La double commémoration de l'insurrection du 20 août 55, et celle de la tenue du congrès de la Soummam, le 20 août 56, survient au cinquantenaire du recouvrement de la souveraineté nationale. Elle constitue deux importantes étapes décisives dans les pages de l'histoire de la Guerre de délibération nationale et qui ont pesé de tout leur poids. Et comme affirmé par le chahid Zighout Youcef, il s'agit d'une lutte pour la dignité : " Notre lutte est une question de vie et de mort. Nous devons montrer à notre ennemi que nous sommes capables d'arracher notre indépendance ". Ces dates historiques ont montré la vraie nature de l'organisation de cette lutte surtout qu'elles ont été à la fois le symbole et le point culminant d'une expérience qui a donné ses résultats sur le champ de bataille contre l'ennemi colonial. C'est aussi un engagement patriotique, dont le socle est manifestement de caractère national, politique, social et culturel. Une ligne de démarcation qui paraissait capitale pour l'évolution du chemin vers l'indépendance, advenant à la faveur de points culminants, visant le point de départ d'une nouvelle étape qui allait secouer l'ennemi, notamment que des circonstance appropriées s'ouvraient aux dirigeants de la Révolution pour une plus grande mobilisation du peuple dans un esprit collectif pour défendre les principes professés par la Déclaration du Premier Novembre 54. Avec ces deux événements historiques, la bataille pour la poursuite de la colonisation de l'Algérie était déjà perdue pour la France, et le chemin vers l'indépendance était déjà en bonne voie. Un chemin balisé par une grande capacité offensive du peuple autour de la poursuite des combats contre l'armée française. Il était nécessaire pour le FLN-ALN de développer cette mobilisation et d'approfondir tous les moyens condensés d'actions concrètes pour faire face à toute la psychologie déployée par les stratèges de l'armée coloniale. Cette période a été également l'occasion ouverte pour l'absorption des conflits à l'intérieur des structures de la Révolution. L'augmentation de l'échelle de cette lutte de Libération nationale a été un facteur efficace marquant le succès et les victoires militaires et diplomatiques du FLN. Une évolution synonyme de résistance permanente à cet ennemi, présent en Algérie depuis de longues décennies. La dignité, la légitimité de cette lutte, est celle d'un peuple, prisme des espérances les plus ambitieuses d'une génération qui a donne le meilleur d'elle-même. Récupérer aujourd'hui ce même esprit patriotioque-nationaliste, cinquante après l'indépendance, est un mission qui incombe la nouvelle génération. Dans ce sens, la jeunesse algérienne devrait avoir un esprit sain et éviter l'anachronisme. Seule l'engagement patriotique, la citoyenneté effective sont révolutionnaires au profit de l'intérêt suprême de la Nation. La meilleure fidélité avec les sacrifices des chouhadas, avec la dignité au Message de Novembre 54, se trouve dans une solidarité engagée, plus digne, plus juste et plus réaliste pour continuer l'édification du pays. Le moment devrait être réaliste. L'Algérie d'aujourd'hui n'a plus besoin de vertiges anachroniques, chacun doit s'inscrire dans son temps. Il appartient plus que jamais à la nouvelle génération d'Algériens de porter dans son cœur l'image incandescente de la Révolution de Novembre 54, avec fierté et l'exemple de tout un peuple.