L'Algérie enregistre, en dépit de la crise économique qui secoue les pays méditerranéens, une croissance des investissements directs étrangers (IDE) durant le premier semestre de l'année 2011, selon le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced 2012) publié hier par un réseau économique spécialisé en développement dans les pays de la région du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Les IDE en Algérie ont connu un record de 435 milliards de DA, soit 4,35 milliards d'euros environ, à la fin du premier semestre 2011. Selon le rapport, «le pays assiste à un retour massif des investissements directs étrangers. Ce qui n'est pas le cas dans les autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient, ébranlés par les crises politiques qui freinent le développement dans la région». Les secteurs d'activités qui enregistrent de fortes concentrations des IDE sont, notamment, la fabrication de médicaments (biotechnologies), de matériaux de construction et l'habitat, ainsi que d'industries diverses. Plus de 4000 projets ont été initiés par des opérateurs économiques durant la période allant de juillet 2010 à juillet 2011. Une augmentation estimée à 33 %. La Cnuced a souligné dans le rapport sur l'investissement dans le monde en 2012 (World Investment Report 2012), sous-titré Vers une nouvelle génération de politiques d'investissements, que les investissements au niveau mondial en 2011 n'auraient pas été trop secoués de la crise économique. Le rapport souligne le maintien des projets de création ou d'extension de capacités physiques à 735 milliards d'euros et l'augmentation des fusions-acquisitions internationales (F&A) de 53% en 2011 à environ 428 milliards d'euros. Selon le rapport, «l'Algérie fait ainsi partie des 10 pays du sud de la Méditerranée qui, en 2011, ont attiré 38,94 milliards dollars, soit une hausse de 2,6% des IDE mondiaux. Mais ce montant qui représente presque 3 milliards de plus par rapport l'an dernier, cache en réalité, selon les experts de la Cnuced, des disparités au niveau de cette région du MENA. Ainsi le rapport relève une légère baisse au Maghreb, imputable aux seuls cas de la Tunisie et de la Libye. «Les entrées d'investissements vers l'Egypte et la Libye, longtemps considérés comme des destinations majeures de l'IDE, ont été brutalement ralenties, en raison de l'instabilité sociale et politique», lit-on dans ce rapport. La Tunisie voit également ses flux d'investissement diminuer entre 2010 et 2011. Seul le Maroc enregistre une légère hausse.