Le Premier ministre malien de transition Cheikh Modibo Diarra affirme qu'il ne démissionnera pas de son poste comme le réclament les grands partis politiques maliens, dans un entretien diffusé, dans la soirée d'avant-hier, par la chaîne de télévision privée Africable. Je ne démissionnerai pas. Si je dois démissionner, à qui je dois remettre ma démission ? Parce que l'accord-cadre (de Ouagadougou) dit que le président (intérimaire) ne peut pas accepter ma démission, a déclaré M. Diarra dans cet entretien avec Africable, une chaîne de télévision basée à Bamako. Cet accord signé le 6 avril entre l'ex-junte qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et la médiation ouest-africaine avait prévu la remise du pouvoir aux civils, un président et un Premier ministre de transition. La deuxième chose, c'est que je suis un enfant de ce pays, le Mali qui m'a tout donné. Et quand ce pays me confie une tâche, tant que je resterai debout, je ne vais jamais démissionner, a ajouté M. Diarra, en poste depuis le 17 avril. Cette déclaration de Cheick Modibo Diarra a lieu au lendemain du retour à Bamako du président de transition Dioncounda Traoré, après deux mois passés à Paris suite à une agression le 21 mai dans la capitale malienne par une foule hostile. Dioncounda Traoré doit décider s'il maintient à son poste Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale mais qui est de plus en plus contesté. Laurent Fabius évoque la situation malienne au Tchad avec Idriss Déby Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a effectué, avant-hier, une visite au Tchad, dernière étape de sa tournée africaine, où il a abordé avec le président tchadien Idriss Déby Itno la situation malienne. Nous avons abordé les questions de coopérations bilatérale et également la question du Sahel, du Mali et du terrorisme, a déclaré M. Fabius à l'issue d'une audience avec le Président Deby. Le diagnostic fait par le Président Déby sur la situation au nord Mali est un diagnostic très sévère. Le Président Déby a constaté que le développement du terrorisme dans cette région constitue une menace pour l'ensemble des pays de la sous-région a-t-il dit. Ouattara juge "inévitable" une intervention militaire Le président ivoirien Alassane Ouattara estime, dans un entretien publié dans "Le journal du dimanche", qu'une intervention militaire au Mali est "inévitable" si "la situation n'évolue pas favorablement". "Des discussions sont en cours entre les présidents du Burkina Faso, du Nigeria et certains mouvements armés, mais le dialogue ne pourra durer éternellement. La situation au Mali se dégrade un peu plus chaque jour dans le nord du pays mais aussi dans le sud", déplore-t-il Remarquant que les chefs d'état-major d'Afrique de l'Ouest étaient réunis à Abidjan cette semaine, il souligne que tous les Etats membres de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) étaient représentés et que le comité des chefs d'état-major a proposé la constitution d'un contingent de près de 3 300 hommes. "Dans un premier temps, il s'agira de déployer des gendarmes et des policiers. Puis des militaires", note-t-il. "Nous envisageons de constituer une force africaine composée pour moitié de soldats maliens, pour moitié de soldats venus du Niger, du Nigeria, peut-être aussi du Tchad et d'autres pays encore", annonce-t-il, en précisant qu'"une nouvelle demande de résolution auprès du Conseil de sécurité des Nations unies sera prochainement déposée au nom de la CEDEAO" pour que cela s'effectue sous mandat de l'ONU. L'Espagne évacue ses coopérants et ceux d'autres pays L'Espagne évacue des coopérants espagnols et d'autres nationalités, dont deux Français et un Italien, au Nord-Mali en raison d'une insécurité croissante, a annoncé, avant-hier, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo. Le nord-Mali s'est converti en une plateforme terroriste et il y a des indices fondés d'une forte recrudescence de l'insécurité dans la zone, a ajouté le ministre devant la presse, précisant que les coopérants espagnols évacués se trouvaient jusqu'alors dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Deux coopérants, un Espagnol et un Péruvien, sont rentrés par leurs propres moyens vendredi. Et 15 coopérants reviennent la nuit prochaine: 12 Espagnols, deux Français et un Italien, a précisé le service de presse du ministère. Hier après-midi, a commencé le transfert de groupes de coopérants dans un lieu sûr et jusqu'à une base militarisée où est attendu en ce moment l'arrivée d'un avion de nos forces armées que nous espérons voir revenir dans notre pays au cours de la nuit prochaine, a affirmé le ministre.