Les Bourses européennes ont salué, avant-hier, les déclarations de hauts responsables européens de soutien à la zone euro en finissant toutes en forte hausse. Le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel se sont dits "décidés à tout faire pour protéger la zone euro" à l'issue d'un entretien téléphonique. Plus tôt dans la journée, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, s'était félicité des propos du président de la BCE, Mario Draghi, allant dans le sens d'une intervention en cas d'envolée des taux d'emprunt de l'Espagne. "Les marchés attendaient un signal fort de la BCE depuis six mois. Il est possible que l'horizon commence à se dégager un peu", a commenté Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. Les investisseurs ont été par ailleurs peu influencés par les chiffres du produit intérieur brut américain pour le deuxième trimestre. L'Eurostoxx 50 a pris 2,23% Paris a progressé de 2,28%. L'indice CAC 40 a pris 73,07 points à 3 280,19 points, dans un volume d'échanges nourri de 4,280 milliards d'euros. Il finit au plus haut en plus de trois mois, soit depuis le 17 avril (+3 292,51 points). Les valeurs bancaires ont largement bénéficié des propos en zone euro, à l'image de BNP Paribas (+4,68% à 30,19 euros), Crédit Agricole (+3,37% à 3,34 euros) et Société Générale (+6,07% à 18,00 euros). Axa a gagné 3,65% à 9,79 euros. Saint-Gobain a dégringolé, signant la plus forte baisse du CAC 40 (-10,65% à 24,55 euros) suivi par Vallourec (-7,48% à 32,96 euros) L'indice Dax de la Bourse de Francfort a fini en hausse de 1,62% à 6689,4 points. L'opérateur boursier Deutsche Börse a passé la journée en queue de l'indice et perdu 1,96% à 40,25 euros. Le constructeur de poids-lourds MAN, à la peine la veille après l'annonce de mauvais résultats, a retrouvé des couleurs, progressant de 3,15% à 76 euros. Il est arrivé en deuxième position derrière le géant de l'acier Thyssenkrupp (+4,45% à 14,79 euros) et devant Deutsche Bank (+3,07% à 24,36 euros). A Londres, le FTSE-100 a engrangé 54,05 points (+ 0,97%), franchissant les 5 600 points à 5 627,21 points.Côté valeurs, la banque Barclays a enregistré la plus forte hausse de la séance avec +7,29% à 164,79 pence. Les autres valeurs bancaires ont été aspirées dans son sillage: Lloyds Banking Group a progressé de 2,11% à 29,75 pence et Royal Bank of Scotland (RBS) de 2,50% à 213,08 pence. Le géant pétrolier britannique BP a gagné 1,13% à 41,37 pence. Madrid a gagné 3,91%. L'indice Ibex-35 a terminé la semaine à 6617,6 points, profitant notamment de l'envolée des valeurs bancaires: Santander, première banque en zone euro par la capitalisation boursière, a gagné 5,99% à 4,78 euros et BBVA a progressé de 4,93% à 5,15 euros. CaixaBank a progressé dans une moindre mesure, gagnant 1,61% à 2,59 euros. Troisième banque espagnole par la capitalisation boursière, elle avait publié, avant-hier, un bénéfice net, pour le deuxième trimestre, de 118 millions d'euros, en chute de 77,9% sur un an, affectée comme l'ensemble des banques du pays par les provisions exigées par les autorités. Milan a fini la semaine sur une hausse de 2,93% à 13 597 points, après avoir bondi de 5,62% la veille. En tête de l'indice, Banca Popolare dell'Emilia Romagna a bondi de 6,25% à 3,432 euros tandis que le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica a pris 5,34% à 2,958 euros. Parmi les autres valeurs bancaires, Mediobanca a gagné 4,93% à 2,68 euros et UniCredit 4,64% à 2,704 euros. Le fabricant de pneus Pirelli a progressé de son côté de 4,95% à 8,05 euros, tandis que la seule valeur à terminer dans le rouge, la société de loterie Lottomatica a cédé 0,31% à 15,87 euros. Bruxelles a progressé de 1,90%, terminant à 2 287,37 points. Le marché belge a été soutenu par les bons résultats de plusieurs entreprises notamment dans le secteur des matières premières. Le numéro un mondial du zync Nyrstar a vu son titre s'envoler de 16,26% à 3,89 euros après avoir pourtant enregistré une perte nette au premier semestre. Les investisseurs ont surtout retenu la bonne tenue des activités minières du groupe, dans un contexte économique difficile. De son côté, Bekaert a gagné 4,95% à 21,50 euros. Le groupe de métallurgie a vu ses ventes légèrement augmenter au deuxième trimestre, malgré un repli de la demande et une baisse des activités en Asie. Autre valeur-phare de la séance: Solvay qui a bondi de 9,29% à 89,04 euros. La Bourse suisse a connu une nouvelle journée de hausse, avec une progression de 1,36% de son indice SMI à 6 362,82 points. Richemont a été la valeur la mieux orientée de la cote, avec un bond de 3,84% à 56,80 francs, profitant des bonnes nouvelles du côté des sociétés actives dans le luxe. Swatch Group a aussi progressé de 2,85% à 397 francs. Les bancaires se sont aussi bien défendues, avec +2,82% pour Credit Suisse à 16,75 francs et +1,84% pour UBS à 10,52 francs. L'indice AEX d'Amsterdam a progressé de 0,88% à 323,31 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par les groupes de sidérurgie Aperam, qui a gagné 5,04% à 10,84 euros, et Arcelor Mittal avec +4,27% à 12,56 euros. Lisbonne a gagné 1,33% à 4 616,33 points, notamment grâce au groupe de grande distribution Jeronimo Martins qui a pris 6,40%. La bourse a toutefois été pénalisée par l'électricien EDP qui a perdu 1,12% après avoir annoncé la veille un bénéfice au deuxième trimestre en baisse de 8%. Le secteur bancaire a lui aussi été chahuté. La BCP, qui a essuyé une perte de plus de 500 millions d'euros au premier semestre, a perdu 1,06% tandis que la BPI a reculé de 0,20%, la BES terminant à l'équilibre. Wall Street finit en hausse, encouragée par les dirigeants européens Wall Street a terminé la semaine en hausse, clôturant au-delà des 13 000 points pour la première fois depuis début mai grâce à l'enthousiasme suscité par les dirigeants européens: le Dow Jones a pris 1,46% et le Nasdaq 2,24%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a décollé de 187,73 points à 13 075,66 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 64,84 points à 2 958,09 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est renchéri de 1,91% (+25,95 points) à 1 385,97 points. La hausse a été forte, s'est réjoui Peter Cardillo, chef économiste de Rockwell Global Capital, alors que le Dow Jones a terminé à son plus haut depuis le 4 mai. Selon l'analyste, l'accélération de la bourse américaine s'explique par les soutiens apportés par la France et l'Allemagne à Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui s'est dit prêt la veille à faire le nécessaire pour préserver l'euro. La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro, avait-il ainsi déclaré, ajoutant un mystérieux: Et croyez-moi, ce sera suffisant. En réponse, la chancelière Angela Merkel et le président François Hollande ont assuré, dans un communiqué commun diffusé à l'issue d'un entretien téléphonique, que la France et l'Allemagne sont fondamentalement attachées à l'intégrité de la zone euro. Elles sont déterminées à tout faire pour la protéger. Ces propos semblent annoncer une action concertée entre les gouvernements de la zone euro et les autorités monétaires. Cela encourage les investisseurs à croire que la BCE est en train de plancher sur des mesures fortes pour acheter de la dette espagnole et italienne, a indiqué M. Cardillo, avertissant que si M. Draghi devait décevoir, les conséquences seraient graves pour les marchés. En outre, Wall Street a été soulagée de voir que la croissance américaine avait été moins mauvaise que prévu au deuxième trimestre. Le PIB des Etats-Unis a ainsi augmenté de 1,5%, contre 1,2% attendu. Ce n'est pas encore la récession et le marché est devenu tellement coutumier ces derniers temps de statistiques économiques pas brillantes, que ce chiffre lui paraît presque bon, a relevé Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com. Le marché obligataire a fini en nette baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 1,555% contre 1,428% la veille et celui à 30 ans à 2,642% contre 2,490%. Tokyo clôture en hausse de 1,46% grâce au président de la BCE La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en hausse de 1,46%, saluant l'engagement verbal du président de la Banque centrale européenne (BCE) de faire le nécessaire pour empêcher une aggravation de la crise en zone euro. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 123,54 points à 8 566,64 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a toutefois encore cédé du terrain, perdant 1,19%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 1,61%, prenant 11,53 points à 726,44 points. L'activité a été faible, avec 1,66 milliard d'actions échangées sur le premier marché. "La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro. Et croyez-moi, ce sera suffisant". Par ces mots, le président de la BCE, Mario Draghi, a permis aux investisseurs de mieux respirer. La Bourse de Tokyo a donc imité, avant-hier, les nets progrès enregistrés la veille sur les places financières européennes et américaines. L'action de la BCE pourrait passer par une intervention sur le marché obligataire, pour tenter de contenir l'envolée des taux d'emprunt espagnols devenus insoutenables ces dernières semaines. Avant même cet éventuel mouvement, les déclarations de M. Draghi ont permis aux taux espagnols à 10 ans de repasser sous les 7% et à leurs équivalents italiens de baisser sous les 6%. "Le chef d'une banque centrale qui dit " Croyez-moi , ça pèse", a souligné Hiroichi Nishi, de la maison de courtage SMBC Nikko Securities, cité par Dow Jones Newswires. "Certains attendent en outre un assouplissement monétaire supplémentaire de la banque centrale américaine" dont le comité de politique monétaire se réunit mardi, a-t-il ajouté. Cette atmosphère plus détendue sur le marché a favorisé un renforcement de l'euro, qui avait chuté en début de semaine à son plus bas niveau en près de 12 ans face au yen. Cette évolution a été très bien accueillie par les investisseurs tokyoïtes, car les revenus dégagés par les groupes japonais en Europe augmentent lorsque l'euro progresse face au yen, une fois qu'ils sont convertis en devise nippone. Les fabricants japonais d'électronique, très actifs en Europe, en ont particulièrement profité: Sony a bondi de 3,72% à 947 yens, Panasonic de 5,66% à 523 yens et Canon de 1,94% à 2518 yens. Sharp en revanche a chuté de 2,67% à 255 yens, après la publication d'informations affirmant qu'il allait prochainement annoncer une nouvelle perte nette importante pour le trimestre d'avril à juin. Le fabricant de jeux vidéo Nintendo a pour sa part repris 4,64% à 8 800 yens et le conglomérat industriel Toshiba 4,90% à 257 yens. Le groupe de services financiers Nomura a grimpé de son côté de 5,02% à 272 yens, au lendemain de la démission de ses numéros un et deux en raison d'un scandale de délits d'initiés. Nissan a augmenté de 2,83% à 727 yens, malgré la baisse de son bénéfice net au premier trimestre. Le marché a semblé prendre au sérieux l'assurance du constructeur d'automobiles sur sa capacité à respecter ses ambitieux objectifs annuels de profits. Les groupes sidérurgistes ont été à la fête. JFE Holdings, qui a présenté des prévisions de bénéfice annuel appréciées par le marché, s'est envolé de 7,06% à 1 061 yens, et Nippon Steel a gagné 6,67% à 160 yens, dopé par une amélioration des perspectives en Chine.