L'assureur français du Crédit Risk International estime que le problème n'est pas algérien mais plutôt français. Les hommes d'affaires français ne se sont pas beaucoup investis dans l'opération de privatisation lancée par le gouvernement algérien. C'est le constat établi, hier, par le président du Club algérien des entrepreneurs et investisseurs (Ceimi), M.Abdelkader Tayeb Ezzraimi, en marge du séminaire qui se tient depuis hier à Paris, portant sur le thème «l'Algérie, nouvelle destination pour l'investissement français». Quelque 200 opérateurs français et algériens participent à cet événement organisé par l'Agence officielle pour le développement international des entreprises françaises (Ubifrance). Pour sa part, l'assureur français du Crédit Risk International, M.Jean-Louis Terrier, s'est dit vraiment étonné que les investisseurs français hésitent encore à aller s'implanter en force en Algérie où toutes les conditions d'un risque satisfaisant sont pourtant réunies. «Il me semble que le problème est français, il n'est pas algérien», a-t-il souligné. La part des investissements directs français en Algérie reste encore en deçà des opportunités offertes. Près de 140 millions d'euros d'investissements français directs en Algérie ont été enregistrés en 2005. Des miettes. Pourtant la France peut mieux faire. Près d'une centaine d'entreprises françaises opèrent, aujourd'hui, sur le marché algérien, employant près de 6000 personnes. Le développement des investissements français en Algérie dépend des progrès dans la mise en oeuvre des réformes économiques. Mis à part les opportunités offertes par notre pays dans le domaine de l'investissement, les experts ont souligné la nécessité de la réduction de la dépendance des hydrocarbures, par la création d'une base industrielle et de services plus solide pour préparer l'après-pétrole. Les secteurs horshydrocarbures, jugés prioritaires à investir, ont d'ailleurs focalisé le débat. Parmi les facteurs déclenchants de l'investissement international sur le marché algérien, il a été cité les réformes financières et structurelles, le programme de privatisation et l'insertion-intégration de l'Algérie dans le concert des échanges mondiaux à travers notamment l'accord d'association avec l'UE. Outre l'investissement, la question de la circulation des personnes entre les deux pays, devant cadrer avec le développement de la coopération bilatérale, notamment économique, a été soulevée. Le représentant de l'ambassade de France à Alger a rappelé que la procédure d'octroi des visas va être largement assouplie avec une nette réduction des délais, et que le consulat général de France à Oran ouvrira ses portes en septembre 2007 pour désengorger l'activité de celui d'Alger. Le séminaire se poursuit sur divers thèmes de débat dont «comment concrétiser des engagements sur le long terme?», «pourquoi faut-il investir en Algérie?» et «le financement de l'investissement». Selon Ubifrance, ce séminaire est destiné à encourager les investisseurs français à choisir, dès aujourd'hui, cette nouvelle destination, aux opportunités plurisectorielles et à long terme.