L'Iran hausse le ton, quoique n'estimant pas qu'il y ait lieu d' «intervenir pour le moment» Alors que l'on se bat toujours à Alep au quatrième jour de l'offensive contre les rebelles, Moscou estimait hier que la situation avait atteint un «état d'urgence» au moment où Téhéran prend date. L'Iran «ne permettra pas à l'ennemi d'avancer» en Syrie mais ne voit pas la nécessité d'intervenir pour le moment, a déclaré le général Massoud Jazayeri, l'adjoint du chef de l'état-major des forces armées iraniennes, cité hier par le quotidien Shargh. «Pour l'instant il n'est pas nécessaire que les amis de la Syrie entrent en scène et notre évaluation est qu'ils n'auront pas besoin de le faire», a déclaré le général Massoud Jazayeri. Lundi à Damas, le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir, a affirmé que l'Iran avait mis en garde la Turquie contre toute attaque en territoire syrien, affirmant que Téhéran ripostera «durement» pour venir en aide de son allié. Selon le général Massoud Jazayeri, «toutes les composantes de la résistance sont les amis de la Syrie, en plus des puissances (Russie et Chine) qui comptent sur la scène internationale», a-t-il dit. «Nous déciderons, selon les circonstances, comment nous devons aider nos amis et la résistance dans la région. Nous ne permettrons pas à l'ennemi d'avancer», a-t-il ajouté. Cette mise en garde vise les Etats-Unis, les pays occidentaux, mais aussi l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie, accusés par Téhéran, principal allié régional de la Syrie, de soutenir financièrement et militairement les rebelles syriens qui cherchent à faire chuter le régime du président Bachar Al Assad. Enfin, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, a appelé lundi soir son homologue suédois Carl Bildt pour affirmer que la situation en Syrie «allait vers (un retour) au calme», selon l'agence Irna. «Les pays amis de la Syrie et ceux qui veulent la paix et la stabilité dans la région doivent préparer le terrain pour un dialogue entre le pouvoir et l'opposition», a-t-il dit. Les rebelles syriens ont multiplié hier leurs attaques contre des positions du régime à Alep, la métropole stratégique du nord de la Syrie, où les troupes loyalistes sont confrontées à une résistance farouche. De son côté, la Russie a qualifié hier la situation en Syrie, qui connaît une recrudescence quotidienne des violences, d' «urgente», alors qu'elle l'estimait auparavant «compliquée», ont rapporté des médias. La Russie a classé à présent la Syrie dans la liste des pays «dans un état d'urgence ou de conflit armé», alors qu'elle rejetait auparavant cette qualification. L'ordre, signé par le Premier ministre Dmitri Medvedev et publié sur le site Internet du gouvernement, a retiré la Syrie, ainsi que la République centrafricaine et le Sri Lanka, de la liste des «pays avec des situations compliquées», et a, par ailleurs, ajouté l'Inde et le Kenya sur la liste. La liste est destinée à évaluer les risques et fournir des propositions en matière de sécurité aux diplomates russes en poste à l'étranger. Les affrontements armés en Syrie s'intensifient ces derniers temps, pour se transformer en combats violents dans plusieurs régions, poussant ainsi certain pays à faire évacuer leurs diplomates. Face à l'escalade du conflit, la France, qui prend la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU en août, va demander d'ici la fin de la semaine une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de cette instance. Le président américain Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan sont convenus de «coordonner leurs efforts afin d'accélérer la transition politique en Syrie, avec un départ de Bachar al-Assad», lors d'un entretien téléphonique.