Le taux d'intermédiation bancaire reste très faible. Celui-ci est, en effet, inférieur à 50 %. Ce qui veut dire que moins de 50 % des fonds collectés par le circuit bancaire sont aujourd'hui accordés par les banques sous forme de crédits à l'économie et/ou aux particuliers. Pour la ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, cette situation reflète, avant tout, le manque de performances dans d'autres secteurs d'activités. La ministre estime, en effet que le système bancaire est tributaire de son environnement économique. Aussi, les performances du secteur bancaire ont des effets d'entraînement certains sur l'évolution du taux de croissance du PIB. ''Les faibles performances des banques résultent aussi du manque de performances des autres secteurs d'activités'', a-t-elle indiqué, dimanche, en marge de l'inauguration d'une nouvelle agence BNA. Il serait utile de rappeler dans ce contexte, que selon les derniers chiffres communiqué par la Banque d'Algérie, les ressources collectées par les banques ont atteint 3.400 milliards de DA à fin 2006, soit environ 54 % du PIB. Le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) avait indiqué, récemment, que ''la disponibilité et la stabilité des ressources prêtables assurent les conditions d'une intermédiation bancaire de qualité dans l'allocation de l'épargne interne au profit de la croissance de l'économie nationale, en contexte de sécurité financière extérieure renforcée''. Mais si ces surplus de liquidités n'ont pas été accompagnés d'effets inflationnistes, c'est grâce à la politique monétaire menée par la Banque d'Algérie pour résorber ces excédents, explique-t-on. Pour rappel, le délégué de l'Abef a, récemment, indiqué que les crédits à l'économie ont enregistré une évolution importante passant de 1.200 milliards de DA en 2002 à 1.941,2 milliards de DA à fin 2006 avec un ''rééquilibrage'' de cette catégorie de portefeuille en faveur du secteur privé qui a raflé près de 53% de l'ensemble des crédits. Sur un autre volet, le représentant de l'ABEF, qui a dressé un bilan de la scène bancaire nationale, a évalué le nombre des comptes devises dans les banques nationales à 3,5 millions pour un montant de 1 milliard de dollars. "L'Algérie est l'un des pays qui a le plus grand nombre de comptes devises", a-t-il noté à ce sujet. Concernant les portefeuilles bancaires (en d'autres termes, les stocks), ils sont passés de 1 200 milliards de dinars en 2002 à 1 941 milliards de dinars en 2006, soit une hausse de 53% en l'espace de quatre ans. Aussi, de 2000 à 2006, les banques ont financé 92 500 PME, dont 80 000 microentreprises. Le taux d'évolution de ces crédits est passé à 17% en 2006. dans ce contexte M. Benkhalfa déplorera le fait qu'il y ait un marché de crédits en Algérie et non une politique d'octroi de crédits.