Les Bourses européennes ont ouvert en léger recul, hier, affectées par les inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance mondiale et son impact sur les résultats de sociétés, notamment dans le secteur du luxe, où Burberry a annoncé une croissance décevante. A Paris, l'indice CAC 40 perd 0,65% à 3 155,29 points dans les premiers échanges. À Francfort, le Dax cède 0,35% et à Londres, le FTSE perd 0,44%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 recule de 0,3%. Les valeurs défensives limitent la baisse du marché, tandis que les cycliques sont les plus attaquées face aux inquiétudes sur la croissance. La veille, Wall Street a cédé du terrain, souffrant des craintes pour la croissance économique mondiale et de la faiblesse des premiers résultats trimestriels d'entreprises. La Cour constitutionnelle allemande a jeté un froid sur les marchés. Les juges suprêmes, qui ont commencé à examiner la veille une série de plaintes contre la ratification du mécanisme européen de stabilité (MES), ont laissé entendre qu'ils pourraient ne rendre leur décision que dans plusieurs mois. "Cette hésitation retarde encore la mise en place du MES" (initialement prévue début juillet) et détériore "la confiance des marchés accordée aux dirigeants européens dans leur capacité de mettre en œuvre les avancées annoncées sur le front institutionnel" lors du sommet européen des 28 et 29 juin, déplorent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC. Les investisseurs attendent aussi avec anxiété la publication, après la clôture, des minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). "Si les statistiques économiques continuent à se dégrader outre-Atlantique, la Fed sera bien forcée d'agir à un certain moment", le tout est de savoir quand, ce qui rend les marchés fébriles, note Cameron Peacock, analyste chez IG Markets. Paris : le CAC évolue en baisse, inquiète sur la mise en place du MES La Bourse de Paris évoluait en baisse, hier, dans les premiers échanges, inquiète sur la mise en place du fonds de secours européen et prudente dans l'attente de commentaires de la Réserve fédérale américaine sur la possibilité de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire. Peu après l'ouverture, le CAC 40 perdait 0,62% à 3 155,66 points. Du côté des valeurs, EADS (-2,62% à 27,50 euros) ne profitait pas de la faiblesse de la monnaie unique ni du contrat de plus de 4 milliards remporté par sa filiale Airbus auprès de la compagnie aérienne de Hong Kong, Cathay Pacific. LVMH perd 2,6% dans son sillage et PPR 2%. GDF Suez était l'une des rares valeurs à se maintenir dans le vert au lendemain de l'annulation par le Conseil d'Etat du gel des tarifs de gaz décidé en septembre 2011. Publicis cédait 0,99% à 36,53 euros après avoir annoncé l'acquisition de la société allemande de conseil en communication stratégique Communications & Network Consulting (CNC). Enfin, Renault reculait de 1,61% à 32,08 euros. Le constructeur s'apprête à dévoiler ses résultats commerciaux mondiaux du premier semestre. Londres a ouvert en recul de 0,48% La Bourse de Londres a ouvert, hier, en repli de 0,48% à 5 664,01 points, dans le sillage de la fermeture dans le rouge de la Bourse de New York, suivie par les marchés asiatiques qui ont eu raison du faible optimisme des investisseurs européens. "L'ambiance optimiste donnée par la session européenne a rapidement été assombrie aux Etats-Unis par des investisseurs qui ont eu quelques orientations concernant les résultats des entreprises qui vont être publiés prochainement et qui ne présagent rien de bon", a expliqué Andrew Taylor, analyste de FX360. "Cela a donné la tonalité pour la session asiatique qui a décidé de relayer les inquiétudes mondiales ce qui a tiré les marchés encore plus vers le bas, et pesé sur les marchés à risque d'une manière générale", a-t-il ajouté. La société de courtage Icap cédait 0,13% à 310,7 pence. Elle a annoncé un recul de 9% de son chiffre d'affaires au premier trimestre de son exercice décalé 2012/13, et anticipe un bénéfice avant impôts dans le milieu de la fourchette du consensus des analystes (entre 335 et 365 millions de livres). L'an dernier, il avait atteint 354 millions de livres. Le groupe de luxe britannique Burberry chutait de 5,37% à 1215 pence après avoir annoncé un chiffre d'affaires de 408 millions de livres au premier trimestre (+11%). Francfort : le Dax en baisse, attend une émission obligataire L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort était en baisse, hier, en matinée en attendant une émission du Bund, l'emprunt allemand à 10 ans, qui fait office de référence pour tout le marché de la dette en Europe. Dans les premiers échanges, le Dax perdait 0,36% à 6 415,38 points. L'Allemagne doit émettre dans la matinée une obligation à 10 ans, opération qui sera suivie de près. Les analystes de Commerzbank attendaient ainsi une demande "raisonnable" pour cette émission, mais jugeaient que "le résultat ne serait peut-être pas à la hauteur des opérations similaires récentes", qui avaient vu les investisseurs se ruer sur la dette allemande. Du côté des valeurs, les automobiles souffraient après avoir connu quelques bonnes séances, grâce à des annonces bien reçues sur les ventes de berlines allemandes dans le monde entier. BMW lâchait 1,59% à 56,34 euros, Daimler 1,29% à 35,15 euros et Volkswagen 1,13% à 131,65 euros. Sur tous les indices, les valeurs de l'énergie solaire étaient en berne après que le groupe Centrotherm, spécialisé dans l'électricité solaire thermique, a annoncé son dépôt de bilan, une décision attendue. Centrotherm lui-même s'effondrait de 75,79% à 0,54 euro, SolarWorld laissait 3,48% à 1,22 euro et SMA Solar 1,91% à 24,65 euros. Suisse : ouverture plus faible, attente des minutes de la Fed La Bourse suisse a ouvert sur une note plus faible, hier, dans le sillage des indications préalables. =En Suisse, certains s'inquiètent de la remontée du dollar, qui va peser en particulier sur les entreprises orientées exportation. Peu près l'ouverture, le SMI reculait de 0,27% à 6 174,78 points, le SLI de 0,43% à 910,13 points et le SPI de 0,35% à 5 724,28 points. Les cycliques étaient mitigées: Swatch perdait 1,9% et Richemont 1,5%. La veille, dans le sillage d'une interview de Nick Hayek, Swatch avait nettement progressé. La volatile Transocean reculait de 2,7%. Schindler et Kühne+Nagel reculaient chacun de 0,9%. Berenberg a réduit l'objectif de cours de K+N à 123 de 138 francs, mais a confirmé "buy". Geberit et ABB abandonnaient 0,6% chacun et Holcim était stable. Lonza gagnait 0,6%, poursuivant sur la lancée positive de la veille. Clariant montait de 1,4%. L'annonce la veille par SIX des prochaines modifications ordinaires des paniers d'indices ne faisaient pas de grosse vague. Logitech perdait 1,6% et Nobel Biocare 0,1%, qui seront remplacés au SLI par Sulzer (-1,2%) et SPS (inchangé) dès le 24 septembre. Aux bancaires, CS gagnait 0,4%. La presse allemande a fait état de perquisitions chez des clients de la grande banque par les autorités fiscales. UBS, dont les locaux ont été perquisitionnés à Bordeaux sur soupçons de fraude fiscale, reculait de 0,1%. Julius Bär (+0,9% à 34,59 francs) a vu Citigroup abaisser l'objectif de cours à 42,50 de 45,50 francs. Sur le marché élargi, DKSH (-0,1%) a annoncé une petite acquisition, celle du germano-japonais Clay and Company, pour un montant tenu secret. Berenberg a réduit l'objectif de cours de Panalpina (-0,7%) à 78 de 91 francs. Barry Callebaut reculait de 0,1%: le titre remplacera celui de Valiant (-0,8%) au SMIM. Kuoni reculait de 7,3% après une interview interprétée par certains comme un avertissement sur bénéfice, ce qu'a démenti l'entreprise. Tokyo clôture quasi stable La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, quasi stable (-0,08%), les investisseurs restant prudents face aux incertitudes de la croissance mondiale et à la vigueur persistante du yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 6,73 points à 8 851,00 points. Il s'agit malgré tout de la cinquième séance consécutive de recul du Nikkei. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 0,17%, lâchant 1,31 point à 757,29 points. L'activité a été très faible, avec 1,36 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Le Nikkei est resté dans le rouge toute la journée, les opérateurs demeurant angoissés au vu de la crise financière sans fin en zone euro qui peu à peu pèse sur la croissance mondiale. Les pertes ont toutefois été limitées en fin de séance par des achats opportunistes de dernière minute de titres à prix cassés. Les statistiques macroéconomiques publiées ces dernières semaines, notamment au sein des deux premières puissances économiques mondiales (Etats-Unis et Chine) semblent indiquer un grippage quasi-généralisé de l'activité. "Les acteurs du marché manquent de confiance dans les perspectives" de l'économie mondiale, a expliqué Yutaka Shiraki, de la maison de courtage Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities, cité par Dow Jones Newswires. "L'atmosphère a été viciée par les problèmes en Europe mais les indicateurs montrent aussi un ralentissement en Chine comme aux Etats-Unis", a-t-il souligné. Les titres les plus liés à l'activité en Chine, voisine et principale partenaire commerciale du Japon, ont ainsi été chahutés: le fabricant d'engins de chantier Komatsu a reculé de 0,94% à 1 801 yens et le spécialiste des robots industriels Fanuc de 0,32% à 12 510 yens. Autre souci pour les investisseurs au Japon: la flambée du yen persiste, notamment vis-à-vis de l'euro qui est tombé quasiment à 97 yens en cours de séance, à proximité de son plus bas niveau depuis près de 12 ans. Considéré comme une valeur refuge par les investisseurs par temps économique difficile, le yen connaît aussi une vigueur quasi sans précédent face au dollar. Cette force de la devise japonaise nuit aux groupes nippons actifs à l'étranger, en réduisant la compétitivité des produits Made in Japan hors de l'archipel. En conséquence, les fabricants d'électronique ont une nouvelle fois perdu du terrain: Panasonic 4,59% à 582 yens, Sony 2,20% à 1 023 yens, Sharp 1,66% à 356 yens et Canon 0,66% à 3 025 yens. Les constructeurs d'automobiles nippons ont en revanche limité les dégâts après avoir dévissé lors des journées précédentes: Toyota a perdu 0,48% à 3080 yens, mais Nissan a repris 0,56% à 723 yens et Honda 0,12% à 2 580 yens. Signe de la défiance vis-à-vis de la conjoncture, les groupes pétroliers, très dépendants de l'activité, ont figuré parmi les principaux perdants du jour: JX Holdings a diminué de 0,76% à 392 yens et Inpex de 2,23% à 437 000 yens.