Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'est félicité, avant-hier, dans un communiqué des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui s'est dit prêt à tout faire pour sauver la zone euro. Ces déclarations s'inscrivent dans le cadre du mandat de la BCE qui est de prendre les mesures nécessaires à la préservation de l'euro, a souligné le ministre, qui a toutefois jugé que les mesures doivent être prises à la condition que des réformes soient menées dans les pays en difficultés. En premier lieu, il faut des efforts de la part des pays membres de la zone euro, a-t-il dit, selon un communiqué de son ministère. M. Schäuble salue à ce titre les mesures d'assainissement des finances publiques prises par l'Espagne pour accompagner son plan de renforcement de ses banques, les mesures prises par l'Italie pour stabiliser son budget comme les réformes structurelles adoptées. Quant au Portugal et à l'Irlande, leurs programmes sont en bonne voie, a-t-il dit. Plus tôt, un porte-parole du gouvernement allemand avait estimé que les propos de M. Draghi étaient conformes à sa mission. Les propos de M. Draghi ne prêtent pas à controverse. La BCE remplit sa mission et le gouvernement allemand fera tout au niveau politique pour sauver la zone euro, a déclaré, avant-hier, Georg Streiter, lors d'une conférence de presse régulière. la veille, le président de la Banque centrale européenne a affirmé que la BCE était prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro, lors d'une conférence d'investisseurs à Londres. Ces propos semblent laisser entendre que la BCE pourrait reprendre sous peu ses rachats d'obligations publiques sur le marché secondaire (là où s'échangent les titres déjà émis par les Etats), à l'arrêt depuis quasiment mi-février. Un programme auquel la banque centrale allemande, la Bundesbank, reste pour sa part opposée. Notre opinion n'a pas changé concernant le programme SMP, du nom de cette mesure adoptée en mai 2010, a déclaré, avant-hier, un porte-parole de la Bundesbank, ajoutant qu'aux yeux de l'institution monétaire allemande, elle était problématique. En revanche, la Bundesbank estime non problématique que le fonds de secours européen temporaire, le FESF, puisse racheter de la dette publique car le FESF n'est pas une banque centrale, a ajouté le porte-parole. Quoi qu'il en soit, les déclarations de M. Draghi ont soulagé les marchés financiers, entraînant un fort rebond des indices boursiers la veille et une détente des taux d'emprunt en Italie et en Espagne. L'indépendance de la BCE est garantie par les traités européens et nous respectons cette indépendance, a affirmé Georg Streiter. Le porte-parole a également répété que la position du gouvernement allemand n'avait pas changé et qu'il souhaitait voir la Grèce rester dans la zone euro, tout en réaffirmant que le versement de la prochaine tranche d'aide au pays serait soumis à la mise en place des réformes. Nous attendons le rapport de la Troïka en septembre et nous prendrons notre décision en fonction des faits, a ajouté M. Streiter.