas su communiquer, convaincre, et il apparait également que toute grève organisée, dans l'ampleur qui est la sienne, confère une quelconque représentativité aux syndicats qui l'ont encadrée, et donc une certaine légitimité. Y aurait il eu autant de grèves si les syndicats autonomes avaient été reconnus ? L'Ugta est une organisation syndicale, mais elle n'est plus la seule sur le terrain de l'encadrement des revendications. Peut être faudrait il reconsidérer les critères de représentativité des syndicats pour qu'un pacte social concerne tous les travailleurs et que s'établisse enfin une paix sociale, un apaisement notable sur le front social et que soit en conséquence durable la période de validité de la mobilisation de tous les efforts en vue de transformer le pacte social en pacte de croissance économique.