Pendant quarante minutes, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont commémoré, hier matin le 8 mai 1945 place de l'Etoile, à Paris. Une commémoration inédite du 8-Mai s'est déroulée à Paris en présence du président sortant Nicolas Sarkozy et de celui qui lui succédera le 15 mai à l'Elysée, François Hollande. Pour sa cinquième commémoration du 67e anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945, le chef de l'Etat a d'abord déposé une gerbe au pied de la statue du général De Gaulle, sur les Champs-Elysées, en présence notamment de l'amiral Philippe de Gaulle. M. Sarkozy a ensuite remonté l'avenue jusqu'à l'Arc de Triomphe sur la place de l'Etoile où l'attendaient en tribune les dignitaires, dont François Hollande, qu'il avait invité dans un geste républicain. La veille, M. Hollande avait parlé de "belle image" et d'une "transition, qui est à l'honneur de la République".Dès son arrivée sous le monument napoléonien, M. Sarkozy a serré la main de son futur successeur et l'a invité à participer avec lui au moment de recueillement, côte à côte, sur la tombe du soldat inconnu. C'est, toujours ensemble, que les deux hommes sont allés saluer les anciens combattants. Ils ont également serré quelques mains parmi des dignitaires français et étrangers, avant de se séparer. Nicolas Sarkozy s'est attardé en allant se livrer à un bain de foule. La présence du président élu et du président sortant n'est pas une première pour un 8-Mai. En 1995, après son élection le 7 mai, Jacques Chirac avait assisté à la commémoration présidée par François Mitterrand, mais toutefois en tant que maire de Paris. Tous les deux réunis devant la tombe du soldat inconnu Le président français élu François Hollande et le sortant Nicolas Sarkozy ont déposé ensemble une gerbe sur la tombe du soldat inconnu, à l'Arc de triomphe à Paris, pour la cérémonie du 8-Mai célébrant la fin de la Seconde Guerre mondiale. La passation de pouvoir entre les deux hommes aura lieu le 15 mai. Les deux hommes, qui se sont durement affrontés pendant la campagne électorale, se sont serrés la main avant de porter, ensemble, une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu puis de raviver la flamme sur la tombe.Ils ont ensuite écouté, dans une atmosphère très solennelle (François Hollande à la droite du président en exercice, un pas en arrière) l'hymne national français suivi du Chant des partisans, un chant de la Résistance entonné par les chœurs de l'armée française. A la fin de cette courte cérémonie, l'élu et le sortant ont échangé quelques mots en souriant, avant d'aller saluer les personnalités et anonymes venues assister à la cérémonie. Ils se sont séparés après une dernière poignée de main, sans faire de déclaration officielle. Hollande prépare la formation de son nouveau gouvernement François Hollande, élu président de la République française, revêtira officiellement sa nouvelle fonction lors de la passation de pouvoir avec le sortant Nicolas Sarkozy, fixée au 15 mai. Il a déclaré à la presse qu'il dévoilera le nom de son premier ministre à cette date. Au lendemain d'une victoire fêtée à la Bastille par des dizaines de milliers de personnes, le deuxième président socialiste de l'histoire de la Ve République et son équipe étaient déjà tournés vers les législatives et sur la formation du premier gouvernement de gauche en 10 ans. Dès sa prise de fonctions, et contrairement à 1981 où le socialiste François Mitterrand avait accédé à la fonction suprême, le nouveau chef de l'Etat n'aura pas "d'état de grâce", car la situation de la France est "beaucoup plus difficile du point de vue économique", a prévenu le député PS Michel Sapin, qui pourrait retrouver le ministère de l'économie. Jean-Marc Ayrault favori Le nouveau chef de l'Etat a précisé en sortant de son QG que ses priorités immédiates étaient les dossiers internationaux. "Je dois préparer un certain nombre de déplacements et de voyages", a-t-il ajouté, se référant à sa rencontre à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel, qui doit avoir lieu après son investiture, puis à son baptême du feu diplomatique aux Etats-Unis pour le G20 (18 et 19 mai) et le sommet de l'OTAN (20 et 21 mai). Quant à celui qui deviendra premier ministre, c'est le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, un fidèle, qui tenait la corde ces derniers jours. André Vallini est pressenti pour la justice, le directeur de communication de la campagne, Manuel Valls, ou le maire de Dijon François Rebsamen, pour l'intérieur, et le président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, pour la défense. L'ex-premier ministre Laurent Fabius est en lice pour les affaires étrangères, le député Vincent Peillon pour l'éducation et Jérôme Cahuzac pour Bercy et le budget. Le nom de Marisol Touraine revient pour les affaires sociales.