Privé de nouvelles majeures, le marché obligataire européen a connu une séance relativement calme cette semaine, marquée par une légère tension des taux d'emprunt de l'Espagne et l'Italie. Les rendements espagnols et italiens ont peu évolué mais restaient à des niveaux très élevés, difficilement soutenables sur le long terme pour ces pays. Dans les derniers échanges, le taux à 10 ans de l'Espagne, qui évolue en sens inverse du prix, montait à 6,907% (contre 6,846% jeudi à la clôture) sur le marché obligataire où s'échange la dette déjà émise. De son côté, le taux de même échéance de l'Italie progressait à 5,903% (contre 5,859%). Pour Peter Chatwell, économiste chez Crédit Agricole CIB, "il y a très peu de nouvelles à digérer pour les marchés", alors que les investisseurs sont traditionnellement peu actifs l'été. "Cela ne devrait pas s'arranger la semaine prochaine", confirme Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis, pour qui le marché se stabilise après avoir profité récemment du discours du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi. L'actualité en zone euro est peu fournie, au moment où les investisseurs sont toujours animés par l'espoir d'une intervention de la BCE afin d'apaiser les tensions sur les taux d'emprunt des pays vulnérables. Ils devront toutefois attendre selon toute vraisemblance début septembre pour en savoir plus, avec la décision de la Cour constitutionnelle allemande sur le nouveau fonds de secours européen et une nouvelle réunion de la BCE. Pour l'heure, l'agence de notation Fitch a émis, vendredi, des doutes sur le fait que le plan européen qui prévoit une aide de 100 milliards d'euros maximum aux banques espagnoles suffise à assainir le secteur "en raison des conditions économiques et de marchés très dures" dans ce pays. L'Espagne a en outre confirmé qu'elle renonçait à son emprunt de moyen et long terme prévu au départ le jeudi 16 août. "C'est plutôt judicieux", prévient M. Regnat, qui rappelle que le pays a assez d'occasions de lever les fonds dont il a besoin d'ici la fin de l'année. Les investisseurs se tournaient par ailleurs vers les pays considérés comme les plus solides dont les taux reculaient. Le taux à 10 ans de l'Allemagne baissait à 1,377% (contre 1,434%) tout comme celui de la France à 2,073% (contre 2,108%), lequel se rapprochait de ses plus bas historiques. En dehors de la zone euro, le rendement britannique à 10 ans reculait à 1,538% contre 1,620% la veille. Par ailleurs, le taux à 10 ans des Etats-Unis baissait à 1,651% contre 1,688% jeudi, tout comme celui à 30 ans à 2,742% contre 2,755%. Le taux à 3 mois reculait à 0,10% contre 0,11% la veille. Sur le marché interbancaire, l'Euribor à trois mois a reculé à un nouveau plus bas historique à 0,353% contre 0,360%. Le Libor libellé en dollars a baissé de son côté à 0,437% contre 0,438%.