“Le processus d'assainissement des portefeuilles et de recapitalisation des banques qui a coûté plus de 1 250 milliards de dinars s'est achevé en 2002.” C'est ce qu'a affirmé, hier, Mme la ministre, chargée de la réforme financière, lors d'une rencontre sur la mise à niveau. “Pour défaillantes qu'elles aient pu être, les banques publiques ont cristallisé toutes les carences du système économique. Elles ont supporté tout le poids de l'ajustement et de la transition. Elles ont permis d'éviter tout risque de crise systémique”, estime Mme Mentouri. Cependant, souligne-t-elle, ceci ne peut les dédouaner de l'effort de modernisation et d'efficience auquel elles sont appelées. C'est que le taux d'intermédiation, selon la ministre, reste très faible. Le volume des dépôts est inférieur au tiers du produit intérieur brut. Les crédits à l'économie sont très insuffisants. Le système de paiement est lent, incertain et très coûteux. Il constitue même un frein à la bancarisation de l'économie. Du fait de l'inefficience du système de payement, les espèces constituent le moyen de payement privilégié, soit 50% de la masse monétaire. La valeur annuelle des paiements bancaires est égale à 18 fois seulement le produit intérieur brut, contre 40 à 100 fois dans les pays développés, reflétant ainsi la faible intermédiation bancaire et l'inefficacité du système de payement. Or, l'expansion de l'économie algérienne est étroitement dépendante d'un système financier robuste et efficace. Selon Mme Mentouri, le volume des crédits accordés par les banques passe de 931 milliards de dinars en 2000 à 1 070 milliards de dinars en 2001, soit une augmentation de 15%. 71% des crédits sont accordés au secteur public et 29 au secteur privé. Les crédits à long terme ne constituent que le tiers du total des crédits distribués. La ministre a évoqué la possibilité d'ouverture du capital d'Air Algérie, des entreprises para-pétrolières et portuaires dans le cadre de la relance de la privatisation par la Bourse. D'autres, comme l'Enasel et la Sntr, pourraient lancer des opérations d'augmentation de capital par appel public à l'épargne. Une deuxième ouverture du capital des entreprise cotées en Bourse à hauteur de 40% pourrait intéresser les professionnels dans le domaine de la minoterie, de l'hôtellerie et de l'industrie pharmaceutique. M. R.