Que changera-t-il de l'UPM maintenant que son géniteur l'ex-président Sarkozy est parti ? Certainement pour les crises, il y a bien les concepts de sécurité collective et de dialogue comme moyen de leur résolution qui continueront à squatter les discours. Cela suffit-il à définir les éléments d'une ligne politique stratégique ? Pour ce qui concerne l'arrimage à un espace géopolitique, initialement, la diplomatie donnait l'impression que le pays voulait contracter deux mariages en même temps, soit entrer dans une situation de bigamie, avec la Ligue arabe et l'Union Africaine. L'Allemagne par exemple avait refusé à la France de Sarkozy une telle situation, à la fois marié avec l'UE et avec l'UM. C'est ainsi qu'est venu le " P " qui a transformé l'Union méditerranéenne en Union Pour la Méditerranée. Elle a transformé ce qui devait être un mariage officiel et déclaré en simple rencontre durable sans engagement réel de part et d'autre. Ce type d'Etat pour le moment n'est pas à retransmettre, mais à mettre en place. L'UPM devrait être documentée depuis une sorte d'union pour le meilleur et pas pour le pire qui ne sera pas partagé. Quel bien pourrait être partagé ? Y aura-t-il maintenant à prévoir un parlement méditerranéen, ce qui revient à dire qu'il n'y a pas une vision d'intégration, car il n'y a pas de perspectives d'homogénéisation des systèmes politiques. La rive nord va s'accommoder des déficits démocratiques qui existent dans la rive sud. On se rappelle d'ailleurs comment la démocratisation censée contenue dans le plan du GMO avait irrité les pays arabes dont l'Egypte qui avait brandi le spectre de l'"exemple algérien " pour en justifier le refus. Sans nul doute que si la démocratisation aux normes européennes était une condition d'accès à l'UPM, il n'y aurait eu guère de candidats du Sud qui se bousculeraient au portillon.Confrontation avec le modèle français de décentralisation et de désengagement de l'Etat pour que s'ouvrent dans les pays du sud, les pays arabes bien évidemment, de nouvelles perspectives de participation démocratique et de combat politique pour la réalisation des droits et libertés ? Certainement que ce modèle ne traversera pas la Méditerranée comme d'ailleurs la prospérité n'a pas de caractère transfrontalier. S'agirait-il alors pour l'Europe de réorganiser sa banlieue à travers l'UPM quels que soient les systèmes politiques de ses partenaires, l'important étant de stabiliser cette banlieue afin de ne pas mettre en danger les approvisionnements énergétiques et ne s'y entretiennent plus des sources d'insécurité qui pourraient rayonner vers le territoire européen.