En dépit de la crise que subissent les pays du pourtour méditerranéen, l'Algérie tire son épingle du jeu, en enregistrant une croissance des investissements directs étrangers (IDE) durant le premier semestre de l'année 2011, selon le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED 2012) qui vient d'être publié par un réseau économique spécialisé en développement dans les pays de la région du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Ainsi à la fin du premier semestre 2011, les IDE en Algérie ont connu un record de 435 milliards de DA, soit 4, 35 milliards d'euros environ, attestant, donc, l'attractivité et l'afflux des investissements internationaux. Le directeur général de l'Agence algérienne du développement des investissements (ANDI) a déclaré dans ce sens que l'Algérie n'est pas boudée par les investisseurs étrangers potentiels. Bien plus, le pays assiste à un retour massif des investissements directs étrangers. Ce qui n'est pas le cas certes dans les autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient du fait des crises politiques qui freinent le développement dans la région, selon le rapport de la CNUCED. En Algerie les secteurs d'activité où existe une forte concentration des IDE sont, notamment, la fabrication de médicaments (biotechnologie), de matériaux de construction et l'habitat, et d'industries diverses. Par ailleurs, plus de 4 000 projets ont été initiés par des opérateurs économiques nationaux entre juillet 2010 et juillet 2011, en augmentation de 33 %, et ce notamment dans les domaines des matériaux de construction et des industries agroalimentaires. Avec le système règlementaire de partenariat national - étranger, basé sur le partage de capital et de participation financière de 51 % et 49 %, de nombreux investisseurs étrangers ont accepté de coopérer avec des entrepreneurs algériens, même si d'autres industriels et investisseurs européens ont montré des réticences pour s'engager, estimant que cette procédure est désavantageuse. Mais ce rapport publié par Anima précise que "avec des résultats parois surprenant, les rédacteurs considérant par exemple que la Turquie ou l'Algérie, au même titre que la Grèce, Taiwan ou le Japon, sont des pays qui sous performent, tant au niveau du stock d'IDE rapporté au PIB qu'au niveau de la contribution de ces IDE au développement économique du pays". La CNUCED a dévoilé ainsi le rapport sur l'investissement dans le monde en 2012 (World Investment Report 2012), Sous-titré "Vers une nouvelle génération de politiques d'investissements", le document évoque à de nombreuses reprises les pays méditerranéens. Les investissements, au niveau mondial en 2011 n'auraient pas trop soufferts de la crise économique. Le rapport souligne le maintien des projets de création ou d'extension de capacités physiques, à 735 milliards d'€ et l'augmentation des fusions-acquisitions internationales (F&A) de 53 % en 2011 à environ 428 milliards d'€. L'Algérie fait ainsi partie des 10 pays du sud de la Méditerranée qui ont attiré en 2011, 38,94 milliards dollars américains, soit une hausse de 2,6% des IDE mondiaux, quand ils pèsent pour 4% de la population mondiale. Mais ce montant qui représente presque 3 milliards de plus par rapport, l'an dernier, cache en réalité, selon les experts de la CNUCED, de telles disparités qu'il n'est pas possible cette année de parler de tendance homogène pour cette région. Ainsi le rapport relève une légère baisse au Maghreb, imputable aux seuls cas de la Tunisie et de la Libye Mais le rapport anticipe un ralentissement des flux d'IDE en 2012, sapés par "la résurgence de l'incertitude économique et la possibilité d'un ralentissement de la croissance dans les économies émergentes majeures". Les prévisions envisagent notamment la diminution au cours des cinq premiers mois de 2012 de la valeur des F&A et des annonces de projets de création ou d'extension des capacités physiques. L'Union européenne cristallise les principales conclusions du rapport (augmentation de ses IDE grâce aux F&A) et le rapport note qu'en dépit de la crise en zone euro, "les flux d'IDE depuis et vers les quatre pays les plus affectés - Grèce, Italie, Portugal et Espagne - ont été peu impactés". Mais les signes de faiblesse se manifesteraient déjà, la baisse des profits réinvestis dans les quatre pays s'ajouterait au "rapatriement des crédits des sociétés transnationales étrangères depuis leurs filiales dans ces pays". En Afrique du nord, les investissements s'affaissent déjà Le rapport déplore la diminution des entrées d'investissements directs à l'étranger en Afrique en 2011 et ceci pour la troisième année consécutive, à 34,7 milliards d'€ à cause, selon le rapport, les baisses des IDE en Afrique du Nord. Les entrées d'investissements vers l'Egypte et la Libye, longtemps considérés comme "des destinations majeures de l'IDE, ont été brutalement freinées du fait d'une instabilité sociale et politique prolongée dans ces pays". La Tunisie voit également ses flux d'investissement diminuer entre 2010 et 2011. Seul le Maroc enregistre une légère hausse de ses IDE. La CNUCED appelle les pays à renforcer la libéralisation et la promotion de l'investissement et s'inquiète des nouvelles mesures politiques ou réglementaires "affectant l'investissement international". Car, malgré une baisse de ces mesures en 2011 par rapport à 2010, le rapport indique "qu'il serait prématuré d'interpréter cette évolution comme l'indication d'un renversement de la tendance observée au cours des dernières années allant vers un environnement politique et réglementaire plus contraignant".