Nous serons bientôt dans la période à la fois des grandes vacances scolaires, des congés pour ceux qui travaillent, du Ramadhan pour tous, avec en vue la rentrée scolaire qui coïncidera avec les fêtes de l'Aïd. Il n'y a que des grandes dépenses en perspectives. N'oublions pas, non plus, que septembre sera la grande préoccupation pour ceux qui auront achevé un cursus universitaire et qui seront fatalement à la recherche d'un emploi. Rentrées sociales, car nombreuses, et c'est à ce moment que s'annoncent les intentions. Ce ne sont pas toutes les catégories professionnelles qui ont été augmentées, à part celles qui avaient manifesté et recouru aux grèves. Recourir à la grève est devenu pour les travailleurs une tradition. La preuve, cette généralisation qui a été connue cette année. Il apparaît également que la grève organisée, dans l'ampleur qui est la sienne, serait destinée à conférer une représentativité aux syndicats qui l'ont encadrée, et donc une certaine légitimité. Cependant, il n'existe au monde aucun gouvernement qui ne voudrait pas satisfaire les besoins socio-économiques des travailleurs, et même ceux des chômeurs. Ce sont des préoccupations constantes. Aucun doute là-dessus. Quant aux revendications des travailleurs, elles sont toujours légitimes, car ces derniers considèrent que l'existence d'un gouvernement est justifiée par sa mission de réunir les conditions pour satisfaire les revendications sociales, qui sont celles de l'emploi, du logement, du pouvoir d'achat, soit des défis pas facilement relevables dans un contexte où des retards se sont accumulés, que le niveau des revendications ne cesse pas de monter, qu'il y a impossibilité à créer des ressources nouvelles de manière instantanée. Mais, la question ne se pose pas de savoir comment fera le pouvoir pour satisfaire ces revendications, car les revendications sont pressantes et leur éventuelle non prise en charge est dangereuses pour la paix sociale, pour la paix tout court. A quel niveau plutôt de satisfaction parviendraient les négociations. Une autre question se pose. Comment évaluer les niveaux supérieurs des possibilités de l'Etat à donner entière satisfaction aux revendications des travailleurs et comment évaluer les niveaux planchers de la fixation par les travailleurs des accords à accepter ? Le pouvoir d'achat est celui autour duquel s'articulent les guerres sociales. Quels sont les facteurs déclenchant l'explosion ? C'est certainement une réponse à apporter par la prise en charge de la recommandation présidentielle qui consiste à prévenir et traiter les facteurs d'apaisement pour que ne survienne pas la crise. Il s'agirait donc d'agir en amont des crises. Peut- être faudrait-il reconsidérer les critères de représentativité des syndicats pour qu'un pacte social concerne tous les travailleurs et que s'établisse enfin une paix sociale, un apaisement notable sur le front social et que soit en conséquence durable la période de validité de la mobilisation de tous les efforts en vue de transformer le pacte social en pacte de croissance économique. En tout cas, quoique continue encore à être soutenue la thèse selon laquelle il y a eu une tripartite pour ce qui concerne le secteur économique et une bipartite pour ce qui concerne celui de la fonction publique, il s'avère que ce ne sont pas tous les travailleurs et ce ne sont pas tous les fonctionnaires qui s'étaient considérés comme représentés à ce dialogue. Il est vrai que dans tous les pays du monde, y compris surtout dans les pays dits développés, le pouvoir d'achat est toujours perçu comme ayant lourdement chuté, mais " comparaison n'est pas raison " et ce n'est pas parce que cela se passe également ailleurs qu'il faudrait faire l'économie d'une réflexion à la fois préventive et curative, c'est-à-dire en somme une thérapie qui ne soit pas exclusivement fondée sur une vision du refus.