Les Bourses européennes ont terminé la semaine en baisse après un rapport décevant sur l'emploi aux Etats-Unis qui ravive les inquiétudes à propos de la première économie mondiale et une nouvelle envolée des taux d'emprunt de l'Espagne sur le marché obligataire. Même si les ministres des Finances de la zone euro se réunissent demain, la plupart des décisions concernant l'Espagne, la Grèce ou encore Chypre risquent d'être reportées à une prochaine réunion, qui pourrait intervenir le 20 juillet, pour laisser aux partenaires européens le temps de négocier. En attendant, les investisseurs maintenaient la pression sur l'Espagne, lui imposant un rendement très élevé pour emprunter à dix ans (6,863% vers 15H00 GMT), une situation difficilement tenable sur le long terme. Parallèlement, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a prévenu que l'institution allait prochainement abaisser ses prévisions de croissance mondiale. Aux Etats-Unis, les embauches se sont légèrement accélérées en juin, mais ont été trop faibles pour faire baisser le taux de chômage ancré à 8,2%. L'Eurostoxx 50 a perdu 2,16% A Paris, le CAC 40 a terminé 1,88% à 3 168,79 points. PSA Peugeot Citroën a dévissé de 7,71% à 7,08 euros. Le constructeur automobile, qui accuse un recul de 13% de ses ventes au premier semestre, a pourtant démenti avoir demandé un prêt à l'Etat. Dans la foulée, Renault a reculé de 2,45% à 32,21 euros. Les bancaires ont également souffert, à l'image de Société Générale (-5,73% à 17,53 euros), Crédit Agricole (-4,61% à 3,47 euros) ou BNP Paribas (-3,95% à 29,20 euros). L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a cédé 0,53% à 5662,63 points, le secteur financier étant toujours sous pression en raison du scandale des manipulations du Libor. Cependant, comparé au reste de l'Europe, "le marché londonien s'est avéré un îlot de relative stabilité, dans la foulée de la nouvelle tranche d'assouplissement quantitatif" décidée la veille par la Banque d'Angleterre, une décision d'ailleurs largement anticipée, a souligné Colin Cieszynski, analyste de CMC Markets UK. Les financières ont globalement terminé en recul, à l'image du courtier interbancaire Icap (-3,77% à 313,6 pence), de Royal Bank of Scotland (RBS) (-2,75% à 201,5 pence) et Barclays (-2,05% à 164,75 pence). Le géant pétrolier BP a pour sa part abandonné 1,38% à 428,2 pence, sur fond de recul des cours. L'assureur Aviva a en revanche de nouveau gagné 1,79% à 289,6 pence. La Bourse de Francfort a perdu 1,92% à 6 410,11 points. Lufthansa a réalisé la meilleure progression, prenant 0,77% à 9,27 euros. En comparant risques et gains potentiels, elle reste la compagnie aérienne la plus convaincante, a estimé Morgan Stanley dans une note. Le laboratoire pharmaceutique Merck KGaA a repris des couleurs (+0,59% à 78,6 euros) après avoir perdu 2,26% la veille. La Bourse de Madrid a reculé de 3,10% à 6 738,9 points, l'indice Ibex-35 étant plombé par les banques. Santander, première banque de la zone euro par la capitalisation boursière, a perdu 3,87% à 4,899 euros et BBVA 5,08%, à 5,181 euros. CaixaBank a cédé 4,16% à 2,443 euros, Bankia, nationalisée en mai, a plongé de 6,50% à 0,849 euro et Banco Popular a reculé de 4,07% à 1,626 euro. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a perdu 2,53% à 13 732 points. Les deux seuls titres dans le vert étaient Terna, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, qui a gagné 1,44% à 2,814 euros, et Snam, la filiale du pétrole ENI, qui s'occupe de transport du gaz, qui a pris 0,29% à 3,44 euros. Les bancaires ont une fois de plus enregistré les plus mauvaises performances, Mediobanca perdant 6,27% à 3,11 euros, Mediolanum 5,60% à 2,562 euros et Unicredit 5,41% à 2,66 euros. Fiat a également perdu 5,33% à 4,046 euros. La Bourse de Lisbonne a chuté de 2,54% à 4 739,43 points, plombée notamment par les secteurs de la banque et de l'énergie. Le concessionnaire d'autoroutes Brisa a été le plus fortement pénalisé (-9,05%). Les banques BPI et BES ont plongé respectivement de 4,72% et de 4,42%, tandis que la première banque privée BCP a reculé de 2%.Dans le secteur de l'énergie, Energias de Portugal a cédé 2,46% et sa filiale pour les énergies renouvelables, EDP Renovaveis, 4,13%. Le groupe pétrolier Galp Energia a perdu 2,77%. La Bourse Suisse a terminé la semaine en repli, l'indice SMI baissant de 0,30% à 6 183,67 points. Parmi les gros perdants figuraient les bancaires: UBS a chuté de 2,88% à 10,80 francs, Credit Suisse 2,36% à 17,38 francs et Julius Baer 1,24% à 34,32 francs. Après avoir fait un bond la veille, Actelion a reculé, avant-hier, de 2,32% à 40,00 francs. Mais la plus mauvaise performance de la journée revient à l'horloger Swatch (-2,94% à 370,10 francs). La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 1,40% à 2 211,50 points. Le numéro un mondial du zinc Nyrstar a dévissé de 5,78% à 3,91 euros, suivi de près par le bancassureur KBC (-4,76% à 16,60 euros). Au rang des rares (et modestes) hausses, le groupe immobilier Cofinimmo-Sicafi a réalisé la meilleure performance de la journée, progressant de 0,32% à 86,89 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a reculé de 1,00% à 309,84 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le fabricant de systèmes de navigation par GPS TomTom (-4,98% à 3,12 euros), et par le groupe de sidérurgie Aperam (-4,78% à 10,16 euros). Parmi les rares valeurs à la hausse, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a gagné 4,37% à 4,06 euros. Wall Street finit en baisse, déçue par les chiffres de l'emploi La Bourse de New York a fini la semaine en baisse, pénalisée par les créations d'emploi moins fortes qu'attendu aux Etats-Unis : le Dow Jones a cédé 0,96% et le Nasdaq 1,30%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 124,20 points à 12 772,47 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 38,79 points à 2 937,33 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 0,94% (-12,90 points) à 1 354,68 points. Baromètre de l'économie américaine, le relevé mensuel sur l'emploi a déçu le marché. Les embauches se sont légèrement accélérées aux Etats-Unis en juin mais sont restées trop faibles pour faire baisser le taux de chômage, qui est resté à 8,2%. L'économie américaine a créé ce mois-là 80 000 emplois, contre 100 000 attendus. Le marché a été très fort depuis, vendredi dernier, il avait besoin de voir les bons chiffres (de l'emploi) qu'il attendait pour rester au même niveau, ce qui n'a pas été le cas, a résumé Michael James, de WedBush Securities. C'était plutôt attendu, a fait valoir Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. On sait ce qui se passe: le marché est dans un rythme de croissance lente, cela ne changera qu'avec des mesures politiques ou le temps, a déclaré le gestionnaire d'actifs. La croissance des embauches est particulièrement médiocre, a déploré de son côté Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com.Pour Ian Shepherdson, économiste chez HFE, cette médiocrité va retenir toute l'attention et la pression va s'accroître sur la Fed (la banque centrale américaine) pour qu'elle prenne davantage de mesures afin de soutenir l'économie. Tous les analystes n'étaient pas aussi négatifs. Maintenant leur prévision d'une accélération des embauches au deuxième semestre, conjuguée à la poursuite de la baisse de l'énergie, les économistes d'Unicredit ont dit s'attendre dans les prochains mois à un accroissement des achats dans l'immobilier, ce qui va permettre aux dépenses des particuliers de rester le moteur de la croissance de l'économie américaine. Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,544% contre 1,597% la veille, et celui à 30 ans à 2,664% contre 2,722%. Tokyo : le Nikkei perd 0,65%, malgré les actions de banques centrales L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la semaine en repli de 0,65%, les nouvelles mesures d'assouplissement monétaire en Europe et en Chine ayant échoué à doper le moral des investisseurs qui attendent les chiffres américains de l'emploi. Le Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 59,05 points pour s'afficher à 9 020,75 points à la fermeture, se maintenant de justesse au-dessus de la barre des 9 000 points qu'il avait de nouveau franchie il y a tout juste une semaine pour la première fois depuis le 10 mai. Il a modestement gagné 0,15% sur l'ensemble de la semaine. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part régressé, avant-hier, de 0,58%, soit un recul de 4,54 points, pour finir à 771,83 points. La journée boursière a été peu active avec seulement 1,53 milliard de titres échangés sur le premier marché. Bien que les banques centrales européenne et chinoise aient décidé la veille d'abaisser leurs taux directeurs, les donneurs d'ordres n'ont pas réagi, car beaucoup avaient déjà spéculé par avance cette semaine sur ce type d'action. Les acteurs du marché ont été réticents à acheter en attendant de connaître les statistiques de l'emploi aux Etats-Unis et du fait de la tendance plutôt haussière du yen en cours de journée. L'euro se situait autour de 98,90 yens à la fermeture du marché japonais (06H00 GMT) et le dollar stagnait au niveau jugé trop faible de 79,90 yens, des cours qui nuisent aux sociétés japonaises exportatrices, à commencer par celles des secteurs sensibles de l'automobile et de l'électronique. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a baissé de 0,31% à 3 215 yens, celle de Honda de 0,70% à 2.706 yens et celle de Nissan de 0,53% à 746 yens. Le titre du groupe d'électronique japonais Sony a abandonné 0,36%, pour terminer à 1.095 yens, celui de son compatriote et concurrent du même secteur, Panasonic, a fléchi de 0,32%, à 622 yens et l'action Canon a perdu 2,50% pour terminer à 3 120 yens. Du côté des valeurs bancaires, comme souvent les plus échangées de la journée, Mizuho Financial Group a cédé 0,75% à 133 yens, Mitsubishi UFJ Financial 0,76% à 394 yens et Nomura Holdings 1,37% à 288 yens. A noter la bonne tenue de l'action du troisième groupe de télécommunications japonais, Softbank, qui continue de recruter de nouveaux abonnés à tour de bras, notamment au détriment du numéro un du secteur, NTT Docomo. Le titre Softbank s'est élevé de 0,87% à 2 885 yens, tandis que celui de Docomo a décliné de 1,56% à 132 100 yens.