Parmi les endroits qui ne laissent pas les gens indifférents vu leur beauté naturelle qui ensorcelle les passants, la station thermale de Hammam Béni Haroun, et son site relevant de la commune de Grarem Gouga (wilaya de Mila), constitue un relais incontournable pour les voyageurs allant ou revenant des plages de Jijel, rendu justement célèbre par son paysage luxuriant mais aussi par les savoureuses brochettes que seuls les habitants des lieux en détiennent le secret. La magnificence et la magie de l'endroit où est blotti Hammam Béni Haroun renseignent sur la beauté du site, véritable tableau naturel idyllique que longe sur près de 1000 mètres l'axe de la route nationale 27. Cette plaque tournante ne désemplit pas, notamment lors de la saison estivale. Les vacanciers, d'un temps, trouvent leur bonheur en faisant une pause pour déguster les succulents méchouis et autres brochettes de viandes grillées savamment préparés et qui n'ont rien à envier à ceux de la localité d'El Yachir dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj. L'activité des lieux, qui surplombent la station thermale traditionnelle de Béni Haroun commence aux premières lueurs du jour pour ne cesser qu'à une heure tardive de la nuit. De modestes gargottes font étalage de barbecues d'où se dégage le fumet de viande un peu grasse mais grillée à point qui chatouille les narines et ouvre avidement l'appétit. Des files de voitures, de camions et de cars de voyageurs se forment à longueur de journée et plusieurs de leurs occupants marquent une halte pour goûter à ces délices, prendre des photos ou des images vidéo du panorama pittoresque qu'offrent les lieux ou simplement s'y dégourdir un peu les jambes et sentir l'air pur et frais de la région tout en dégustant des fruits de saison ou en mordant à pleines dents du maïs bien grillé et salé. Des poupées et autres jouets d'enfants sont également mis à la disposition des parents souvent contraints de céder aux pleurs et supplications de leurs chérubins fascinés par ces marionnettes et ces figurines formant des buées à l'effigie de leurs héros préférés de bande dessinée aux couleurs vives qui rappellent la mer et ses plaisirs. Hammam Béni Haroun est constitué de deux ailes distinctes, la première, un grand bassin évasé réservé exclusivement aux femmes et l'autre, une sorte de galerie naturelle et souterraine peu éclairée pour les hommes. En dépit d'un manque évident enregistré en matière de prestations de service et de moyens d'accueil, cette station continue à drainer les amateurs de bains thermaux de différentes régions de l'est du pays. Cette station thermale est d'ailleurs réputée pour les cures conseillées pour certaines maladies dont, notamment celles de la peau, comme ne le cessent de l'affirmer des riverains, assertions confirmées par quelques usagers de cette eau chaude et "miraculeuse" qui jaillit des entrailles de la montagne et qui est appréciée et "même préférée à l'eau de mer". Cela est particulièrement le cas d'un quinquagénaire qui n'a pas hésité à afficher clairement son choix pour le hammam, notamment en période hivernale. Le tenancier d'une modeste cafétéria a noté, pour sa part, l'augmentation du trafic routier chaque week-end, notamment après l'annonce libératrice des résultats du baccalauréat et les examens de fin d'année. L'importance stratégique, que revêt cette "halte incontournable" sur la route des vacances et des plages, nécessite la réhabilitation du site, a soutenu un automobiliste surpris par une circulation très dense due au retour en masse des estivants d'un jour des plages de Jijel, de Oued Z'hor et de Béni Belaïd. L'élargissement des voies, l'aménagement d'un parc de stationnement seront à même de dynamiser l'activité économique de ce site à la beauté imprenable, dira de son côté un vendeur de brochettes, originaire des lieux. Pour sa part, le directeur du tourisme de la wilaya de Mila a souligné les atouts et atours touristiques naturels que recèle la région de Béni Haroun. Ces ressources que vient de renforcer la réalisation du gigantesque barrage, baptisé du même nom et caractérisé par le viaduc de Oued Edhib, nécessitent d'être mises en valeur par l'encouragement de l'investissement et la création de petites activités artisanales et halieutiques en eau douce.