Le Mali va saisir la Cour pénale internationale (CPI) la semaine prochaine face aux atrocités commises par les groupes armés qui occupent le Nord du pays, a annoncé avant-hier, à Bamako un haut responsable du ministère malien de la Justice. "La semaine prochaine, le Mali va officiellement saisir la CPI face aux atrocités commises dans le nord du Mali par les différents groupes armés. Des organisations internationales ont confirmé ces atrocités", a déclaré ce haut responsable. "Nous sommes en train de finaliser les documents", a-t-il précisé. Des ONG locales et internationales, ainsi que des agences de l'ONU, ont dénoncé les graves exactions commises dans le nord du Mali par différents groupes armés, islamistes et rebelles touareg, tels que viols, meurtres, enrôlement d'enfants soldats, mais aussi destruction de sites religieux. La FIDH a demandé à la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, d'ouvrir officiellement une analyse préliminaire sur la situation au Mali. Utilisation probable de la force à un moment ou à un autre Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a averti, avant-hier, que l'usage de la force dans le nord du Mali était probable à un moment ou à un autre et que, pour Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et ses alliés, la France était l'ennemi principal. M. Fabius a expliqué qu'au Mali, il fallait essayer de rétablir la légalité constitutionnelle au Sud, évoquant les efforts de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Union africaine (UA), appuyés maintenant par une résolution (du Conseil de sécurité) de l'ONU pour faire qu'il y ait un gouvernement inclusif, pour que la junte soit mise hors-la-loi. "A partir du moment où la légalité sera rétablie au Sud, il faut s'intéresser au Nord, c'est-à-dire qu'à un moment ou à un autre, il est probable qu'il y aura utilisation de la force", a estimé le chef de la diplomatie française. "Une telle intervention serait menée par des Africains avec un soutien international", a-t-il précisé.