Le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, M. Andreas Hergenröther, qui a accordé un entretien au quotidien Liberté, est revenu longuement sur le niveau des investissements allemands en Algérie. A ce sujet, il a précisé qu'"à ce jour, ce sont plus de 140 entreprises installées à travers des succursales et des bureaux de liaison en Algérie" alors que, selon lui, ce nombre ne dépassait les 30 il y a cinq ans. Il a ainsi précisé qu'à de la Chambre de commerce " nous sommes aujourd'hui 320 membres, et nous étions à peine 43 membres il y a deux ans", ce qui démontre clairement l'intérêt que porte l'Allemagne à notre pays, notamment dans le domaine économique. Et l'Algérie doit tirer profit de cet intéressement de la part des investisseurs allemands et européens potentiels. "L'Algérie doit communiquer et doit adapter ses procédures aux exigences des investisseurs", a recommandé M. Hergenröther, autrement dit, elle doit faciliter les démarches administratives à l'image de la Tunisie et du Maroc. "La constitution d'une société prend beaucoup de temps. Il y a plusieurs administrations qui interviennent", a-t-il expliqué. Evoquant le volet de la privatisation, le directeur général de la Chambre algéro-allemande a indiqué que "c'est une procédure très lourde. L'éventuel repreneur négocie avec des partenaires, l'entreprise publique, qui n'est pas mandatée pour décider ni d'ailleurs la Société de gestion des participations. Les négociations durent parfois un an, voire un an et demi. Cette procédure n'encourage pas les investissements dans le cadre de la privatisation", et d'ajouter : "cela donne un effet assez négatif. Pour la sous-traitance, que nous souhaitons encourager, il faut un système douanier très performant, informatisé et qui donne toutes les facilités aux exportations. " Quant à d'éventuels projets qui pourraient être réalisés par des investisseurs allemands en Algérie, M. Hergenröther a répondu positivement et a souligné que "des contrats sont en négociation actuellement, des projets sont sur le point d'être réalisés dans le cadre de partenariats privés. Il y a aussi des investissements dans le cadre des privatisations". A propos des travaux du 10e Forum germano-arabe, ce responsable de la chambre algéro-allemande a estimé que cette manifestation "est un signe fort qui a été donné du moment que l'Algérie était le partenaire de ce forum". Il a noté dans ce même contexte qu'"une grande délégation algérienne a participé et montré l'intérêt des opérateurs algériens pour nouer des relations d'affaires avec des hommes d'affaires allemands mais aussi arabes". Il a, de ce fait, jugé la manifestation "d'une grande réussite au cours de laquelle nous avons beaucoup communiqué sur l'Algérie et sur son potentiel économique", a-t-il dit. Communiquer sur les progrès des réformes en Algérie et sur son potentiel, c'est là où réside le problème, selon lui. A titre d'exemple, il a cité le fait qu'il"n'existe pas d'antenne de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement à l'étranger ni d'ailleurs de l'Agence algérienne pour la promotion des exportations". Cette initiative a déjà été prise en Tunisie et au Maroc. En revanche, il a rappelé que "plusieurs délégations d'hommes d'affaires algériens ont été accompagnées en Allemagne, mais cela ne suffit pas, parce que nous sommes aussi, en partie, une institution allemande, il faut le soutien des institutions algériennes", a-t-il recommandé. "Pour être compétitif, il faut constamment communiquer. Nous sommes un partenaire", n'a-t-il pas cessé de souligner dans cet entretien.