Il y a une année, le ministre de l'Agriculture, M. Rachid Benaissa déclarait à la Chaîne III de la Radio nationale, que " chaque fois, les agriculteurs cherchent des machines pour accélérer la récolte ". Le soutien annuel de l'Etat à l'agriculture peut être revu à la hausse, selon le ministre. "Il fallait donc augmenter les ressources. On est aux environs de 290 milliards de dinars ", a-t-il précisé. Et voilà que lors d'une réunion avec les différents acteurs concernés par le programme de mécanisation agricole, tenue avant-hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a annoncé que "Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du renouveau agricole et rural, le ministère s'est attelé à redynamiser et à réhabiliter la filière mécanisation agricole, nécessaire à l'intensification de la production". Des mesures seront prises prochainement pour réhabiliter la mécanisation du secteur agricole pour répondre à une forte demande des agriculteurs et des éleveurs en matériels de production. Et dans la perspective d'atteindre les objectifs en termes d'intensification de la production, une des mesures prises par les pouvoirs publics est de relancer les ex-Edimma (entreprise de distribution et de maintenance du matériel agricole) et la réhabilitation des coopératives de machinisme agricole. Le ministre a évoqué l'année dernière l'existence d'un dispositif de leasing pour acquérir de grosses machines agricoles. Les agriculteurs, selon lui, ne sont pas obligés d'acquérir en toute propriété les machines. " Une moissonneuse-batteuse peut être utilisée par plusieurs agriculteurs (…) elle est sollicitée deux mois par an. Il faut la rentabiliser au maximum. D'où le recours à la location de ces machines ", a-t-il noté. " Toute l'industrie du machinisme agricole est en cours de réhabilitation. Il y a un soutien à la fabrication locale lorsque les projets sont identifiés ", a ajouté M. Benaïssa. Il a cité en exemple la relance de la production de moissonneuses-batteuses à Sidi Bel Abbès et des tracteurs à Constantine. " Depuis trois ans, nous essayons d'inculquer un esprit de professionnalisme et de renouveau. Nous avons renforcé la relation de l'agriculteur avec la terre grâce au règlement de la problématique du foncier agricole. Nous avons également clarifié les dispositifs de financement. C'est un travail de fond. Le professionnalisme passe par de meilleures maîtrises, technique et rendement. Cela fait appel au machinisme agricole. On veut travailler dans la durabilité ", a t il souligné. Il est important de rappeler que les Edimmasont nées après la dissolution de l'Office national du matériel agricole (ONAMA) en 1987 dont beaucoup ont d'importantes difficultés financières, alors que d'autres ont cessé d'exister. Suite à ce constat, le Ministre a expliqué, avant-hier que "Certaines Edimma vivent dans des situations difficiles et leur reprise s'inscrira dans le cadre de la mise en oeuvre des différents programmes du secteur dont celui de la mécanisation et l'irrigation d'appoint". Parmi les autres propositions retenues lors de cette réunion entre le ministre et les différents acteurs concernés par la filière mécanisation agricole on notera la réactivation du groupement d'intérêt commun, gelé pendant plusieurs années, pour qu'il joue un rôle de mutualisation des acteurs agricoles. Ce déficit en matériel agricole ne date pas d'aujourd'hu, on se rappelle bien lors du 11e Salon de l'agriculture consacré l'année dernier au machinisme agricole, M. Mourad Abdennebi, manager dans une société nationale d'importation de matériel agricole de Chine, de Turquie, d'Italie et de France, avait bien indiqué que " Il y a un besoin énorme de matériel agricole en Algérie ". Pour lui, la culture de l'agriculteur algérien " s'améliore " de façon remarquable. " L'agriculteur aujourd'hui est attiré par les nouveaux modèles de machines, plus rapides, plus fiables, économiques et surtout confortables", a-t-il précisé. Toujours selon M. Abdennebi, l'engouement exprimé cette année pour le matériel agricole est " sans précédent ". Cette demande s'explique par " une production nationale limitée ", et les facilités de paiement qu'offrent les différents dispositifs d'accompagnement aux agriculteurs mis en place par l'Etat dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej) et la Caisse nationale d'aide au chômage (CNAC). D'autre part et pour revenir aux autres propositions retenues lors de la réunion d'avant-hier avec le ministre, il y a lieu de noter celle relative à la préparation d'un dossier complet sur les actions à prendre pour la relance des activités des GIC et leur intégration dans les programmes du secteur afin de bénéficier de financements. Ces entreprises devraient également participer à l'accélération de la mise en œuvre du programme d'irrigation d'appoint qui table sur un accroissement de la superficie irriguée de plus de 700.000 ha à l'horizon 2014. Faut-il préciser aussi que la superficie agricole irriguée devrait passer de 1,1 million d'ha actuellement à 1,6 million d'ha à l'horizon 2014.Ce programme prévoit également de reconvertir 50% de la sole irriguée actuellement en système gravitaire, estimée à 557.300 ha, en système économiseur d'eau.