Le débat sur l'investissement français en Algérie entamé au séminaire qui a eu lieu mardi dernier, continue. Il se focalise sur les investissements hors- hydrocarbures, la circulation des personnes liées aux flux des échanges algéro-français et la formation en management. Plus de 200 opérateurs algériens et français ont participé à ce séminaire organisé par UBIfrance (l'agence officielle française pour le développement international des entreprises) dans le but d'encourager les investisseurs français à prendre l'Algérie comme un terrain ouvert à des investissement plurisectoriels. M. Mohamed Bahloul, le directeur économiste de l'Institut de développement des ressources humaines d'Oran, a déclaré que l'Algérie dispose d'un dispositif juridique et technique assez souple et assez moderne pour accueillir convenablement les investissements français. Il a, toutefois déploré la faiblesse d'entreprenariat des opérateurs français à l'égard du marché algérien. Selon lui, “les Chinois ou les industriels de l'Inde ont vraiment compris la société algérienne, sa mentalité, son comportement, et c'est pourquoi ils arrivent à nouer des relations et des partenariats fiables en Algérie”. “Les Français sont très en retard sur ce plan”, a-t-il ajouté. Le débat récurrent sur “la faiblesse” des investissements français en Algérie, par rapport aux potentialités et aux opportunités offertes par le pays, met en relief la fiabilité des “facteurs déclenchants” de l'investissement international sur le marché algérien dont “les réformes financières et structurelles, le programme de privatisation et l'insertion-intégration de l'Algérie” dans le concert des échanges mondiaux à travers notamment l'accord d'association avec l'UE. Il a ajouté que “la transparence du code des investissements” jugé non discriminatoire, et les mesures notamment fiscales incitatives, la stabilité politique et sociale, l'abondance de main-d'œuvre qualifiée, le désendettement accéléré de l'Algérie, le programme de privatisations qui “permet de faire de bonnes affaires” et le plan de soutien à la croissance économique qui “finance notamment de grands travaux infrastructuriels tels que la modernisation des voies de communication destinées à accélérer le développement”. Le conseiller en stratégie entrepreneuriale au cabinet KPMG, Mustapha Mékidèche, est intervenu sur ce point en citant l'exemple de la future autoroute Est-Ouest qui “non seulement facilitera la circulation des biens et des personnes d'une région à l'autre, mais aussi, par effet d'entraînement, permettra de résoudre le problème du foncier industriel”. Il est à noter aussi que le faible coût du gaz algérien destiné à l'industrie locale est très attractif pour produire en Algérie car il permet de dégager, en fin de la chaîne de production, des “coûts compétitifs et des surprofits. Ces éléments générateurs de surprofits sont facilement exploitables dans les secteurs hors-hydrocarbures”, selon les intervenants à ce séminaire qui a réservé une grande place à l'investissement dans le tourisme, l'agroalimentaire, l'automobile et le pharmaceutique. Par ailleurs, ils ont estimé que l'enjeu majeur demeure la réduction de la dépendance aux hydrocarbures, par la création d'une base industrielle et de services plus solides pour préparer l'après-pétrole. La circulation des personnes entre l'Algérie et la France, a aussi été débattue en tant que nécessité cadrant avec “un climat d'affaires et d'échanges bilatéraux appelés à se développer”. En marge des travaux, différents autres opérateurs ont annoncé la tenue de multiples forums ciblant le marché algérien, dont “le colloque algéro-francais” sur le thème “maîtrise du risque technologique dans le secteur des énergies” qui se tiendra à Arzew en 2007, puis la 6e édition de France-Maghreb qui s'ouvrira en février prochain à Paris ou encore le forum “Med-Allia” qui regroupera prochainement à Casablanca près de 400 entrepreneurs algériens, égyptiens, tunisiens et marocains. Mais les regards restent fixés sur la rencontre prévue le 19 décembre prochain au ministère français des Affaires étrangères et qui réunira “une quarantaine de chefs d'entreprise français”, et le choix du lieu de la tenue de ce symposium vise à “donner un signal politique” à ce partenariat économique qui devrait s'orienter davantage vers l'investissement en Algérie. Amina B.