Les Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, après deux séances consécutives de hausse, dans le sillage des places asiatiques, plombées par les propos de l'ancien Premier ministre grec Lucas Papadémos sur l'avenir de la Grèce dans la zone euro. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40, qui a gagné plus de 2,5% entre lundi et mardi, recule de 1,3% à 3 044,07 points. La Bourse de Londres abandonne 1,24%, celle de Francfort 1,4% et la place madrilène 1,28%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 cède 1,35%. La Bourse de Tokyo a accusé le coup ce matin, perdant près de 2% alors que Wall Street avait également cédé des points suite à ces déclarations. Les valeurs bancaires européennes abandonnent 1,7%, plus forte baisse sectorielle en Europe. Illustrant le regain d'aversion au risque des investisseurs, le rendement à 10 ans de l'emprunt d'Etat allemand retombe à 1,45%, contre 1,78% la veille en clôture. Paris: le CAC 40 perd 1,05% dominé par la crainte de sortie de la Grèce La Bourse de Paris cédait 1,05%, hier, en début de matinée, dans un marché attentiste avant le sommet de l'Union européenne mais dominé par la perspective d'une sortie de la Grèce de la zone euro après les propos tenus par un ancien membre du gouvernement grec. Dans les premiers échanges, l'indice vedette cédait 32,40 points pour s'inscrire à 3 051,43 points. Après une hausse de 1,88% la veille, le moral est retombé, hier, alors que le scénario d'une sortie de la Grèce de la zone euro devient plus précis, après les commentaires de son ancien Premier ministre Lucas Papademos. Seul le titre Carrefour (+4,86% à 14,6 euros) sortait nettement la tête de l'eau, dopé par un relèvement de sa recommandation par Crédit Suisse qui est passé à "surperformer" contre "sous performer" auparavant. Alcatel-Lucent s'adjugeait 0,74% à 1,22 euros. Les valeurs cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, cédaient du terrain, pénalisées par les craintes sur la zone euro et par celles d'un ralentissement en Chine, suite au rapport de la Banque mondiale. Michelin abandonnait 3,60% à 48,78 euros, Vallourec perdait 3,12% à 31,07 euros, et ArcelorMittal cédait 2,35% à 11,42 euros. Les valeurs bancaires faisaient, comme d'habitude, les frais des inquiétudes sur la Grèce : BNP Paribas abandonnait 1,74% à 26,62 euros, Société Générale cédait 1,67% à 16,36 euros et Crédit Agricole perdait 2,33% à 3,09 euros. Air France était en recul de 1,19% à 3,51 euros. LaTribune.fr en citant "des sources concordantes" indique que la compagnie veut regrouper ses filiales régionales Britair, Regional et Airlinair et ouvrir le capital de cette nouvelle entité à un investisseur extérieur. Malgré deux contrats remportés auprès de Pemex dans le Golfe du Mexique pour une valeur totale d'environ 105 millions d'euros, Technip cédait 1,30% à 75,98 euros.
Londres: le FTSE en nette baisse avant le sommet européen La Bourse de Londres était en nette baisse, le pessimisme l'emportant du côté des investisseurs avant l'ouverture d'un sommet européen à Bruxelles qui pourrait une nouvelle fois manquer d'avancées concrètes. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 74,02 points, soit 1,37% par rapport à la clôture de mardi, à 5 329,26 points. Dans ce contexte, les valeurs qui avaient rebondi durant les deux dernières séances en profitant d'une chasse aux bonnes affaires ont à nouveau dégringolé. Les minières en ont été les premières victimes, Vedanta lâchant 5,35% à 991 pence, Kazakhmys 5,02% à 700,50 pence, Xsatrata 4,03% à 933,70 pence et Glencore 3,89% à 347,50 pence. Même mouvement pour les banques, Barclays perdant par exemple 3,84% à 181,65 pence et Lloyds Banking Group 2,72% à 26,86 pence. Le fonds d'investissement Man Group baissait fortement pour le second jour consécutif et lâchait 6,12% à 72,90 pence. Le groupe de luxe Burberry perdait pour sa part 4,62% à 1322 pence. Il a fait état de résultats annuels en nette hausse malgré la crise, mais les investisseurs espéraient encore mieux et le groupe s'est en outre montré prudent sur ses performances à court terme. Parmi les quelques hausses, l'opérateur de téléphonie mobile Vodafone, qui a fait état la veille d'un bénéfice net annuel en baisse mais plus solide qu'attendu, gagnait 0,52% à 172,90 pence.
Francfort: le Dax en recul La Bourse de Francfort a ouvert dans le rouge, les investisseurs choisissant la prudence à l'aube d'un sommet européen à Bruxelles. L'indice Dax qui regroupe les trente valeurs phares de la place financière allemande perdait 1,21% à 6 357,53 points da ns les premiers échanges, après deux séances de hausse. Le MDax des valeurs moyennes reculait de 0,95% à 10 328,52 points. SAP reculait de 2,09% à 46,85 euros après l'annonce d'une nouvelle grosse acquisition dans l'informatique externalisée (cloud computing). Le groupe va acquérir la société californienne Ariba, pour 4,3 milliards de dollars. Comme pour sa précédente acquisition de ce type, SuccessFactors, le prix payé pour Ariba est "plutôt élevé" mais l'opération permet à SAP de faire un pas de plus dans un marché stratégique, notait Mirko Maier de LBBW. ThyssenKrupp reculait nettement (-2,30% à 15,05 euros) au lendemain de l'annonce d'une enquête approfondie de l'Union européenne sur la vente de son ancienne filiale Inoxum à Outokumpu, une cession essentielle à la stratégie de désendettement du groupe. Une telle procédure ne devrait pas échauder les investisseurs, selon Stefan Freudenreich d'Equinet. Ce n'est "pas une surprise étant donné la part de marché significative de ces entreprises en Europe" et cela reste compatible avec le calendrier prévu pour la transaction, relève-t-il. Bayer reculait un peu moins que le marché (-1,17% à 13,15 euros). Le groupe pharmaceutique a enregistré un succès au Royaume-Uni, son anticoagulant Xarelto ayant franchi une étape importante dans la procédure lui permettant d'être remboursé par le système de santé public britannique. Seule valeur en hausse avec Merck KGaA, Metro, qui tenait son assemblée générale, prenait 0,99% à 24,06 euros. A Paris, son concurrent de la distribution Carrefour s'envolait de plus de 4% après un relèvement de recommandation de Credit Suisse.
Suisse : ouverture en baisse Après une nette baisse à l'ouverture, la Bourse suisse regagnait quelque peu du terrain tout en restant dans le rouge. Le SMI perdait marginalement 0,15% à 5 901,6 points dans les premiers échanges. Le SLI reculait de 0,33% à 887,73 points et le SPI de 0,17% à 5 512,96 points. Les valeurs cycliques se retrouvaient sous forte pression. Aux côtés de Logitech (-3,7%), on trouvait les groupes de produits de luxe Richemont (-1,5%) et Swatch (-1,1%). Kühne + Nagel (-1,1%), tout comme Schindler, Adecco et ABB (respectivement -0,8%) perdaient également du terrain. Les financières, qui avaient bien performé la veille, étaient également chahutées. CS cédait ainsi 0,9%, tandis qu'UBS se contentait d'un recul de 0,4%. Julius Bär suivait le même rythme. Swiss Re (+0,5%) avait par contre le vent en poupe, Zurich restant inchangé. Le groupe genevois de certification et de contrôle SGS (-0,5%) se repliait aussi. Dans le cadre d'une étude sectorielle, la banque privée Berenberg entame la couverture de SGS à "hold" et un objectif de cours de 1 740 francs. Comme souvent dans ce genre de situation, les défensives tiraient un peu mieux leur épingle du jeu: Nestlé, Swisscom et Roche grappillaient 0,1%, tandis que Novartis montait de 0,5%. Vontobel a confirmé sa recommandation "hold" sur ce dernier. Sonova (+2,6%) se remettait de ses pertes de la veille. Les résultats annuels décevants du fabricant de prothèses auditives ont tiré le titre vers le bas de 10%. Plusieurs analystes ont révisé à la baisse leurs prévisions. Sur le marché élargi, Georg Fischer (-0,4%) reculait après avoir avancé la veille suite à l'annonce d'une acquisition. UBS a abaissé, dans la foulée, ses estimations de bénéfice. Il sera dilué, selon la grande banque. La recommandation est maintenue à "buy". OC Oerlikon perdait 0,7%. Stoxx a indiqué, avant-hier soir, qu'il prenait le titre dans son indice Stoxx Europe 600 à partir du 18 juin 2012. Ems Chemie cédait 1,5%. Le groupe organise aujourd'hui une conférence de presse. Ems-Chemie reproche au Ministère public de la Confédération de "lourds manquements" dans la procédure menée contre trois ex-collaborateurs de la société et une personne externe pour service de renseignements économiques et violation du secret de fabrication ou du secret commercial.
Tokyo: le Nikkei perd 1,98%, plombé par la Grèce et le yen L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a dévissé de 1,98%, hier, à la clôture, à cause de craintes relatives à la situation en Grèce et à son éventuelle sortie de la zone euro, et du fait de la hausse subséquente du yen face à la monnaie du Vieux continent et au dollar. A la fermeture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a abandonné 172,69 points pour tomber à 8 556,60 points, son plus faible cours de fin de séance depuis la mi-janvier. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé de son côté de 1,60%, abandonnant 11,76 points pour finir à 721,57 points. Le volume des transactions a été moyen avec 1,92 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les valeurs s'étaient un peu requinquées lundi et mardi, mais les mauvaises performances de Wall Street et les inquiétudes entourant la Grèce ont rejailli sur la place tokyoïte, enfonçant en outre la devise européenne. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a cédé 0,49% à 3 065 yens même si ce dernier a bien débuté l'année 2012 puisqu'il est redevenu numéro un mondial en nombre de véhicules vendus au premier trimestre. Les titres de ses concurrents Honda et Nissan ont pour leur part respectivement perdu 1,35% à 2 567 yens et 1,29% à 766 yens. Exception dans ce secteur, Mazda, dont l'action, la deuxième la plus échangée de la journée, a progressé de 0,93% à 108 yens, du fait d'informations dans la presse sur un partenariat de co-développement de voitures sportives avec le groupe italien Fiat, collaboration qui fut confirmée une demi-heure après la fermeture du marché. Parmi les groupes d'électronique, le titre Sony a régressé de 2,06% à 1 096 yens, continuant d'évoluer à son plus bas niveau depuis plus de 30 ans. Idem pour l'action de son rival Panasonic qui a reculé mercredi de 3,15% à 523 yens, les deux étant très sensibles à la hausse du yen conjuguée à un risque de dégradation du marché des produits audiovisuels en Europe. Même motif, même punition pour le titre du fabricant de consoles de jeu Nintendo, tombé de 2,79% à 9 060 yens, ou encore pour le champion de la photo et de la bureautique Canon (-2,56% à 3 230 yens). Les actions des sociétés financières, comme d'habitude parmi les plus manipulées de la séance, ont également dégringolé: celle de Mizuho Financial Group a décliné de 2,56% à 114 yens, celle de Mitsubishi UFJ Financial Group de 0,88% à 339 yens et celle de Nomura Holdings de 3,72% à 259 yens. Ont aussi été douchés les titres des fabricants d'engins de chantier et de machines industrielles, ainsi que ceux des promoteurs immobiliers ou encore des transporteurs maritimes et maisons de commerce, tous pénalisés par les incertitudes économiques internationales.