Les prix du pétrole oscillaient autour de l'équilibre, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché sans élan en l'absence des opérateurs américains pour cause de jour férié aux Etats-Unis, les opérateurs digérant par ailleurs des indicateurs chinois moroses. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,56 dollars, cédant 1 cent par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 23 cents, à 96,24 dollars. "En l'absence des investisseurs américains pour le Labour Day, les échanges sont (comme on pouvait s'y attendre) extrêmement modérés, et les cours restent dans l'ensemble cantonnés autour de l'équilibre", observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden. Les investisseurs présents sur le marché faisaient par ailleurs montre de prudence, refroidis par des indicateurs manufacturiers publiés en Chine plus ternes que prévu. Ainsi, selon un indicateur définitif publié, hier, par la banque HSBC, l'activité manufacturière du géant asiatique est tombée en août à son plus bas niveau depuis mars 2009, témoignant du fort ralentissement de la croissance du deuxième pays consommateur de brut de la planète. Cette nouvelle contraction de l'activité manufacturière chinoise a également été confirmée par des chiffres officiels dévoilés, samedi dernier, par les autorités. "De plus, on s'attend à ce que les commandes à l'exportation reçues par la Chine faiblissent encore davantage (à court terme), reflétant le climat morose de l'économie mondiale, et plus particulièrement en Europe", un des principaux partenaires commerciaux du pays, ajoutait M. Pollard. Cette perspective alimente les craintes des opérateurs sur la demande énergétique chinoise. Alors que la crise en zone euro s'aggrave malgré les espoirs persistants d'une intervention de la Banque centrale européenne, "les indicateurs suggèrent que quand l'Europe s'enrhume, la Chine éternue", notait l'analyste, "même si les attentes de mesures de relance par Pékin limite un peu le pessimisme du marché". Par ailleurs, le marché du pétrole reprenait son souffle après sa forte hausse de vendredi: les cours du baril s'étaient envolés de près de 2 dollars en l'espace de quelques heures, après un discours de Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed). M. Bernanke a adopté un ton légèrement plus prudent que prévu par les analystes, confirmant que la Fed restait prendre des mesures supplémentaires d'assouplissement monétaire pour soutenir l'économie "si nécessaire" mais sans fournir de calendrier. Le fait qu'il rappelle la détermination de l'institution à agir avait cependant été saluée favorablement par les opérateurs. Des mesures de soutien de la Fed peuvent prendre la forme d'achats d'obligations, c'est-à-dire d'injections de liquidités dans l'économie, ce qui serait susceptible d'alimenter les investissements dans les matières premières mais aussi de diluer la valeur du billet vert, renforçant ainsi l'attrait du pétrole, libellés en dollars, pour les acquéreurs munis d'autres devises. En Asie, le pétrole était en baisse, hier, les opérateurs prenant des bénéfices après la forte hausse de vendredi consécutive au discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) concernant de possibles mesures supplémentaires pour relancer l'économie des Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre perdait 24 cents à 96,23 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance abandonnait 17 cents, à 114,40 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Les cours du pétrole, appréciés de près de 15 dollars en trois mois, avaient clôturé en forte hausse de près de 2 dollars, vendredi dernier, après les propos du patron de la banque centrale américaine.