Les Bourses européennes, sauf Madrid, ont terminé la semaine en baisse, les investisseurs étaient suspendus à une demande d'aide de l'Espagne et ne trouvant en outre pas de mesures favorables à la croissance aux Etats-Unis auxquelles se raccrocher. Le gouvernement espagnol a fait savoir qu'il ne prendrait sa décision qu'après avoir pris connaissance des rapports sur son secteur bancaire du Fonds monétaire international (FMI) et de deux cabinets d'audit. "Le marché tourne en rond, passant de l'espoir à la déception et se fondant sur des rumeurs", résumait Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuilles de Meeschaert Gestion privée. "Le stress de la matinée après la dégradation de Fitch a été compensé par l'information sur une réunion samedi de hauts fonctionnaires des ministères des Finances de la zone euro", a-t-il dit. L'Eurostoxx 50 est resté quasi stable (0,04%) La Bourse de Madrid a terminé en hausse de 1,77%, à 6 552 points, malgré la crise bancaire que traverse le pays. Après avoir ouvert dans le rouge, le marché est repassé dans le vert, à la faveur d'informations de presse selon lesquelles Madrid pourrait demander dès samedi une aide pour son secteur financier, dont les détails seraient à définir lors d'une conférence téléphonique de l'Eurogroupe. L'indice Ibex-35 des valeurs vedettes espagnoles termine ainsi une semaine marquée par la pression pesant sur l'Espagne qui ne l'a cependant pas empêché de boucler tous les jours en hausse. Les grandes banques espagnoles ont terminé dans le vert. Le numéro un en zone euro, Santander, a gagné 1,40%, à 4,848 euros, la deuxième banque espagnole, BBVA, a pris 1,10%, à 5,152 euros et la troisième par la capitalisation, CaixaBank, a bondi de 2,26%, à 2,35 euros. Même Bankia, la troisième banque par les actifs, dont la nationalisation en mai a précipité la crise bancaire en Espagne, a terminé sur une hausse de 0,49%, à 1,029 euro. A Londres, après deux séances de forte hausse, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 12,71 points, soit 0,23% par rapport à la clôture de la veille, à 5 435,08 points. Les minières ont été les plus touchées, Vedanta cédant 5,07% à 935,50 pence, ENRC 3,94% à 423,80 pence, Rio Tinto 4,84% à 2 869 pence et Kazakhmys 3,16% à 705 pence. Les banques ont également cédé du terrain mais dans une moindre mesure, se redressant en fin de séance à l'image de Barclays (-1,30% à 190,35 pence), Royal bank of Scotland (-0,62% à 223 pence) ou HSBC (-0,67% à 531,4 pence). Du côté des gagnants, Centrica, maison-mère de British Gas, a pris 2,20% à 315,20 pence et le groupe de téléphonie mobile Vodafone 1,51% à 171,50 pence. A Paris, à la clôture, l'indice CAC 40 a perdu 0,63%, soit 19,47 points pour s'inscrire à 3 051,69 points. Les valeurs bancaires ont fléchi de manière limitée compte tenu du contexte indiquent les opérateurs: BNP Paribas a perdu 1,86% à 28,45 euros, Crédit Agricole a cédé 0,10% à 3,15 euros et Société Générale a lâché 1,18% à 17,51 euros. Club Med a abandonné 2,80% à 13,7 euros, Air Liquide a perdu 0,20% à 86,55 euros. En hausse, on note les valeurs défensives peu concernées par l'évolution de la conjoncture, à l'image de France Télécom (+3,16% à 9,79 euros), EDF (+2,12% à 15,64 euros) Veolia Environnement (+2,48% à 9,94 euros). A Francfort, après deux séances de hausse à la suite, l'indice vedette Dax a fini en repli de 0,22% à 6 130,82 points. Le MDax des cinquante valeurs moyennes allemandes s'est replié plus fortement, de 1,03% à 10 123,12 points. Les valeurs financières allemandes ont fini, sans surprise, dans le rouge. Commerzbank a glissé de 3,14% à 1,38 euros (après avoir grimpé de plus de 5% la veille), Deutsche Bank a reculé de 0,51% à 28,54 euros et l'assureur Allianz de 0,32% à 72,44 euros. ThyssenKrupp a perdu 3,84% à 12 euros, MAN 2,55% à 83,53 euros et Volkswagen 1,34% à 121,85 euros. Les groupes énergétiques, des valeurs défensives par excellence, ont profité du climat d'incertitude: EON a pris 1,26% à 14,41 euros et RWE 1,5% à 28,66 euros. La Bourse suisse a fini la semaine à l'équilibre, l'indice SMI des 20 valeurs vedettes s'étant établi à 5869,32 points. L'opérateur Swisscom a fini en hausse de 1,28% à 355,30 francs, suivi du chimiste Lonza en progression de 0,87% à 33,71 francs et du réassureur Swiss Re qui a pris 0,64% à 55 francs. Credit Suisse a conclu en baisse de 1,93% à 19,35 francs. L'horloger Swatch a perdu 1,79% à 372,90 francs et le spécialiste du luxe Richemont 1,20% à 53,65 francs. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur un repli de 0,74% à 13 445 points. Les banques ont été malmenées, Banca Monte dei Paschi di Siena lâchant 3,93% à 0,2153 euro, Banco Popolare 3,58% à 0,971 euro, Intesa Sanpaolo 3,00% à 1,098 euro et Mediobanca 2,42% à 3,228 euros. Le groupe automobile Fiat a cédé de son côté 2,85% à 3,756 euros, le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica 2,06% à 2,942 euros et le groupe de luxe Salvatore Ferragamo 1,81% à 16,3 euros. La société d'énergies renouvelables Enel Green Power a en revanche bondi de 4,13% à 1,135 euro tandis que sa maison mère, le groupe d'énergie Enel, a pris 2,97% à 2,43 euros et le groupe de télécommunications Telecom Italia 2,89% à 0,731 euro. La Bourse de Bruxelles a suivi la tendance générale en Europe et a légèrement baissé, perdant 0,22% à 2099,84 points. Parmi les principales baisses, le distributeur Delhaize a perdu 3,92% à 27,82 euros et le groupe de transformation des métaux Bekaert 3,91% à 19,31 euros. Les valeurs des télécoms étaient en tête des hausses: Mobistar a gagné 5,36% à 26,05 euros, Telenet 2,50% à 32,56 euros et Belgacom 1,89% à 21,51 euros. Le PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 0,38% à 4529,36 points. La banque BCP, sous forte pression depuis l'annonce qu'elle serait renflouée par l'Etat à hauteur de 3,5 milliards d'euros, a enregistré une hausse de 2,44%. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a fini en baisse de 0,40% à 291,73 points. Le bancassureur ING a subi le recul le plus lourd de 2,64% à 4,82 euros. A la hausse, la compagnie aérienne franco-néerlandaise Air France-KLM a gagné 1,13% à 3,40 euros.
Wall Street finit en hausse, confiante pour l'Espagne La Bourse de New York a fini la semaine en hausse, portée par l'espoir de voir l'Espagne demander l'aide de ses partenaires européens pour la recapitalisation de son système bancaire en difficulté: le Dow Jones a pris 0,74% et le Nasdaq 0,97%. Selon les chiffres provisoires à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 92,71 points, à 12 553,67 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 27,40 points à 2.858,42 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est valorisé de 0,81% (10,67 points) à 1 325,66 points. Wall Street signe ainsi sa meilleure semaine de l'année. Le marché, qui avait ouvert en recul, est reparti en hausse car on s'attend à ce que quelque chose de positif sorte de la réunion des ministres des Finances de la zone euro, a expliqué Michael James, de Wedbush Securities. L'espoir que l'Espagne demande un plan d'aide à l'UE a provoqué l'enthousiasme, a ajouté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. Cette rencontre n'a pas été confirmée officiellement. Mais le ministre démissionnaire des Finances des Pays-Bas, Jan Kees de Jager, a indiqué ne pas exclure la tenue samedi d'une conférence téléphonique de l'Eurogroupe sur un plan d'aide à l'Espagne. Le ministère espagnol de l'Economie a déclaré n'être pas au courant d'une telle réunion téléphonique ce week-end sur une demande d'aide espagnole. Mais deux sources diplomatiques européennes ont fait valoir qu'une réunion de hauts fonctionnaires des ministères des Finances de la zone euro pourrait avoir lieu ce week-end pour préparer les modalités d'un plan d'aide à l'Espagne si Madrid le demande. Les courtiers estiment que quelque chose de bien va être trouvé, quelque chose qui ne va pas juste être une solution à court terme. (Ce serait) quelque chose qui repousserait les nuages noirs qui planent au-dessus de l'Espagne depuis un bon bout de temps, a dit M. James. Le président américain Barack Obama a de son côté lancé un appel à ses partenaires d'outre-Atlantique, les pressant d'agir rapidement en consolidant leur système bancaire et en coordonnant davantage leur politique budgétaire. Le fait que le président américain se soit exprimé de la sorte montre que quelque chose est en préparation, a estimé M. Cardillo. Les inquiétudes pour l'Europe ont été ravivées par l'agence de notation Fitch qui a abaissé de trois crans la veille la note de l'Espagne, en raison notamment de la situation des banques. Le marché obligataire a évolué en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 1,637% contre 1,654% la veille, et celui à 30 ans à 2,765% contre 2,757%. Tokyo: le Nikkei finit affaibli (-2,09%), déçu par la Fed La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en forte baisse de 2,09%, déçue par un discours du président de la Banque centrale américaine (Fed) qui a douché les espoirs d'assouplissement monétaire aux Etats-Unis. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 180,46 points à 8 459,26 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 1,78%, lâchant 13,01 points à 717,74 points. L'activité a été assez intense, avec 2,36 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Au final, l'indice vedette a perdu la quasi-totalité des gains accumulés depuis le début de la semaine. L'indice a perdu quelque 16% au cours de ce phénomène de deux mois inédit depuis 20 ans, au cours duquel des remontées journalières ponctuelles n'arrêtaient pas la tendance lourde à la baisse. Outre la déception américaine, la journée a été marquée par la persistance de l'anxiété pour la zone euro où la crise d'endettement ne donne pas de signe d'apaisement. Le yen s'est nettement apprécié face à l'euro et au dollar, alors qu'il avait perdu un peu de terrain cette semaine. Valeur refuge prisée des investisseurs par temps économique difficile, la monnaie nippone flirte actuellement avec ses records, ce qui lamine la compétitivité à l'étranger des produits " Made in Japan " et réduit la valeur des revenus des entreprises japonaises hors de l'archipel. Les géants de l'électronique qui avaient repris quelques couleurs, depuis mardi, après avoir chuté à leur plus bas niveau depuis plus de 30 ans ont replongé en conséquence. Sony a notamment dévissé de 5,32% à 1 015 yens, Sharp de 5,31% à 392 yens, Panasonic cédant 1,27% à 543 yens. La déprime a aussi touché les constructeurs d'automobiles, vulnérables eux aussi à la force du yen, bien que leurs difficultés soient nettement moins graves que celles des fabricants d'électronique. Toyota a perdu 1,31% à 3 020 yens, Nissan 2,49% à 745 yens et Honda 1,81% à 2 491 yens. Les valeurs bancaires ont fait les frais des craintes des investisseurs pour les banques espagnoles. Mitsubishi UJF Financial Group a diminué de 2,25% à 347 yens, Mizuho Financial Group de 1,65% à 119 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 2,16% à 2 350 yens. Fragilisés par les incertitudes de la conjoncture, les grands groupes sidérurgiques ont payé de surcroît l'abaissement des perspectives de leurs titres par le Crédit Suisse: Nippon Steel a fondu de 2,89% à 168 yens et JFE Holdings de 2,71% à 1 254 yens. La firme d'appareils photos et d'équipements médicaux Olympus a cédé pour sa part 3,64% à 1 297 yens. Les opérateurs ont été déçus d'apprendre, dans la presse nippone du matin, que le groupe n'avait pas encore décidé qui de Sony, Panasonic et Fujifilm pourrait devenir son premier actionnaire dans le cadre d'une plausible augmentation de capital.