Les cours du soja ont bondi la semaine dernière à Chicago, atteignant des sommets historiques, alors que les courtiers s'inquiétaient des répercussions d'une sécheresse accablante sur les cultures de l'oléagineux aux Etats-Unis. Mais le maïs et le blé ont légèrement reculé. Les investisseurs se sont également positionnés vendredi peu avant la diffusion à la clôture de la Bourse de Chicago des estimations de rendements pour le maïs et le soja de la société spécialisée Pro Farmer, après une semaine d'enquête de terrain dans la Corn Belt. Dès le début de la semaine, les premières analyses ressorties de cette enquête ont accru la nervosité des analystes inquiets pour les cultures après deux mois de sécheresse accablante et de chaleurs historiques en pleine période de maturation dans le centre des Etats-Unis. Beaucoup anticipent désormais une révision à la baisse des estimations du ministère de l'Agriculture américain, l'Usda, qui avait lui-même été plus pessimiste que prévu au début du mois sur le soja et le maïs. Les dégâts de la sécheresse en grande partie irréversibles Dans ce contexte, les prix de ces produits agricoles ont atteint la semaine dernière des plus hauts historiques. Le contrat de référence pour le soja, celui de novembre, a dépassé mardi pour la première fois les 17 dollars le boisseau, et atteint un nouveau plus haut jeudi dernier, à 17,4475 dollars. " Le marché a clairement été mené par l'envolée du soja la semaine dernière ", a noté Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics & Consulting, les enquêtes de Pro Farmer étant " plus haussières que prévu ". Et si les quelques pluies en fin de semaine dernière aux Etats-Unis ont permis de mettre un terme à la dégradation des cultures de soja, les dégâts de la sécheresse semblent désormais en grande partie irréversibles, " ce qui a soutenu l'envolée du soja ", a-t-il ajouté. Par ailleurs, la montée des prix de l'oléagineux a été favorisée par de fortes exportations de soja vers la Chine, ont pointé les analystes de Barclays. Les pluies pénalisent les cours du blé Les courtiers digéraient aussi les chiffres mensuels de l'International Grain Council (Igc), qui a lui aussi fortement revu à la baisse ses prévisions pour le maïs (838 millions de tonnes contre 864 millions auparavant), ont souligné les experts de CommerzbanK. Le prix de cette céréale reculait cependant car, selon M. Zuzolo, l'anticipation d'un recul de sa production a été l'un des grands facteurs d'échanges depuis un mois, et les prix reflètent désormais le rapport entre l'offre et la demande sur cette céréale. En outre, en dépit des inquiétudes pour la production de blé en Russie, les cours de la céréale étaient pénalisés aux Etats-Unis par l'annonce de pluies dans les grandes plaines, bénéfiques pour les plantations de nouvelles récoltes. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre a terminé à 8,0850 dollars vendredi contre 8,0725 dollars la semaine précédente à la clôture (-0,15 %). Le boisseau de blé à même échéance a clôturé à 8,8850 dollars contre 8,9450 dollars vendredi dernier (-0,7 %). Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en novembre a clôturé en nette hausse, à 17,3150 dollars contre 16,4575 dollars (+5,2 %).