Le sommet des pays du G8 a appelé avant-hier à Camp David le gouvernement syrien et toutes les parties à faire cesser immédiatement la violence et à appliquer les dispositions du plan de Kofi Annan pour résoudre la crise politique. Dans leur communiqué final, les chefs d'Etat et de gouvernement des huit pays les plus industrialisés ont affiché leur consternation face aux pertes humaines, ainsi que la crise humanitaire, et les violations graves et étendues des droits de l'homme en Syrie. Les dirigeants du G8 ont appelé à cette occasion le gouvernement syrien et toutes les parties à cesser immédiatement et entièrement les violences et adhérer à leur engagement d'appliquer le plan en six points de l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan. Les huit dirigeants réunis dans la résidence de campagne du président américain Barack Obama ont dit soutenir les efforts de Kofi Annan, même si l'ancien secrétaire général de l'ONU n'est pas parvenu à faire respecter le cessez-le-feu entré théoriquement en vigueur le 12 avril. Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a participé à la rencontre alors que son pays a bloqué une condamnation au Conseil de sécurité de l'ONU de la répression menée par son allié syrien depuis mars 2011. Dans leur communiqué, les huit se disent déterminés à envisager d'autres mesures aux Nations unies en fonction des besoins et condamnent les récents attentats terroristes en Syrie. Le G8 veut qu'un processus politique s'engage rapidement "Les membres du G8 voulaient qu'un processus politique s'engage plus rapidement en Syrie, théâtre d'une révolte populaire réprimée dans le sang contre le régime de Bachar al-Assad", a affirmé avant-hier le président des Etats-Unis Barack Obama. "Nous pensons tous qu'une résolution pacifique et une transition politique sont préférables en Syrie, nous sommes tous profondément inquiets de la violence qui s'y déroule, des vies perdues", a déclaré M. Obama, qui ouvrait les travaux de la seconde journée du sommet du G8 à Camp David. Le président américain a aussi assuré que lui et ses partenaires soutenaient le plan de Kofi Annan, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, destiné à mettre fin aux violences. "Mais nous sommes d'accord, et je m'attends à ce que cela soit mentionné dans le communiqué final, sur le fait que le plan Annan doit être appliqué complètement et qu'un processus politique doit s'engager plus rapidement pour résoudre ce problème", a ajouté M. Obama. La position de Moscou n'a pas changé, a déclaré à la presse un conseiller du Kremlin, Mikhaïl Margelov, estimant qu'il ne peut pas y avoir de changement de régime par la force. La Russie a bloqué jusqu'à présent au Conseil de sécurité de l'ONU toute condamnation de son allié syrien. M. Margelov a souligné que les Syriens doivent pouvoir régler leurs affaires eux-mêmes et s'est demandé qui prendra le pouvoir si le régime actuel cède la place. Il s'est toutefois montré critique du régime du président Bachar al-Assad, en relevant que l'élection législative du 7 mai n'avait manifestement pas mis fin à la crise politique et que Damas n'a jusqu'à présent pas mis sur la table des idées vraiment nouvelles. "On ne doit pas utiliser une hache pour résoudre la crise en Syrie, il faut y aller avec des pincettes", a suggéré le conseiller du Kremlin.