L'Union européenne contribuera à hauteur de 6,5 millions de dollars soit 5 millions d'euros au Fonds de partage des avantages du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture, a annoncé la FAO lors de la réunion de haut niveau sur le traité qui s'est tenu jeudi dernier dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20). Le Fonds de partage des avantages aide les agriculteurs des pays en développement à gérer la diversité de leurs cultures pour la sécurité alimentaire et l'adaptation au changement climatique. Il s'agit-là de la plus importante contribution faite au Fonds depuis sa création en 2008. Elle permettra d'accroître la capacité des petits exploitants à gérer les cultures traditionnelles telles que la pomme de terre, le riz, le manioc, le blé et le sorgho. "La diversité phytogénétique est un facteur-clé de l'agriculture durable. Nous nous devons de veiller à ce que les écosystèmes mondiaux - et dans le cas particulier de la FAO, des écosysèmes agricoles - soient sains et durables", a déclaré José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, lors de la 2ème Table ronde de haut niveau sur le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture. La réunion a mis l'accent sur les bénéfices potentiels du traité pour la biodiversité, l'atténuation des effets du changement climatique et la durabilité. La FAO accueille le Secrétariat du Traité international qui est entré en vigueur en 2001. L'Union européenne a adhéré au Traité en 2004 et c'est la première fois qu'un membre du Traité - hors pays individuels - contribue au Fonds. Les contributions précédentes provenaient de l'Allemagne, l'Australie, l'Espagne, l'Italie, la Norvège et la Suisse. Le Fonds de partage des avantages est administré par 127 pays et porte sur la sécurité alimentaire, à une époque où le changement climatique et d'autres menaces sont responsables de pertes massives de diversité phytogénétique. Le Fonds soutient déjà des projets dans 21 pays en encourageant la planification innovante et les solutions concrètes pour l'utilisation de la biodiversité agricole dans des zones touchées par le changement climatique, la pauvreté rurale ou l'insécurité alimentaire. "Nous avons besoin d'un engagement politique et financier total en faveur de l'agriculture durable si nous voulons garantir la sécurité alimentaire dans le monde tout en assurant la conservation de nos ressources naturelles comme la biodiversité", a déclaré Dacian Ciolos, Commissaire européen à l'agriculture et au développement rural. "Dans ce contexte, le renforcement de la mise en œuvre du Traité international sera capital pour répondre aux défis que doit relever la sécurité alimentaire, tels que le changement climatique", a-t-il ajouté. "Les agriculteurs, en tant que gardiens de la diversité génétique, ont beaucoup à apporter, à la fois à leurs propres communautés et au monde en général, grâce à leurs efforts de conservation et d'amélioration de leurs cultures par la reproduction et la sélection, puis en les mettant à la disposition de la planète", a indiqué Lars Peder Brekk, Ministre de l'agriculture et de l'alimentation de la Norvège et Président du Groupe spécial de haut niveau du Traité.Le traité reconnaît les droits des agriculteurs et prévoit parmi ceux-ci le droit de participer de manière équitable au partage des bénéfices et à la prise de décision, au niveau national, sur les ressources phytogénétiques. "La participation à ce processus des petits agriculteurs et autres acteurs concernés, des organisations de la société civile au secteur privé, est non seulement la bienvenue mais également nécessaire, " a déclaré José Graziano da Silva. Du point de vue constitutionnel, le traité sur les ressources phytogénétiques est lié à la convention sur la diversité biologique et constitue un des fers de lance de la coopération de la FAO avec la convention dans le domaine des ressources génétiques.Au cours de la table ronde de haut niveau, une initiative commune de coopération a été annoncée entre le traité et la CBD. Elle vise à poursuivre la consolidation de la gouvernance de l'ensemble des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture au regard du traité à la FAO.