La négociation est la "première option" pour résoudre la crise dans le nord du Mali, contrôlé par des groupes armés, a déclaré vendredi le Premier ministre par intérim Cheikh Modibo Diarra, reçu par le président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré. "Nous avons toujours dit (...) que la négociation est notre première option", a indiqué M. Diarra à l'issue d'un entretien au palais présidentiel de Ouagadougou avec M. Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la crise au Mali. "Nous n'avons ni peur ni honte de négocier parce que nous avons affaire à des compatriotes maliens", a-t-il poursuivi en référence aux groupes armés. "Nous avons dit en son temps que nous ne voulions pas nécessairement la guerre" mais que, "si la négociation n'était pas possible, nous étions prêts" à une "guerre qui mettrait fin à la guerre", a-t-il souligné. Au terme d'une tournée dans des pays concernés par la crise qui l'a conduit en Algérie, en Mauritanie et en France, le Premier ministre malien a précisé être venu chez M. Compaoré voir "les opportunités de négociation afin qu'au niveau gouvernemental le Mali décide de ses options". Sa visite au Burkina Faso survient au moment où deux des mouvements armés qui contrôlent le Nord malien depuis fin mars ont des délégations à Ouagadougou depuis plusieurs jours: les islamistes d'Ansar Dine et la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). A l'issue d'une rencontre lundi avec M. Compaoré, la délégation d'Ansar Dine avait annoncé accepter la médiation du président burkinabè qui, de son côté, a appelé ce groupe à rompre avec les "terroristes" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ses alliés avec lesquels il est en position de force dans le Nord. Les représentants d'Ansar Dine ont poursuivi cette semaine leurs discussions avec des collaborateurs de M. Compaoré, et réitéré leur principale exigence, l'application de la charia (loi islamique) au Mali. Dans le même temps, la Cédéao prépare l'envoi éventuel d'une force de quelque 3.300 hommes au Mali. La France a dit mardi s'attendre à une décision rapide du Conseil de sécurité de l'ONU soutenant ce projet de l'Union africaine et de la Cédéao. A Bamako, les autorités maliennes de transition peinent par ailleurs à s'affirmer face à la junte responsable du coup d'Etat militaire du 22 mars, qui a officiellement rendu le pouvoir mais reste influente. Frappé et blessé le 21 mai par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir pour un an, le président de transition Dioncounda Traoré est depuis le 24 mai en France où il a reçu des soins. Il "poursuit sa convalescence à Paris" et "a un moral d'acier, il a envie de retourner dans son pays", a assuré vendredi à Ouagadougou le porte-parole du gouvernement malien, Hamadoun Touré. Le Premier ministre malien et son équipe doivent quitter Ouagadougou samedi.