Le Rwanda a annoncé, avant-hier, retirer du territoire de l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) environ 280 de ses soldats qui étaient engagés dans des opérations conjointes de pacification avec l'armée de ce pays. A la suite de consultations avec la RDC et la Monusco (mission de l'ONU déployée dans ce pays), le Rwanda retire les deux compagnies de ses forces spéciales qui travaillaient aux côtés de leurs homologues des FARDC (forces armées de RDC) dans un bataillon conjoint opérant à Rutshuru, dans le Nord Kivu, indique un communiqué du ministère rwandais de la Défense, précisant que les soldats reviendront dès ,hier, sur le sol rwandais. Le Rwanda ne précise pas le nombre exact de soldats concernés, mais une compagnie est constituée d'environ 140 hommes en général. A Kinshasa, un porte-parole militaire congolais a déclaré pouvoir confirmer ce départ. Kinshasa avait exprimé aux autorités rwandaises son souhait de voir les soldats rwandais partir, a précisé pour sa part le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntamabo. La présence de ces troupes ne se justifie plus dans le cadre du mécanisme nouveau qui a été mis en place en vue de combattre les forces négatives dans la région, a ajouté le ministre. Le ministre fait ainsi allusion aux décisions de principe des récents sommets de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, une organisation des Etats de la région, de déployer une force neutre de plusieurs milliers de soldats pour mettre un terme aux agissements de plusieurs milices armées dans l'Est de la RDC. A la suite des affrontements entre les FARDC et (le mouvement rebelle) M23, l'environnement opérationnel a changé et en conséquence nous avons planifié et négocié notre retrait depuis un certain temps, a commenté, dans le même sens, le général Joseph Nzabamwita, porte-parole de l'armée rwandaise. Le bataillon conjoint composé de deux compagnies rwandaises et deux compagnies de soldats des FARDC était en place depuis mars 2011, précise le communiqué rwandais. Le retrait des soldats rwandais apparait comme un geste de détente de Kigali à l'égard de Kinshasa, après les tensions de ces derniers mois nées des accusations de l'ONU selon lesquelles le Rwanda soutenait militairement un mouvement rebelle dans l'Est de la RDC, le mouvement du 23 mars (M23), ce que Kigali dément catégoriquement. La nouvelle force internationale neutre actuellement en discussion doit notamment viser à neutraliser cette guérilla.