Les Bourses européennes ont terminé en baisse, avant-hier, les investisseurs ayant vu s'éloigner leurs espoirs d'une prochaine intervention de la Fed pour relancer l'économie. "Les investisseurs prennent des bénéfices après des propos d'un membre de la Fed qui fait douter le marché sur la possibilité de mesures de soutien aux Etats-Unis", a expliqué Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée. Dans un entretien à CNBC, un responsable de la Fed, James Bullard, a tenu à relativiser la probabilité de la mise en place rapide d'un programme de grande ampleur de la part de la banque centrale américaine. Mercredi soir, les dirigeants de la Réserve fédérale américaine avaient en effet indiqué envisager d'augmenter "sous peu" leur soutien à l'économie, ce qui passerait éventuellement par de nouvelles mesures de relance. La nouvelle hausse des inscriptions au chômage aux Etats-Unis à la mi-août a également pesé sur le moral du marché. L'actualité en zone euro est en revanche passée au second plan, même si les investisseurs sont dans l'attente d'une rencontre entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande dans la soirée à Berlin. L'Eurostoxx 50 a lâché 0,96% A Paris, le CAC 40 a cédé 0,84% à 3 432,56 points Les banques ont souffert, à l'image de BNP Paribas (-0,69% à 34,78 euros), Crédit Agricole (-1,31% à 4,28 euros) et Société Générale (-2,38% à 20,75 euros). Carrefour a lâché 2,28% à 15,86 euros "dans un secteur de la distribution malmené à la suite de la publication des comptes décevants du groupe néerlandais Ahold", estiment les analystes chez IG Markets. EADS (-2,35% à 29,92 euros) et Safran (-2,15% à 27,59 euros) ont perdu du terrain "dans le sillage du repli du dollar face à l'euro", selon ces mêmes analystes. GDF Suez a lâché 1,06% à 19,63 euros après que Goldman Sachs a réduit son objectif de cours, pour prendre en compte des révisions de tarifs en Belgique notamment. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a clôturé en quasi-équilibre, grappillant 0,04% à 5 776,6 points. L'espoir d'un coup de pouce de la Chine à la relance de l'économie a profité à une partie du secteur minier, à l'image de Randgold (+4,15% à 6 400 pence), Antofagasta (+2,77% à 1 152 pence) ou encore Xstrata (+1,09% à 926,6 pence). Anglo American a aussi pris 1,91% à 1 941,5 pence. Le géant britannique des boissons alcoolisées Diageo a gagné 0,88% à 1 698 pence alors que ses résultats annuels ont progressé grâce au bond de la demande dans les pays émergents. Mais le marché a été freiné par le secteur financier, avec les reculs de la Royal Bank of Scotland (RBS) (-2,21% à 227,9 pence), Barclays (-1,62% à 191 pence) ou Lloyds Banking Group (-1,37% à 34 pence). La Bourse de Madrid a perdu 0,79% à 7 282,9 points. Une partie des valeurs bancaires a fini dans le rouge, alors que le gouvernement espagnol veut permettre à la Banque d'Espagne de mettre sous tutelle des banques insuffisamment solvables, ayant besoin d'une aide publique, et de les mettre en vente si leur viabilité apparaît douteuse, selon un projet de loi. BBVA a ainsi perdu 1,77% à 5,71 euros, Bankia 2,06% à 1,331 euro et Bankinter 0,51% à 2,91 euros. En revanche, Santander a gagné 0,74% à 5,592 euros, CaixaBank 0,68% à 2,97 euros et Banco Popular 0,18% à 1,713 euro. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a perdu 1,37% à 14'954 points. Banca Monte dei Paschi di Siena s'est distinguée en gagnant 1,43% à 0,2415 euro, suivie par Buzzi Unicem (+1,24% à 8,565 euros) et Mediaset, contrôlé par l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi (+0,70% à 1,579 euro). L'assureur Generali a terminé avec la plus forte baisse (-3,49% à 11,05 euros), tandis que Intesa SanPaolo chutait de 3,21% à 1,207 euro. Le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica a reculé de 3,15% à 3,632 euros. La Bourse de Bruxelles a cédé 0,87% à 2 348,72 points. Les principales baisses ont été enregistrées par le groupe de services automobiles D'Ieteren (-2,36% à 32,67 euros), et par distributeur Delhaize (-1,52% à 33,25 euros), qui a reperdu une bonne partie du terrain gagné la veille à la suite de l'annonce de ses résultats semestriels. Seules trois valeurs du Bel-20 ont réussi à surnager, dont l'opérateur téléphonique Mobistar qui a enregistré la plus forte hausse (+0,98% à 25,24 euros). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,61% à 330,06 points. Le groupe de distribution Ahold a dévissé de 3,55% à 10,06 euros et le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a perdu 2,17% à 4,10 euros. Le fabricant de systèmes de navigation par GPS TomTom a gagné 2,13% à 3,59 euros et le brasseur Heineken 1,78% à 44,78 euros. L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne a perdu 1,68% 4 881,62 points, pénalisé surtout par ses valeurs énergétiques. Le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a ainsi reculé de 2,78% et l'électricien EDP a cédé 2,14%. La banque BCP a également fini en baisse de 2,11%, tandis que la BES est restée stable. La BPI, seul titre de la place portugaise ayant terminé la séance dans le vert, a progressé de 0,35%. L'indice SMI-20 de la Bourse suisse a perdu 0,33% à 6 453,95 points. Parmi les bancaires, Credit Suisse a légèrement progressé de 0,65% à 18,46 francs suisse alors qu'UBS a perdu 1,36% à 10,87 francs. Nestlé a bien résisté, progressant de 0,50% à 60,00 francs. Wall Street termine en nette baisse La Bourse de New York a terminé en nette baisse, avant-hier, doutant d'une éventuelle intervention de la Réserve fédérale américaine pour stimuler l'économie américaine, et déçue par une série d'indicateurs mondiaux: le Dow Jones a cédé 0,88% et le Nasdaq 0,66%. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a lâché 115,30 points à 13 057,46 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 20,27 points à 3 053,40 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a glissé de 0,81% (-11,41 points à 1 402,08 points). Au lendemain de la publication des minutes d'une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans lesquelles les courtiers ont pu découvrir que les dirigeants de la Fed n'excluaient pas d'augmenter sous peu leur soutien à l'économie américaine, Wall Street est restée ancrée dans le rouge. Le S&P 500 a terminé à peine au-dessus des 1 300 points, alors qu'il s'était approché d'un niveau plus vu en quatre ans mardi, a constaté Peter Cardillo, de Rockwell Global Security. Pour Chris Low, de FTN Financial, des commentaires tenus (dans la matinée sur la chaîne CNBC) par le président James Bullard (de l'antenne de St Louis) de la Fed, qui relativisaient la portée des minutes du fait de signes d'amélioration de l'économie américaine depuis leur publication, ont participé à l'humeur maussade du marché. Par ailleurs, les opérateurs ont digéré une série de statistiques préoccupantes pour la croissance mondiale. Aux Etats-Unis, le net rebond des ventes de maisons individuelles en juillet n'a pas permis d'occulter des nouvelles inscriptions au chômage supérieures aux attentes des économistes, selon les experts de Charles Schwab. Cela montre que le marché de l'emploi est toujours à la peine, a pointé M. Cardillo. En Chine, l'indice PMI des directeurs d'achat en Chine a déçu en atteignant un plus bas en neuf mois, ont noté les experts de Barclays. En Europe, selon une première estimation de l'indice européen PMI publiée, avant-hier, l'activité du secteur privé dans la zone euro, s'est encore contractée en août, pour le septième mois consécutif, signe d'une probable récession au troisième trimestre. Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,666% contre 1,719% la veille et celui à 30 ans, à 2,780% contre 2,825%. Tokyo: le Nikkei clôture en hausse de 0,51% La Bourse de Tokyo a terminé, avant-hier, la séance en hausse de 0,51%, portée par l'espoir de nouveaux soutiens de la banque centrale américaine à l'économie des Etats-Unis. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 46,38 points à 9 178,12 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 0,24%, grappillant 1,86 point à 764,59 points. L'activité a été très faible, avec 1,39 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Malgré une prudence d'ensemble du marché attendant des développements en Europe endettée et notamment l'issue d'un sommet franco-allemand, avant-hier, les investisseurs ont bien accueilli la publication du compte-rendu de la réunion monétaire de la banque centrale américaine (Fed) des 31 juillet et 1er août. D'après ces minutes révélées la veille, "bon nombre de (dirigeants de la Fed) ont estimé qu'un nouvel assouplissement monétaire pourrait être justifié sous peu à moins que les renseignements reçus n'indiquent un renforcement appréciable et durable du rythme de la reprise économique". "Le débat n'est plus de savoir si la Fed va lancer un nouvel assouplissement quantitatif, ces minutes montrent que de nombreux membres de la Fed y sont favorables", a estimé un responsable d'une maison de courtage étrangère, cité par Dow Jones Newswires. "Les investisseurs resteront prudents jusqu'à la prochaine réunion de la Fed. Mais comme le marché est sous évalué, certains opérateurs veulent éviter d'être pris de court" et achètent dès maintenant des actions en pariant sur une action rapide de la Fed, a ajouté ce courtier. Les évolutions franches ont néanmoins été assez rares, d'autant que le yen, quasi inchangé face aux autres principales devises, n'a pas fourni d'indication supplémentaire. Parmi les quelques gagnants significatifs de la journée ont figuré le groupe de cosmétiques Kao, qui a gagné 3,35% à 2.375 yens et le fabricant de montres Citizen (+3,16% à 457 yens). Le fabricant d'électronique Sharp, en grande difficulté financière, a repris un peu de terrain à la faveur d'informations de presse affirmant qu'il pourrait recevoir de nouveaux prêts de ses principales banques. Il a gagné 1,11% à 182 yens. Les principaux perdants de la séance ont été le constructeur d'automobiles Mitsubishi Motors (-2,56% à 76 yens) et le spécialiste de l'audiovisuel et des systèmes de radionavigation pour automobile Pioneer (-4,50% à 212 yens).