Les prix du pétrole se repliaient, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché soulagé par la fin de la grève dans le secteur pétrolier en Norvège imposée, avant-hier soir, par le gouvernement, qui a ainsi empêché une interruption quasi-totale de la production du pays. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, valait 99,17 dollars, en baisse de 1,15 dollar par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 54 cents à 85,45 dollars. Le gouvernement norvégien a finalement décidé d'intervenir quelques minutes avant minuit pour obliger les ouvriers (grévistes) du secteur pétrolier à reprendre le travail, une annonce qui a nettement pesé sur les cours du baril, observait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix. La ministre du Travail Hanne Bjurstoem a annoncé dans la nuit que le conflit social en cours depuis plus de deux semaines dans le secteur pétrolier norvégien, portant sur le régime des retraites, serait finalement tranché par un arbitrage contraignant sous l'égide du gouvernement. Pour tenter de résoudre cette grève, entamée le 24 juin par quelque 700 employés sur deux champs de la mer du Nord, l'organisation patronale OLF avait décidé de mettre en œuvre à partir d'hier un lock out, c'est-à-dire une interruption, de l'activité pétrolière de ses membres. L'intervention du gouvernement signifie que cette importante perturbation de l'offre de pétrole a été évitée, et que la perte de production de 250 000 barils par jour actuellement provoquée par la grève va prendre fin, soulignait M. Jakob. Un lock out aurait paralysé la quasi-totalité de la production de pétrole du pays, le huitième exportateur de brut de la planète, soit jusqu'à 2 millions de barils par jour, une menace qui avait fortement dopé les cours du pétrole depuis la semaine dernière, rappelaient les analystes de Commerzbank, notant qu'un facteur important de soutien aux prix a ainsi disparu. Par ailleurs, les investisseurs digéraient les chiffres du commerce extérieur chinois publiés hier, mentionnant un recul de plus de 12% en juin de ses importations de brut par rapport à mai, à 5,29 millions de barils par jour. Les importations chinoises étaient plus faibles qu'attendu, ce qui renforçait les inquiétudes sur la vigueur de l'économie du pays, deuxième consommateur de brut du monde, soulignait M. Jakob, ajoutant que ces chiffres ne faisaient rien pour améliorer le tableau morose de l'économie mondiale. Les opérateurs s'inquiètent ainsi du ralentissement de la croissance économique en Chine, en Europe et aux Etats-Unis - premier pays consommateur de brut -, qui assombrit les perspectives de la demande énergétique mondial. En Asie, également, les cours du pétrole se repliaient, hier matin, après l'annonce de la fin de la grève des employés du pétrole en Norvège. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août, perdait 77 cents à 85,22 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord échéance août chutait lui de 1,62 dollar à 98,70 dollars.