Les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie ont atteint, durant l'année 2006, 1,1 milliard de dollars. Ce qui est très faible en comparaison avec les importations qui ont atteint, au courant de la même année, 25 milliards de dollars. Intervenant jeudi sur les ondes de la Radio chaîne III, le DG de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur, M. Mohamed Benini pense que les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie sont dérisoires. Il dit dans le même sens que l'économie algérienne n'est pas exportatrice. Elle n'a pas la vocation de l'exportation du fait de " son orientation dès le départ à la satisfaction des besoins ". Et d'ajouter qu'"aujourd'hui, nous sommes dans un autre contexte. Il n'y a plus de protection de la production nationale, il n'y a plus de monopole de l'Etat sur le commerce extérieur. Nous sommes dans une mondialisation accrue et de plus en plus, elle s'impose à nous. Il est indispensable d'exporter au risque de se retrouver dans une économie d'importation, une économie de bazar ". M. Benini reconnaît que l'effort à l'exportation n'était pas facile dans un contexte de cessation de paiement. Il dira que "nous avions beaucoup plus de préoccupations pour maintenir le fonctionnement de l'économie nationale pour maintenir l'approvisionnement régulier des populations ". Il rappelle que depuis la fin des années 90, l'Algérie est en situation d'aisance financière. " Cela vient d'être confirmé, tout récemment, avec l'amélioration de la notation de l'Algérie sur le plan des paiements extérieurs avec le désendettement quasi-total qui est intervenu cette année. Et l'amélioration de la notation Coface dans notre pays qui prouve s'il en est besoin que notre situation financière est tout à fait aisée et que nous avons aujourd'hui les moyens de voir autrement notre économie ", dira-t-il encore. L'accord d'association avec l'Union européenne ainsi que l'adhésion à l'OMC auront à aboutir à une ouverture plus grande de l'économie algérienne à savoir un accès plus grand des produits étrangers sur le marché algérien, souligne encore M. Benini qui ajoute que "les producteurs nationaux ont un défi majeur qu'il faut affronter pour suivre déjà en tant qu'entreprise et pour continuer à produire et ainsi se mettre à niveau ". De son point de vue, lorsqu'il y aura exportation vers l'étranger, il y aura création de postes de travail en Algérie. Pour ce faire, il pense à une plus grande implication de l'Etat dans l'émergence de producteurs performants et d'exportateurs performants à travers, notamment, l'amélioration du Fonds spécial de promotion des exportations. Il rappelle que ce Fonds, créé il y a trois ans était en cessation de paiement. "On n'arrivait plus à assurer le remboursement de frais aux exportateurs. Aujourd'hui, la situation s'est améliorée du point de vue financier mais également du point de vue des rubriques. La loi de finances complémentaire pour 2007 va diversifier le nombre de rubriques de soutien aux exportateurs pour améliorer leur compétence ". Il estime que l'intervention de l'Etat est tout à fait indispensable. " Il n'y a pas lieu peut-être d'innover. Il s'agit de faire ce qu'ont fait les autres pays, à savoir rechercher la performance, la qualité et l'efficacité des productions et des producteurs ". Dans ce contexte, il notera que les exportateurs ont un rôle à jouer. Il indiquera que le processus de mise à niveau mis en place en partenariat avec l'Union européenne est " relativement insuffisant parce qu'il n'y a pas de volet exportation de cette mise à niveau. En dehors du fait qu'elle n'a pas touché suffisamment de PME car le paramètre premier pour plus d'efficacité d'une entreprise, c'est son efficacité sur le marché extérieur ".