Le numéro un allemand de l'énergie EON a publié des chiffres confirmant qu'il a digéré la décision du gouvernement allemand de renoncer au nucléaire civil, tout en bénéficiant de tarifs revus à la baisse du groupe gazier russe Gazprom. Entre avril et juin, le groupe a enregistré un bénéfice net part du groupe de 1,187 milliards d'euros, contre une perte de 1,576 milliards d'euros l'année passée, a précisé EON dans son rapport financier détaillé publié lundi sur son site. Derrière cette amélioration spectaculaire, deux explications. D'une part le groupe avait dû passer l'an dernier des charges exceptionnelles prenant en compte la décision de Berlin d'accélérer l'abandon de l'énergie nucléaire dans le pays, décision prise suite à la catastrophe de Fukushima. Et par ailleurs EON a arraché à Gazprom une révision à la baisse de son prix d'achat de gaz, selon un accord conclu début juillet avec le géant russe. Les nouveaux tarifs, qui s'appliquent de manière rétroactive à partir de la fin 2010 et jusqu'en 2036, lui ont permis d'améliorer son résultat d'1,2 milliard d'euros par rapport au premier semestre 2011. Le groupe a également publié un chiffre d'affaires de 29,67 milliards d'euros au deuxième trimestre (+17,7% sur un an), et un résultat brut d'exploitation de 1,33 milliards d'euros, contre une baisse de 1,76 milliards d'euro l'an passé. "Le bon résultat trimestriel montre que nous avons abordé les défis actuels avec détermination. Nous avons négocié avec succès notre approvisionnement en gaz et la réorganisation de l'entreprise est en bonne voie, grâce au programme d'optimisation EON 2.0", s'est félicité le patron du groupe Johannes Teyssen. Toutefois, "dans le secteur de la production d'électricité en Europe, la baisse de la demande a continué à affecter l'utilisation de nos capacités, nos prix et nos marges. Nous souhaitons continuer à améliorer notre portefeuille de production conventionnelle, à réduire nos coûts, et même céder certains actifs là où cela sera nécessaire", a-t-il ajouté dans un document publié sur le site du groupe. Le groupe a également publié un bénéfice net hors exceptionnel pour le premier semestre à 3,3 milliards d'euros, indicateur de référence pour les analystes, soit un chiffre plus que triplé sur un an. EON avait déjà donné le ton en publiant, mardi dernier, quelques chiffres provisoires. Le groupe a également confirmé ses objectifs pour 2012, à savoir un excédent brut d'exploitation entre 10,4 et 11 milliards d'euros et un bénéfice net hors exceptionnel compris entre 4,1 et 4,5 milliards d'euros.