Un important responsable iranien s'est déclaré hier "optimiste" sur le résultat des prochaines négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances à Bagdad, tout en estimant que le chemin sera long pour régler cette question. Je suis optimiste quant aux résultats des négociations de Bagdad (23 mai, ndlr) mais je pense qu'il y aura un long chemin à parcourir pour résoudre la crise du nucléaire iranien, a déclaré Mohsen Rezaï, secrétaire du Conseil de discernement, la plus haute instance d'arbitrage politique du pays, et ancien chef des Gardiens de la révolution, les forces d'élite du régime islamique. Il a par ailleurs estimé, qu'une des priorités était d'instaurer une confiance mutuelle entre les deux parties. M. Rezaï a aussi admis que le chemin sera long pour lever les sanctions de la communauté internationale, et notamment des Occidentaux, contre l'Iran. Le programme nucléaire iranien controversé a été condamné par six résolutions de l'ONU, dont quatre assorties de sanctions que les Etats-Unis et l'Union européenne ont unilatéralement renforcées par des sanctions bancaires et pétrolières contre Téhéran.La communauté internationale soupçonne l'Iran, malgré ses dénégations répétées, de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. L'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) doivent se retrouver le 23 mai à Bagdad pour poursuivre des discussions rouvertes en avril à Istanbul après quinze mois d'interruption. Les deux parties ont qualifié de positives les négociations d'Istanbul. Pour sa part, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a réaffirmé que l'Iran ne renoncera pas à ses droits nucléaires, en réponse à une question sur la demande occidentale, évoquée dans les médias, d'un arrêt de l'enrichissement d'uranium à 20% par Téhéran. Plusieurs responsables iraniens ont laissé entendre ces dernières semaines que Téhéran pourrait sous certaines conditions suspendre l'enrichissement d'uranium à 20%, condamné par l'ONU et qui est l'un des principaux sujets d'inquiétude des grandes puissances. Le responsable du programme nucléaire iranien Fereydoun Abassi Davani a affirmé en avril que Téhéran n'avait pas prévu de continuer l'enrichissement d'uranium à 20% très longtemps. Le chef de la diplomatie Ali Akbar Salehi a souligné peu après qu'il y avait place à la discussion sur le degré d'enrichissement de l'uranium iranien, à condition que les droits de Téhéran soient reconnus. Enrichi jusqu'à 20%, l'uranium peut servir de combustible pour des centrales nucléaires ou des réacteurs de recherche. Enrichi au delà de 90%, il entre dans la fabrication de l'arme atomique.