Les ministres des Finances de la zone euro organiseront une réunion téléphonique vendredi pour finaliser le plan d'aide aux banques espagnoles, selon des sources européennes. La réunion se fera sous forme de téléconférence. Elle aura lieu vendredi vers l'heure du déjeuner. Une autre source européenne a confirmé, avant-hier en fin de journée, qu'une décision avait été prise et que les ministres s'entretiendraient par téléphone et non à Bruxelles, comme cela fut un temps envisagé. La tenue de cette réunion avait été annoncée en début de mois, mais la question de son format n'avait pas été tranchée. Pour les ministres des Finances de la zone euro, il s'agit de finaliser le sauvetage des banques espagnoles en se mettant d'accord sur les modalités de ce plan (taux, calendrier, conditions associées à ces prêts), et permettre le déblocage fin juillet de 30 milliards d'euros qui seront mis en réserve en cas de besoin urgent de recapitalisation bancaire cet été. La zone euro devrait verser 45 milliards d'euros aux banques espagnoles en novembre, une fois que leurs besoins de recapitalisation auront été estimés, selon une proposition de feuille de route du Fonds de soutien de l'Union monétaire (FESF) qui a circulé la semaine passée. D'après un projet de mémorandum qui a largement circulé dans la presse, la zone euro devrait poser des conditions très strictes avant de prêter aux banques espagnoles. Ce document qui sert de base de travail établit 32 conditions, parmi lesquelles une supervision renforcée des banques par la Commission européenne. Bruxelles aura le droit d'effectuer des inspections dans tout établissement bancaire (espagnol) pour s'assurer qu'il respecte les conditions, indique ce document. Une éventualité qui fait grincer des dents en Espagne et fait craindre une forme de mise sous tutelle. Madrid a tout fait pour ne pas obtenir une aide financière sur le même modèle que la Grèce, l'Irlande ou le Portugal --actuellement sous programme d'aide-- de peur de se voir imposer des plans de rigueur drastiques en échange et une surveillance accrue de ses bailleurs de fonds. Au final, la zone euro a accepté de prêter jusqu'à 100 milliards d'euros pour les banques espagnoles, en échange de conditions ne concernant que le secteur financier. Autre concession: le Fonds monétaire international (FMI) a uniquement un rôle de supervision dans ce plan d'aide. Mais d'après le projet de mémorandum, encore en discussions, la facture risque d'être lourde pour le contribuable espagnol qui risque de subir des pertes. Aussi, le document insiste sur la nécessité de minimiser le coût d'une restructuration des banques pour le contribuable, tout en souhaitant que les autorités espagnoles imposent des mesures pour que les créanciers qui ne sont pas prioritaires et les actionnaires des banques acceptent de subir des pertes, ce qui pourrait concerner un échantillon important de la population espagnole.