La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est prononcée, mercredi soir, en faveur d'un transfert total du pouvoir en Syrie à un gouvernement de transition, a indiqué un haut-responsable du département d'Etat américain. "Nous ne pouvons briser la confiance du peuple syrien qui veut un réel changement, a déclaré sous couvert d'anonymat ce responsable à des journalistes à Istanbul à l'issue d'une réunion internationale sur la Syrie à laquelle participaient les représentants de 16 pays de la région et d'Europe. Mme Clinton a énoncé des éléments et principes essentiels que nous croyons devoir guider la stratégie de transition de l'après-Assad, y compris un transfert total du pouvoir d'Assad, a déclaré ce responsable. Parmi les autres éléments cités par Mme Clinton figure l'établissement d'un gouvernement intérimaire totalement représentatif et ouvert à tous les courants qui devra mener à des élections libres et équitables, à un cessez-le-feu observé par toutes les parties et à l'égalité pour tous les Syriens garantie par la loi, a-t-il ajouté. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré, avant-hier, à Istanbul que le dernier massacre commis en Syrie est inadmissible et que le président Bachar al-Assad doit partir. " La violence soutenue par le régime dont nous avons été le témoin hier à Hama est tout simplement inadmissible", a déclaré Mme Clinton lors d'une conférence de presse. "Al-Assad doit transférer son pouvoir et quitter la Syrie", a-t-elle insisté. Le massacre de Hama une provocation pour faire échouer le plan Annan Le ministère russe des Affaires étrangères a condamné, avant-hier, le nouveau massacre barbare dans la province de Hama en Syrie, jugeant qu'il s'agissait d'une provocation visant à faire échouer le plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan. Il ne fait aucun doute que certaines forces usent, et ce n'est pas la première fois, de provocations les plus brutales et infâmes pour mettre à mal le plan Annan, a déclaré le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch. "Nous condamnons avec la plus grande force les actes de violences barbares dans la région de la ville de Hama", a-t-il encore dit. Le porte-parole a ensuite appelé les Occidentaux à user de leur influence sur les groupes armés de l'opposition syrienne, afin qu'ils respectent le plan Annan. "Il est impératif que les acteurs étrangers engagés pour résoudre le problème syrien usent de leur influence sur les groupes armés d'opposition dont le récent regain d'activité et les appels à une intervention étrangère sont en contradiction avec ce plan", a-t-il dit. La Russie s'opposera à tout mandat de l'ONU pour une intervention La Russie bloquera au Conseil de sécurité de l'ONU tout texte autorisant une intervention extérieure en Syrie, a déclaré ,avant-hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Astana, la capitale du Kazakhstan. "Il n'y aura pas de mandat (de l'ONU) pour une intervention extérieure en Syrie. "Je vous le garantis", a-t-il déclaré à la presse, en marge d'une visite du président russe Vladimir Poutine au Kazakhstan. Il y a des parties au conflit, en particulier à l'étranger le dénommé CNS, qui ne veulent pas de négociations avec le régime, et juste la poursuite des combats armés jusqu'à ce que le Conseil de sécurité accorde un mandat pour une intervention étrangère, a-t-il accusé par ailleurs, faisant allusion au Conseil national syrien, principale coalition de l'opposition. La Chine opposée à une intervention armée extérieure La Chine a déclaré jeudi à l'ONU son opposition résolue à une intervention armée extérieure en Syrie, ainsi qu'à toute tentative de promouvoir un changement de régime par la force. "Nous sommes résolument opposés aux solutions de la crise syrienne par une intervention armée extérieure ou à toute tentative de promouvoir un changement de régime par la force", a déclaré le représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies, M. Li Baodong devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Le diplomate chinois a ajouté que la Chine souhaite jouer un rôle positif et constructif dans la recherche d'une solution rapide, pacifique et appropriée à la question syrienne, mais sans mentionner le plan de paix en six points du médiateur international Kofi Annan. "La Chine a pris une position équilibrée, juste et responsable sur le problème de la Syrie", a-t-il souligné. La Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, a déjà opposé son veto, avec la Russie, à deux résolutions de l'ONU condamnant la répression en cours depuis plus d'un an en Syrie. Le Qatar plaide à Paris pour un transfert pacifique du pouvoir Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad bin Jassim Al-Thani, également ministre des Affaires étrangères de son pays, a plaidé, avant-hier, à Paris pour un transfert pacifique du pouvoir en Syrie, lors d'un entretien avec le président français François Hollande."Il faut accélérer notre recherche d'une solution pour garder la stabilité du pays et il faut également qu'il y ait un plan pour un transfert pacifique du pouvoir en Syrie, c'est vraiment la solution qui a notre préférence", a déclaré le responsable qatari à la presse après son entretien. En fin d'après-midi, l'Elysée a publié un communiqué affirmant que le président et le Premier ministre qataris avaient condamné la poursuite de la répression sanglante en Syrie et réaffirmé leur soutien à la mission de Kofi Annan, envoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe, et à la mise en œuvre effective de son plan de paix pour la Syrie. Des armes lourdes utilisées contre les observateurs de l'ONU Des armes lourdes, des balles perforantes et des drones ont été utilisés contre les observateurs de l'ONU déployés en Syrie, a déclaré, avant-hier, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité, selon des diplomates. Les diplomates qui ont assisté à la réunion à huis clos ont indiqué que, selon Ban Ki-moon, cette tactique visait à forcer les observateurs à se retirer de régions où les forces syriennes ont été accusées de mener des attaques. Selon des responsables onusiens, des véhicules de la Mission de supervision de l'ONU en Syrie (MISNUS) sont pris pour cible quotidiennement ou presque. M. Ban a aussi déclaré au Conseil de sécurité, où siègent quinze pays, que les observateurs avaient vu des convois militaires syriens approcher des villages et qu'ils avaient essayé de les empêcher de mener des assauts contre des zones habitées mais qu'ils avaient été ignorés. Annan confirme des discussions sur un nouveau groupe de contact Le médiateur international Kofi Annan a confirmé jeudi que des discussions étaient en cours sur la possibilité d'établir un groupe de contact international sur la Syrie. "Ce groupe devra inclure des pays qui ont une influence sur l'un et l'autre camp, le gouvernement et l'opposition", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse, sans préciser la liste des membres de ce groupe. En réponse à une question, il a cependant souligné que l'Iran est un pays important de la région et il a déclaré espérer que l'Iran participera à la résolution de la crise syrienne. Les discussions sur la participation (de tel ou tel pays) à ce groupe de contact en sont à un stade très préliminaire", a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que le nouveau groupe de contact était une idée très bonne mais que les participants n'avaient pas été encore définis. Selon des diplomates, le groupe pourrait inclure les Occidentaux et des puissances régionales comme la Turquie et l'Arabie saoudite, ainsi que la Russie et la Chine, deux alliés de Damas. M. Ban a souligné que la communauté internationale doit agir dès maintenant pour faire respecter le plan Annan. Ce plan reste au centre de nos efforts, a-t-il expliqué, mais la détérioration de la situation impose des discussions sur la manière d'aller de l'avant. Il a estimé que le prochain sommet du G20 au Mexique en fournirait l'occasion.