Le nouveau médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi a estimé, hier, qu'il avait une mission très difficile à mener mais qu'il n'avait pas le droit de la refuser. Je réalise que c'est une mission très difficile, mais je pense que je n'ai pas le droit de refuser d'apporter une aide au peuple syrien, a-t-il déclaré au Caire à l'issue d'une rencontre avec le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi. M. Brahimi a ajouté devant la presse qu'il comptait se rendre en Syrie dans les prochains jours pour y rencontrer des responsables et des gens de la société civile, dans la capitale et à l'extérieur. Il a déclaré espérer rencontrer le président Bachar al-Assad, mais a ajouté qu'à ce stade il ne savait pas si cela serait possible. Je suis au seul service du peuple syrien. Je pense que les Nations Unies et la Ligue arabe n'ont pas d'autre intérêt que celui du peuple syrien, a-t-il poursuivi, en référence aux deux institutions qui l'ont mandaté. M. Al-Arabi a pour sa part affirmé que la mission de paix de M. Brahimi était presque impossible, tout en se déclarant confiant sur la capacité de l'émissaire international de la mener. Le nouveau médiateur, qui a pris ses fonctions officiellement le 1er septembre, est arrivé dimanche soir au Caire pour entamer sa délicate mission destinée à trouver une issue à un conflit qui a débuté il y a près de 18 mois. Il a succédé à Kofi Annan, l'ex-patron de l'ONU qui avait démissionné le 2 août en admettant l'échec de plusieurs mois d'efforts. Ban Ki-moon appelle au jugement des auteurs de crimes de guerre Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lancé, hier, un appel devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour que les auteurs de crimes de guerre en Syrie soient jugés. Nous devons nous assurer que toute personne, des deux côtés, qui commette des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou autres violations des droits de l'homme internationaux ou du droit humanitaire soient traduits en justice, a-t-il dit devant les 47 Etats membres du Conseil, réunis pour trois semaines à Genève. Ban Ki-moon s'est par ailleurs dit profondément troublé par les bombardements aériens de civils par les forces du gouvernement syrien, ainsi que par l'augmentation des tensions interconfessionnelles, la détérioration de la situation humanitaire. Il a également dénoncé le fait que les deux parties aient choisi la force plutôt que le dialogue et a invité toutes les parties impliquées à soutenir les efforts du nouvel émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi . Dans son dernier rapport, publié le 15 août, la commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU a dénoncé les crimes de guerre en Syrie et accusé le gouvernement et ses forces armées, et à une moindre échelle l'opposition armée. La commission a par ailleurs annoncé la préparation d'une liste confidentielle de responsables, première étape vers d'éventuelles poursuites internationales. L'Iran participe à une rencontre régionale au Caire L'Iran participe à la première réunion d'un groupe de contact quadripartite sur la Syrie dont l'Egypte a proposé la création, ont annoncé plusieurs responsables iraniens cités par la chaîne iranienne en arabe Al Alam. Le vice-ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian est parti pour Le Caire afin de participer à une réunion quadripartite (réunissant l'Egypte, l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie) proposée par le président (égyptien Mohamed) Morsi pour résoudre la crise syrienne, a indiqué Al Alam. La participation de l'Iran à cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts pour régler la crise syrienne et va permettre d'écouter les propositions égyptiennes, a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast cité par Al Alam. L'Iran va saisir cette occasion pour expliquer ses positions, y compris son souhait d'élargir ce groupe à d'autres pays, a-t-il ajouté. Il n'a pas donné d'autres précisions mais le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement, Alaeddin Boroujerdi, a indiqué à Al Alam que Téhéran souhaitait inclure notamment l'Irak dans le groupe de contact quadripartite proposé en août par le président Morsi lors d'un sommet de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) à La Mecque. 27 morts dans l'attentat dimanche soir à Alep L'explosion dimanche soir d'une voiture piégée près de deux hôpitaux d'Alep dans le nord de la Syrie a fait 27 morts et 64 blessés, selon un nouveau bilan annoncé, hier, par les médias officiels qui avaient auparavant fait état de 17 morts et 40 blessés.D'après le gouvernorat d'Alep, toutes les victimes décédées sont des civils. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des militaires figurent au nombre des victimes. Un des hôpitaux, Al-Hayat, sert depuis le début des combats à Alep en juillet de centre de traitement de soldats, d'après un militant de l'opposition sur place. L'OSDH a rapporté dimanche que plusieurs quartiers d'Alep comme Souk al-Hal, Tariq al-Bab et Hanano ont été bombardés par l'armée et des combats entre forces du régime et rebelles se déroulent dans les quartiers de Soukkari (sud), Sahour, à la lisière d'al-Midane et aux environs de la caserne Hanano.