Les Bourses européennes, déçues par le discours attentiste de la Banque centrale européenne (BCE), ont dégringolé, avant-hier. Le président de la BCE, Mario Draghi, a douché les espoirs des investisseurs d'une intervention pour apaiser les tensions en zone euro, faisant plonger les places boursières et grimper les taux obligataires. "C'est reparti !", prévient Philippe Waechter, économiste en chef chez Natixis AM. "Le marché a mal réagi parce que la BCE n'a pas fourni de réponse immédiate, se contentant plus de paroles que d'actes", résume Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC. L'Eurostoxx 50 a perdu 3,00% La Bourse de Paris a terminé en forte baisse, l'indice CAC 40 perdant 2,68% à 3 232,46 points dans un volume d'échanges de 4,297 milliards d'euros. Les valeurs bancaires ont chuté lourdement, en première ligne en cas de craintes sur la zone euro. BNP Paribas a perdu 4,09% à 29,45 euros, Crédit Agricole 8,04% à 3,28 euros et Société Générale 7,21% à 16,80 euros. Veolia Environnement a dégringolé (-11,66% à 8,15 euros) en raison de résultats inférieurs aux prévisions. La Bourse de Londres a terminé en baisse, l'indice FTSE-100 cédant 0,88% à 5 662,3 points. La Royal Bank of Scotland (RBS) a signé la plus mauvaise performance, perdant 5,06% à 204,5 pence. BAE Systems a abandonné 1,06% à 309,1 pence. Du côté des gagnants, le gestionnaire de fonds Schroders a pris 1,15% à 1 306,8 pence. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a lâché 2,20% à 6 606,09 points et l'indice MDax des valeurs moyennes 1,99%, à 10 674,74 points. Les valeurs bancaires ont fini en queue du Dax, Deutsche Bank perdant 5,28% à 23,21 euros et Commerzbank en dernière position (-6,19% à 1,197 euros). Adidas a reculé de 2,96% à 59,1 euros. Lufthansa a perdu 1,31% à 10,165 euros. Seuls rescapés, Beiersdorf s'est offert une hausse de 7,60% à 57,17 euros et Deutsche Post 2,28% à 15,015 euros après un relèvement de leurs prévisions 2012. La Bourse de Madrid a glissé de 5,16%, à 6373,4 points. Les valeurs bancaires de l'indice Ibex-35 ont particulièrement souffert: Santander a plongé de 6,69% à 4,63 euros, BBVA de 6,42% à 4,941 euros et CaixaBank de 6,51% à 2,543 euros. Le groupe de BTP Sacyr Vallehermoso a accusé le plus fort repli (-8,96%, à 1,128 euro) suivi de FCC, groupe de BTP et de services, (-8,64%, à 7,412 euros). La Bourse de Milan a plongé de 4,64% en clôture, l'indice vedette FTSE Mib terminant à 13'283 points, plombé par la chute libre des valeurs bancaires. Banca Popolare dell'Emilia Romagna s'est effondrée de 9,80%, Banca Popolare di Milano de 9,69%, Intesa Sanpaolo de 9,63%, Mediobanca de 9,36% et UBI Banca de 9,22%. Telecom Italia a lâché 6,69% à 0,6345 euro tandis que l'assureur Generali a abandonné 6,43% à 9,61 euros. Seules valeurs à terminer en hausse, le groupe de luxe Salvatore Ferragamo (+0,88%) et le fabricant de tubes en acier Tenaris (+0,19%). A Amsterdam, l'indice AEX a reculé de 1,69% à 322,16 points, la plupart des titres terminant la séance dans le rouge. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par les sidérurgistes Arcelor Mittal et Aperam, qui ont cédé respectivement 8,77% à 11,91 euros et 6,99% à 10,52 euros. La Bourse suisse a nettement fléchi, tout en restant dans le vert. L'indice Swiss Market Index (SMI) a gagné 0,13% à 6407,30 points. Les bancaires ont été sous pression. Credit Suisse a chuté de 3,90% à 16,01 francs, UBS de 1,46% à 10,14 francs, mais Julius Baer est resté à 34,97 francs. La Bourse de Bruxelles a perdu 2,08% à 2 241,60 points, plombée par les financières et des valeurs cycliques. Les plus fortes chutes ont été enregistrées par le bancassureur KBC (-6,96% à 16,23 euros) et l'assureur Ageas (-6,24% à 1,53 euro). Les valeurs liées à la conjoncture ont souffert telles que le numéro un mondial du zinc Nyrstar (-6,90%, à 3,54 euros), le groupe métallurgique Bekaert (-6,31% à 19,51 euros) et le distributeur automobile D'Ieteren (-4,37%, à 31,31 euros). La Bourse de Lisbonne a terminé en baisse de 1,71% à 4 569,04 points, tirée vers le bas par le groupe diversifié Sonae (-4,65%) et les valeurs bancaires. La banque BES a perdu 3,71%, BCP 3,22% et BPI 1%. Portugal Telecom a chuté de 2,55% et le pétrolier Galp de 1,76%. Wall Street termine en baisse, déçue par l'attentisme de la BCE Wall Street a terminé en recul, avant-hier, plombée par l'attentisme de la Banque centrale européenne (BCE) qui n'a pas annoncé les mesures immédiates de soutien à la zone euro attendues par certains acteurs du marché: le Dow Jones a reculé de 0,71% et le Nasdaq de 0,36%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 92,18 points à 12 878,88 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 10,44 points, à 2 909,77 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,74% (10,14 points) à 1 365,00 points. Après une nette baisse en début de séance, la place financière a effacé une partie de ses pertes avant de replonger dans le rouge. Evidemment, le marché baisse en raison de la déception liée à l'absence d'actions de la BCE, a indiqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. Les attentes étaient très élevées, les courtiers espéraient quelque chose de plus constructif et de plus positif, a renchéri Mickael James, de Wedbush Securities. Le président de la BCE, Mario Draghi, a assuré, avant-hier, que la banque se tenait prête à intervenir sur le marché de la dette face aux taux d'emprunt inacceptables que doivent consentir certains pays de la zone euro et qui empêchent la bonne transmission de sa politique monétaire. Cette intervention pourrait prendre la forme de mesures exceptionnelles, mais la BCE n'a donné de détails ni sur les outils ni sur le calendrier. Le marché a par ailleurs été fortement marqué par les problèmes rencontrés par la société de courtage américaine Knight Capital, a souligné Gregori Volokhine. L'introduction ratée d'un nouveau logiciel à l'ouverture de la Bourse de New York la veille lui a coûté 440 millions de dollars, soit plus que son chiffre d'affaires du deuxième trimestre (289 millions de dollars). L'effondrement sous nos yeux de Knight Capital, un énorme agent de courtage dont les volumes correspondent à ceux du New York Stock Exchange affecte très négativement la confiance des investisseurs, a expliqué l'analyste. Après avoir perdu près d'un tiers de sa valeur la veille, le titre a chuté de 62,82% à 2,58 dollars. Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,478% contre 1,539% la veille et celui à 30 ans à 2,547% contre 2,614%. Tokyo: le Nikkei clôture positif La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en légère hausse de 0,13%, le marché ayant fait preuve d'attentisme avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) prévue après la clôture. L'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 11,33 points (+0,13%) à 8 653,18 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté progressé de 3,20 points (+0,44%) à 732,98 points. L'activité a été moyenne, avec 1,63 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs n'ont pas pris au tragique l'absence d'annonce de nouvelles mesures de relance de l'économie par la Réserve fédérale américaine (Fed) lors de sa réunion de politique monétaire de la veille. "On espère que des actions seront prises lors des prochaines réunions", a indiqué Masayuki Doshida, analyste à Rakuten Securities. Le marché japonais attendait le résultat d'une réunion de politique monétaire de la BCE, dont le président Mario Draghi a promis la semaine dernière de faire tout son possible pour sauver l'euro. Un relatif affaiblissement du yen face au dollar et à l'euro a contribué à maintenir le calme sur le marché d'actions. A l'heure de la clôture, l'euro était bien installé au dessus du seuil de 96 yens tandis que le dollar avait légèrement dépassé celui de 78,5 yens. Sharp a terminé en hausse de 0,75% à 267 yens après des informations de presse, confirmées après la clôture, faisant état d'un plan de 5 000 suppressions d'emplois dans le monde. Le groupe d'électronique a annoncé de lourdes pertes au premier trimestre 2012-2013 et a sabré ses prévisions. Sony a gagné 2,44% à 964 yens. Le géant japonais de l'électronique a annoncé juste après la clôture une aggravation de sa perte nette au premier trimestre, à cause d'une rentabilité moindre de ses ordinateurs, du yen fort et de charges de restructuration, et a abaissé ses prévisions annuelles. Toyota a progressé de 1,33% à 3 045 yens.