Les pays arabes et occidentaux se sont prononcés, hier, pour une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, assortie d'une menace de sanctions contre la Syrie. Mais la Russie et la Chine font toujours obstruction. À Paris, la centaine de pays, occidentaux et arabes, et organisations, réunis pour la troisième fois au sein du groupe des Amis du peuple syrien, ont réaffirmé dans leurs conclusions "que Bachar al-Assad devait abandonner le pouvoir". Dans ce cadre, ils demandent au Conseil de sécurité de jouer son rôle en adoptant d'urgence une résolution "sous chapitreVII" pour faire appliquer les accords internationaux sur une transition politique. Le chapitre VII de la charte de l'Onu ouvre la voie à des sanctions ou même au recours à la force en cas de non-respect de la résolution. D'autres réunions Mais dans les faits, les conclusions d'hier limitent de réels moyens de pression. Le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a ainsi expliqué que des mesures militaires seraient discutées "peut-être dans d'autres réunions, si la mise en œuvre des sanctions n'aboutit pas aux progrès qu'elles auraient dû avoir" Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu se sont entendus samedi dernier sur la proposition de la formation d'un gouvernement de transition en Syrie et sur la nécessité d'appliquer le plan de l'émissaire international, Kofi Annan, qui prévoit notamment une trêve... jamais entrée en vigueur. Mais les Occidentaux d'un côté, la Russie et la Chine de l'autre, divergent sur l'interprétation à donner à l'accord de Genève: Moscou et Pékin maintiennent qu'il revient aux Syriens de déterminer leur avenir alors que pour les Occidentaux ce document implique le départ de Bachar al-Assad. Dotées d'un droit de veto au Conseil de sécurité, la Chine et la Russie ont bloqué jusqu'à présent toute action internationale résolue contre le pouvoir de Bachar al-Assad. Aucune sanction de l'Onu n'a pu être décidée. Les mesures de rétorsion prises contre Damas l'ont été par l'Union européenne, les Etats-Unis ou la Ligue arabe, ce qui réduit leur portée. Une adolescente et une fillette tuées à la frontière avec le Liban Une adolescente et une fillette de huit ans ont été tuées tandis que dix personnes ont été blessées, hier, à Wadi Khaled, dans le nord du Liban, lors d'accrochages et d'explosions, ont indiqué des sources hospitalières et de sécurité. La télévision syrienne a fait état d'une tentative d'infiltration à partir du Liban, faisant état de la mort de dizaines de terroristes. Nadia al-Owaichi, 19 ans a été tuée à l'aube par un obus alors qu'elle se trouvait chez elle à Wadi Khaled, une localité située à 185 km au nord de Beyrouth, a déclaré un responsable locale des services de sécurité, notant que le tir provenait du territoire syrien. En outre, quatre personnes ont été blessées par la chute d'obus et les échanges de tirs, a ajouté la même source. Parmi eux, selon l'agence officielle libanaise (ANI) figurent trois enfants. Quelques heures plus tard, une bédouine de huit ans, réfugiée récemment avec ses parents de Syrie, a trouvé la mort. Cinq personnes, ont été blessées, dont son père et sa mère qui sont dans un état grave par une explosion dans le camp de tentes où elle résidait, a précisé une source hospitalière à Halba dans la province du Akkar. Le responsable de la sécurité, qui s'était chargé d'évacuer les victimes, avait cru que la mère était morte et avait donc fait état au début de deux décès.